Cinéma et psychiatrie en Suisse et en Europe

Ce mois d’avril a vu le lancement d’un nouveau projet de recherche mené à la Section d’histoire et esthétique du cinéma de l’Université de Lausanne: Cinéma et (neuro)psychiatrie en Suisse : autour de la collection Waldau (1920-1990). Dirigé par Mireille Berton, accompagnée de Raphaël Tinguely (doctorant) et Elodie Murtas (chercheuse senior), le projet vise à  « mettre en évidence le rôle majeur joué, tant au niveau national que transnational, par l’hôpital psychiatrique de la Waldau à Berne dans l’usage du médium filmique à des fins de recherche, d’enseignement et de vulgarisation scientifique ».

S’inscrivant au croisement de l’histoire du film neuropsychiatrique et du champ du useful cinema ou Gebrauchsfilm, l’initiative entend répondre aux questions suivantes sur la base d’un important corpus d’archives filmiques: « Comment les psychiatres et neurologues suisses se sont-ils emparés, au XXe siècle, du médium filmique dans leur pratique de médecins, d’enseignants et de chercheurs ? Que disent ces films sur la maladie, les patient·e·s et les thérapeutes et, inversement, que révèlent-ils du cinéma en tant qu’outil participant à la construction des phénomènes observés ? »

(Ernst Grünthal, Allemagne, 1927-1932, muet) Le psychiatre demande à son patient Franz Breundl, atteint de problèmes de mémoire, d’écrire son nom sur un tableau noir. Or à peine l’ordre donné, le malade oublie ce qu’il doit faire et s’interrompt, perplexe.

Le début du projet s’avère par ailleurs dynamique avec la création d’un blog déjà riche de deux billets. Le premier présente la thèse qui sera menée dans son cadre au sujet des films neuropsychiatriques d’Ernst Grünthal, le deuxième s’intéresse au « cas Franz Breundl », un jeune homme souffrant d’importants problèmes de mémoire et que le psychiatre Ernst Grünthal a filmé durant six ans.

Bonne lecture!