« De haute lutte » : le site de l’UNIL dédié aux 50 ans du suffrage féminin

Dans le cadre du 50ème anniversaire du suffrage féminin en Suisse, introduit au niveau fédéral après la votation du 7 février 1971, le Service Culture et Médiation scientifique de l’Université de Lausanne a lancé en mars 2021 une plateforme interactive autour des questions d’égalité entre les femmes et les hommes. Intitulé « De Haute lutte », le site donne accès à un ensemble de projets destinés principalement aux écoles. Regroupés au sein de quatre onglets « Explorer », « Approfondir », « Rendre visible » et « Donner la parole », plusieurs ateliers et propositions en ligne permettent d’aborder de nombreuses questions en matière d’égalité.

Le premier onglet propose aux internautes de découvrir une exposition interactive autour d’un personnage fictif vivant dans une réalité dystopique où le suffrage féminin n’a jamais été accepté. A la manière du « livre dont vous êtes le héros / l’héroïne », cette exposition prend la forme d’un récit illustré au cours duquel la jeune femme explore différentes époques et rencontre des personnalités qui ont marqué l’histoire du féminisme.

L’ensemble des problématiques et des enjeux abordés ont été identifiés par un comité scientifique interdisciplinaire formé par sept chercheuses de l’Université de Lausanne. Dans ce cadre, Marie Sandoz et Roxane Gray ont participé à la sélection et à la valorisation des archives radiophoniques et télévisuelles de la RTS.

Bonne visite!

 

Parution: Her Stories. Daytime Soap Opera and US Television History

Le début de l’année a vu la parution de l’ouvrage « Her Stories. Daytime Soap Opera and US Television History » chez Duke University Press. Signé par la professeure en Media, Cinema et Digital Studies à l’Université du Wisconsin–Milwaukee, Elena Levine, le livre propose une histoire culturelle et économique des feuilletons télévisés aux États-Unis, depuis leurs débuts à la fin des années 1940 jusqu’à leur déclin au 21e siècle. L’étude approche ainsi l’histoire de la télévision en croisant des questions industrielles, de genre, de génération et de race.

La chercheuse dit au sujet du texte sur lequel elle a travaillé pendant douze ans: « I started to realize that there was a story to tell here that would arch over all of television history from the 1940’s and 50’s up to the present. One of the things that led me to the focus of my book was in the late 2000’s, a number of daytime soap operas started to get canceled and there were four shows that were on for decades that got canceled between 2009 and 2012. It made me realize that there was a kind of an end to this story. »

 

Présentation de l’ouvrage:

« Since the debut of These Are My Children in 1949, the daytime television soap opera has been foundational to the history of the medium as an economic, creative, technological, social, and cultural institution. In Her Stories, Elana Levine draws on archival research and her experience as a longtime soap fan to provide an in-depth history of the daytime television soap opera as a uniquely gendered cultural form and a central force in the economic and social influence of network television. Closely observing the production, promotion, reception, and narrative strategies of the soaps, Levine examines two intersecting developments: the role soap operas have played in shaping cultural understandings of gender and the rise and fall of broadcast network television as a culture industry. In so doing, she foregrounds how soap operas have revealed changing conceptions of gender and femininity as imagined by and reflected on the television screen. »

Signalons par ailleurs que notre collègue de la Section d’histoire et esthétique du cinéma de l’Université de Lausanne, Delphine Chedaleux, proposait en 2019 un séminaire intitulé « Le soap opera et ses spectatrices : une approche par les cultural studies ». Elle prépare actuellement un ouvrage sur le soap opera que nous ne manquerons pas de relayer!

 

Hommage à Liliane Annen, réalisatrice de télévision

La réalisatrice de télévision Liliane Annen est décédée le 14 mai 2020. Scripte à la Télévision Suisse Romande depuis 1959, elle travaille aux côtés de Claude Goretta ou encore de Jean-Claude Diserens à la réalisation de dramatiques. Liliane Annen exerce également son métier de script en-dehors de l’institution télévisuelle et se lance dans des projets à la fois ambitieux et originaux. Elle assiste Michel Soutter pour la réalisation des long-métrages de fiction L’Escapade (1974) et Les Arpenteurs (1982) et participe en tant que script free-lance à la production d’émissions médicales et scientifiques pour l’entreprise pharmaceutique Ciba.

