Notre collègue Roxane Gray s’est faite interviewer dans le cadre des vidéos DÉCRYPTÉ, une nouvelle co-production entre le Service Culture et Médiation scientifique de l’Université de Lausanne et le média Mousqueterre.
Elle y présente de manière synthétique et abordable ses recherches sur l’histoire des réalisateurs et réalisatrices de télévision en Suisse romande entre 1954 et 1996, des recherches qu’elle mène dans le cadre de sa thèse de doctorat au sein de notre projet « Pour une histoire élargie de la télévision en Suisse ».
Le premier épisode de DÉCRYPTÉ recevait la sociologue spécialiste des questions de genre, Éléonore Lépinard. La professeure associée à l’Institut des sciences sociales y aborde le thème de l’intersectionnalité dans les mouvements féministes contemporains.
La revue Biens symboliques, qui tente d’appréhender l’activité culturelle dans un sens large et comme une production collective, a consacré son sixième numéro, paru en 2020, à la télévision. Dirigé par les sociologues Séverine Sofio et Muriel Mille, le volume Faire (de) la télévision. L’audiovisuel vu par les sciences socialesréunit douze contributions abordant l’objet télévisuel sous l’angle de ses systèmes de production et des professions qui le constituent. Agent·e·s artistiques, scénaristes, ingénieur·e·s du son ou encore professionnel·le·s de la télé-réalité sont autant de métiers analysés dans le cadre de ce dossier.
Les articles sont disponibles en français et en anglais.
Résumé du dossier:
« Réputée en perte de vitesse avec la multiplication des écrans et des nouvelles pratiques de consommation des productions audiovisuelles, la télévision est un média qui, tout en restant dominant, est en pleine mutation. La fabrique de ses programmes, rarement analysée par les sciences sociales, fait l’objet de ce dossier. On se propose d’y étudier, à travers des perspectives à chaque fois différentes, les rouages de la production audiovisuelle pour interroger les ressorts de la division du travail, les effets des contraintes (temporelles, économiques, d’audience, etc.) sur les biens produits, les mécanismes de l’internationalisation des programmes ou encore la difficile reconnaissance du statut des auteur·e·s. »
La réalisatrice de télévision Liliane Annen est décédée le 14 mai 2020. Scripte à la Télévision Suisse Romande depuis 1959, elle travaille aux côtés de Claude Goretta ou encore de Jean-Claude Diserens à la réalisation de dramatiques. Liliane Annen exerce également son métier de script en-dehors de l’institution télévisuelle et se lance dans des projets à la fois ambitieux et originaux. Elle assiste Michel Soutter pour la réalisation des long-métrages de fiction L’Escapade (1974) et Les Arpenteurs (1982) et participe en tant que script free-lance à la production d’émissions médicales et scientifiques pour l’entreprise pharmaceutique Ciba.
Nommée réalisatrice en 1972, Liliane Annen travaille à la TSR pour des genres d’émissions très variés – culturels, scientifiques et ethnographiques – et signe à partir de 1980 de nombreux reportages pour Temps Présent avant de prendre sa retraite en 1996. Avec Evelyn Bovard, Catherine Borel, Krassimira Rad et Simone Mohr, elle fait partie des premières femmes à avoir investi la réalisation télévisuelle en Suisse romande ; métier qu’elle a pratiqué avec talent et audace.
Les inscriptions sont désormais ouvertes pour le IIIe Congrès de la Société pour l’histoire des médias (SPHM) consacré aux « Métiers et professions des médias (XVIII-XXe siècles) ». Il se déroulera du 4 au 6 juin à l’Université de Lausanne et accueillera plus de 90 chercheurs et chercheuses en histoire des médias et media studies.
Le congrès a également mis en ligne le programme de ses journées. Sept sessions se succèderont autour de thématiques variées. Parmi elles : les identités professionnelles, les métiers de l’ombre, le journalisme d’investigation, les professionnelles des médias mais aussi, sur un temps long, les gatekeepers, les spectacles itinérants et le dispositif de la lanterne magique.
Ces sessions seront jalonnées par les conférences de deux keynotes invitées : Brooke Kroeger (NYU) parlera du Journalism’s Women puis Yvonne Zimmermann (Université de Marburg) évoquera les « Performative Configurations of the Art of Projection for the Popular Transfer of Knowledge ».
Deux tables rondes feront également la part belle à l’histoire des médias en Suisse. La première « Cartographying Media History in Switzerland » sera animée par des chercheurs et chercheuses suisses tandis que la seconde, qui ponctuera ce congrès, réunira plusieurs professionnels des médias de Suisse romande autour d’une discussion sur le tournant numérique.
Les séminaires en histoire du genre font désormais légion dans le paysage académique francophone et s’ouvrent notamment à l’histoire des médias. Tour d’horizon :
Les doctorant·e·s de l’équipe ISOR (Images, Sociétés, Représentations) de l’Université Paris I organisent en 2019 leur séminaire doctoral autour des « Femmes dans les métiers de l’audiovisuel et des arts du spectacle ». Les différentes contributions porteront sur diverses professions notamment les femmes cinéastes et photographes, les chanteuses de jazz et les réalisatrices de télévision.