Nommée réalisatrice en 1972, Liliane Annen travaille à la TSR pour des genres d’émissions très variés – culturels, scientifiques et ethnographiques – et signe à partir de 1980 de nombreux reportages pour Temps Présent avant de prendre sa retraite en 1996. Avec Evelyn Bovard, Catherine Borel, Krassimira Rad et Simone Mohr, elle fait partie des premières femmes à avoir investi la réalisation télévisuelle en Suisse romande ; métier qu’elle a pratiqué avec talent et audace.

 

Hommage à Liliane Annen - rts.ch - Grands formats

 

« Hommage à Liliane Annen », Les Archives de la RTS, 26 mai 2020.

Voir son reportage « Les gens du Rôtillon » réalisé le 11 octobre 1976 pour l’émission A vous de choisir votre avenir.

CFP: Le Temps des médias et les masculinités médiatiques

La revue d’histoire Le Temps des médias consacrera son numéro de 2021 aux masculinités médiatiques. La surreprésentation masculine dans les médias, tant dans les instances dirigeantes que dans les figures représentées, est un constat maintes fois établi dans le champ académique. Ce dossier se donne toutefois pour objectif de dépasser cette observation univoque pour analyser ces phénomènes dans toute leur complexité.

D’une part, plutôt que de faire référence à une norme unique dans l’espace et dans le temps, les contributions devront souligner la multiplicité des modèles de masculinités ainsi que leurs interactions. D’autre part, les médias pourront être analysés tant comme reflet et constructeur de cette masculinité hégémonique que comme vecteur de sa contestation. Trois axes de réflexion seront privilégiés : les conditions médiatiques de construction d’une masculinité hégémonique ; les natures et « crises de la masculinité » ainsi que les masculinités hybrides et alternatives dans les médias.

 

« Il s’agira de voir comment le discours médiatique contribue tout à la fois à l’enracinement des modèles de genre (prescriptions, mises en scène d’un idéal masculin) mais aussi à l’émergence de propositions alternatives (refus du virilisme, réflexion sur la supposée « crise » des masculinités). Nous nous pencherons également sur la réception de ces différents discours ». 

 

Les propositions (titre, mots-clés, résumé en 3 000 signes maximum, affiliation) sont à adresser aux quatre coordinateur.trice.s du numéro avant le 31 mai 2020 :

Annabelle Allouch-Baker : Annabelle.allouch@u-picardie.fr ; Arnaud Baubérot : bauberot@u-pec.fr ; Pierre-Emmanuel Guigo : pierre-emmanuel.guigo@u-pec.fr et Caroline Muller : caroline.muller@univ-rennes2.fr

Elles seront ensuite évaluées en double-aveugle par le comité de rédaction de la revue ainsi que par des experts extérieurs.

Lire l’appel à communications.

Ces femmes qui ont fait la TSR

En 2016, le documentaire Et la femme créa Hollywood sélectionné au Festival de Cannes dévoile au grand public l’existence de figures emblématiques du cinéma américain passées sous silence. Les réalisatrices Julia et Clara Kuperberg, qui ont collaboré avec l’historienne Ally Acker, racontent le travail des femmes cinéastes aux débuts d’Hollywood puis leur rejet brutal du système de production à partir des années 1920.

La RTS s’inscrit dans la même veine et rend à son tour hommage à quelques figures féminines du petit écran entre les années 1950 et l’an 2000. Les archives de la RTS consacrent en effet un grand format à « Ces femmes qui ont fait la TSR ». Quatre chapitres dressent les portraits de 14 femmes ayant travaillé pour la Télévision Suisse Romande en tant que journalistes, productrices ou animatrices. Pionnières, frondeuses, expertes ou novatrices, elles ont su imposer leur ton, leur style et leurs idées dans un bastion traditionnellement masculin.

Cet hommage, illustré par des photos d’archives et extraits d’émissions, se veut non exhaustif. « Des autres, nombreuses, on a presque perdu la trace ». Une affirmation qu’une collaboration avec des historien.ne.s pourrait peut-être contredire.

 

 

 

Les femmes à la SSR: l’histoire d’une inégalité

Trop longtemps oubliées dans la mémoire collective et négligées dans les récits de l’histoire de la télévision ou du cinéma, les femmes ont pourtant toujours collaboré à la production audiovisuelle. Quelques initiatives tendent aujourd’hui à leur redonner la place qui leur est destinée dans l’histoire des médias.

A l’occasion de la grève des femmes de Suisse qui s’est déroulée le 14 juin dernier, la SSR a porté son attention sur l’histoire de ses collaboratrices. Les deux archivistes de la SSR, Irène Benz et Heidi Lüdi, ont déniché dans leurs fonds quelques contrats et documents iconographiques témoignant du statut particulier des premières professionnelles de radio et de télévision en Suisse et des inégalités qu’elles ont subies depuis la création de la SSR en 1931.

Présentation du texte rédigé par deux collaboratrices de la SSR, Irène Benz et Anna Sterchi :

« Licenciement en cas de mariage? Interdiction de prendre le volant? Un salaire maximal au moins deux fois plus bas que celui des hommes? Aujourd’hui, c’est inimaginable. Mais il n’y a pas si longtemps, c’était une réalité pour les collaboratrices de la SSR. A l’occasion de la grève des femmes nationale, le diffuseur national jette un œil dans ses archives. »

« Un salaire annuel de 6000 francs [représentait] une bonne rémunération pour une femme », estimait le directeur de la SSR dans les années 40. (SRG)

 

Lire le texte « Egalité à la SSR. Les femmes aux fourneaux plutôt qu’au bureau » sur Swissinfo.ch.

 

Cinéastes et féministes: Delphine et Carole, insoumuses

Callisto McNulty, petite-fille de la vidéaste Carole Roussopoulos, décédée en 2009, raconte dans son film Delphine et Carole, insoumuses l’amitié et l’engagement féministe de la réalisatrice et de l’actrice Delphine Seyrig, toutes deux Suissesses d’origine.

Callisto McNulty ainsi que les enfants de la réalisatrice, co-scénaristes du film, ont souhaité poursuivre le projet de documentaire sur la carrière et le féminisme de Delphine Seyrig initié par Carole Roussopoulos en 2007 et y intégrer la vision et la parole de la réalisatrice elle-même.

Ce documentaire produit par l’émission Histoire vivante de la RTS a obtenu le Grand Prix de Genève, Festival du film et forum international sur les droits humains (FIFDH) en mars 2019 ainsi que le Prix du Public, Festival International du Film de Femmes – Créteil (France) 2019.

 

 

« Delphine et Carole, insoumuses. Le film qui donne envie d’être féministe », RTS Culture, 14 juin 2019.

Voir le Grand Format de la RTS sur la carrière de la cinéaste « Carole Roussopoulos, militer, rire et partir trop vite ».

La réalisatrice a déposé en 2007 ses archives vidéo et la documentation qui les accompagne à la Médiathèque Valais-Martigny. En 2018, une exposition « Carole Roussopoulos. La vidéo pour changer le monde » lui avait été consacrée.

CFP: Les femmes dans les industries du cinéma et de la télévision

La Conférence « Reclaiming the Screen: Addressing Overlooked Women in Film and Television » a lieu le 14 juin à l’Institut d’Histoire du cinéma et de la télévision de l’Université de Montford, à Leicester. Cette rencontre propose de discuter de la question de la sous-représentation des femmes dans la production, la culture et plus largement l’histoire de la télévision et du cinéma. Elle tend à fournir ainsi une visibilité à des femmes dont la valeur n’est pas reconnue aux sein de ces industries.