L’INA et Sorbonne-Nouvelle lancent cette année la troisième édition de leur séminaire fondé en 2018 et dédié aux professionnelles de l’audiovisuel. Des productrices, anciennes monteuses et femmes journalistes ainsi que des chercheuses spécialisées en histoire des médias sont notamment intervenues au cours de ces deux dernière années.
Signalons également le séminaire « Genre, médias et communication » co-organisé depuis 2017 à Sorbonne-Nouvelle par l’Institut de Recherche Médias, Cultures, Communication et Numérique (IRMÉCCEN). La chercheuse Delphine Chedaleux (UNIL) est notamment intervenue lors de cette dernière édition au sujet de la culture sentimentale et de ses modes d’appropriation en féministe. L’historienne a d’ailleurs donné en automne 2019 un séminaire sur le « Soap opera et ses spectatrices : une approche par les cultural studies » à l’UNIL et partage ses réflexions dans son carnet de recherches « (É)toiles sociales. Genre et cultures médiatiques ».
Mentionnons pour finir l’atelier doctoral « Histoire du genre » organisé à l’EHESS qui réunit depuis 2017 les doctorant.e.s travaillant sur des périodes différentes, aussi bien sur l’histoire du genre, que sur l’histoire des femmes ou des masculinités, ou qui envisagent le genre comme un outil ponctuel à mobiliser dans leur travail de thèse.
Les 7 et 8 novembre 2019, Marie Sandoz et Roxane Gray ont participé à l’atelier web-radio organisé par le programme doctoral CUSO en histoire contemporaine à l’Université de Neuchâtel. Ces journées ont abouti à la réalisation des deux premières émissions du podcast créé à l’occasion: « TV-rétro: un coup d’œil sur l’histoire du télévisuel en Suisse ».
Découvrez cette semaine le deuxième épisode. Bonne écoute!
La presse helvétique traverse actuellement une crise profonde qu’on associe au tournant numérique et que l’on qualifie volontiers d’inédite. Cette chronique propose de l’inscrire dans une perspective historique au travers d’archives sonores des années 1970 et 1980 enrichies d’un entretien avec l’historien de la presse suisse, Alain Clavien, de l’Université de Fribourg.
Le cinéclub genevois Metro Boulot Kino, dédié à la question du travail, consacre sa soirée du mardi 29 octobre aux conditions actuelles du métier de journaliste en Suisse romande. Deux films réalisés par Frédéric Gonseth seront projetés à 19.00 au Fonction Cinéma. Le cinéaste sera présent et participera à une discussion avec le public après la projection.
Au programme: « ATS. L’agence pressée » (2018), une courte chronique qui revient sur la grève des employé·e·s de l’Agence télégraphique suisse en janvier 2018, et « Le printemps du journalisme » (2017). Ce documentaire interroge quant à lui plus largement la crise que traverse la presse romande actuelle, avec comme point de départ la mort de L’Hebdo en janvier 2017.
Nous relayons régulièrement sur notre blog des épisodes d’émissions radiophoniques d’histoire telles que la romande Histoire vivante et la française La Fabrique de l’histoire, bien connues du public.
Pour aller plus loin, écouter Les émissions d’histoire à la radio, par La Marche de l’histoire du 28 juin dernier. On peut notamment y entendre Céline Loriou qui prépare une thèse sur les émissions d’histoire diffusées à la radio depuis 1945 et qui a publié plusieurs textes à ce sujet.
La troisième édition du congrès de la Société pour l’histoire des médias (SPHM) aura lieu à l’Université de Lausanne du 4 au 6 juin 2020 autour de la thématique « Métiers et professions des médias (XVIIIe – XXIe siècles). Tant les représentations des métiers des médias, leurs pratiques professionnelles, leurs rapports au public et à l’opinion ainsi que les mécanismes de constitution et de légitimation des professions médiatiques pourront être abordés dans le cadre de ce colloque international. Les propositions livrant une réflexion sur la manière dont s’écrit aujourd’hui l’histoire des professions et des professionnel.le.s des médias seront également valorisées.
Les propositions de communications, individuelles ou collectives, sont à envoyer avant le 20 septembre 2019 à l’adresse suivante: SPHM2020lausanne@unil.ch.
La Conférence « Reclaiming the Screen: Addressing Overlooked Women in Film and Television » a lieu le 14 juin à l’Institut d’Histoire du cinéma et de la télévision de l’Université de Montford, à Leicester. Cette rencontre propose de discuter de la question de la sous-représentation des femmes dans la production, la culture et plus largement l’histoire de la télévision et du cinéma. Elle tend à fournir ainsi une visibilité à des femmes dont la valeur n’est pas reconnue aux sein de ces industries.
Extrait de l’appel (délai fixé au 11 octobre 2019):
The theme of this conference – ‘Forming Histories/ Histories in Formation’ – aims to foreground issues pertaining to the production, curation and archiving of women’s histories in film and television as well as the methods for, and approaches to, producing and shaping these histories as they form. More particularly, much can be learned from the diversity of practices, experiences and narratives of women’s film and television history as they pertain to:national, transnational, world and global histories; neglected, peripheral or hidden histories; organisations such as museums, archives and universities; collectives, groups and movements such as #MeToo; local communities and community media; emergent forms and platforms; and historical approaches to women’s reception of film and television as well as historicising current practices and experiences of reception, fandom and consumption.