 

Portrait de la réalisatrice Agnès Varda derrière sa caméra sur le tournage du film ‘Sans toit ni loi’ en 1985 en France. (Photo by Micheline PELLETIER/Gamma-Rapho via Getty Images)

 

Dans le même registre, l’appel à communications est lancé pour la conférence « Doing Women’s Film and Television History: Forming Histories/Histories in Formation », qui aura lieu du 20 au 22 mai 2020 à l’Université de Maynooth, en Irlande. Il s’agit de la 5e rencontre organisée par le réseau Women’s Film & Television History UK/Ireland.

Extrait de l’appel (délai fixé au 11 octobre 2019):

The theme of this conference – ‘Forming Histories/ Histories in Formation’ – aims to foreground issues pertaining to the production, curation and archiving of women’s histories in film and television as well as the methods for, and approaches to, producing and shaping these histories as they form. More particularly, much can be learned from the diversity of practices, experiences and narratives of women’s film and television history as they pertain to:  national, transnational, world and global histories; neglected, peripheral or hidden histories; organisations such as museums, archives and universities; collectives, groups and movements such as #MeToo; local communities and community media; emergent forms and platforms; and historical approaches to women’s reception of film and television as well as historicising current practices and experiences of reception, fandom and consumption.

DécadréE parle des femmes dans les médias

L’association « DécadréE : Un autre regard sur l’actualité » fondée en 2017 promeut une presse plus égalitaire qui ne réaffirme pas les stéréotypes de genre, de classe et racistes. Dans le cadre de son activité, DécadréE organise notamment des formations à l’écriture inclusive et des campagnes de sensibilisation aux traitements des violences sexistes.

Le web-journal de l’association dénonce le sexisme présent dans les médias et propose, via un large choix d’actualités sociales et culturelles et de réflexions publiées sous la forme d’articles ou de podcasts, une démarche constructive pour repérer les stéréotypes de genre et s’orienter vers une écriture plus égalitaire.

DécadréE a lancé en décembre 2018 la série de podcasts « Une héroïne dans ton genre ». Six podcasts sont actuellement disponibles et analysent les représentations des femmes dans l’audiovisuel ainsi que la place des femmes derrière les écrans.

 

Ecouter la série de podcasts:

Millenium et les Chatouilles : le viol au cinéma, 07 décembre 2018

The Princess Switch, The Holiday Calendar et A Christmas Prince – Les téléfilms de Noël, 29 décembre 2018

Sex Education, 4 février 2019

Rencontres 7e Art: où sont les femmes?, 20 mars 2019

Pearl: musclée et fière de l’être, interview de la cinéaste Elsa Amiel, 29 mars 2019

Female Pleasure: cinq héroïnes en combat contre le patriarcat, 02 avril 2019

L’Ina parle des femmes dans les médias

A l’occasion de la journée internationale des femmes, la revue des industries créatives et des médias Ina Global a publié, le 8 mars dernier, une série d’articles consacrés à la place des femmes dans les médias. Sociologues, historiennes et chercheur.euse.s en sciences de l’information et de la communication s’interrogent sur les hiérarchies, inégalités et stéréotypes genrés qui perdurent tant dans la production de l’information que dans les représentations véhiculées par les médias. Les analyses portent sur la télévision et la radio mais aussi sur la presse et l’espace numérique.

Ina. Illustration Laura Paoli Pandolfi

 

Présentation du dossier « Femmes dans les médias : rôles de dames » :

« Les femmes tracent leur route depuis plus de 100 ans à travers les médias, presse, radio, TV, Web. Où en sont-elles  ? Quelle place occupent-elles ? Quelles représentations ? Malgré les avancées, elles se heurtent toujours au plafond de verre, trop souvent limitées aux mêmes rôles. Bilan à l’ère de #MeToo. »

Retrouver les huit articles sur le site d’Ina Global.