La saison 4 de The Crown vue par Mireille Berton

L’historienne Mireille Berton réagit aux polémiques suscitées par la diffusion de la quatrième saison de la série The Crown sur Netflix et partage sur notre site une réflexion stimulante sur les fictions historiques :

« La quatrième saison de The Crown : pour en finir avec le jeu des sept erreurs historiques », par Mireille Berton, décembre 2020.

« Comment expliquer la polémique autour de la dernière saison de The Crown ? Pourquoi chercher à distinguer le faux du vrai alors que toute fiction audiovisuelle à univers historique consiste à réécrire l’histoire en des termes (un langage, une esthétique, une mise scène) qui lui sont propres ? Pourquoi faire, dans ce cas précis, le procès de la fictionnalisation de l’histoire ? »

Lire l’article.

Mireille Berton était invitée au 19H30 de la RTS le 29 novembre 2020. Écouter son intervention.

Affiche Netflix de la saison 4 de The Crown (2020).

Parution: Her Stories. Daytime Soap Opera and US Television History

Le début de l’année a vu la parution de l’ouvrage « Her Stories. Daytime Soap Opera and US Television History » chez Duke University Press. Signé par la professeure en Media, Cinema et Digital Studies à l’Université du Wisconsin–Milwaukee, Elena Levine, le livre propose une histoire culturelle et économique des feuilletons télévisés aux États-Unis, depuis leurs débuts à la fin des années 1940 jusqu’à leur déclin au 21e siècle. L’étude approche ainsi l’histoire de la télévision en croisant des questions industrielles, de genre, de génération et de race.

La chercheuse dit au sujet du texte sur lequel elle a travaillé pendant douze ans: « I started to realize that there was a story to tell here that would arch over all of television history from the 1940’s and 50’s up to the present. One of the things that led me to the focus of my book was in the late 2000’s, a number of daytime soap operas started to get canceled and there were four shows that were on for decades that got canceled between 2009 and 2012. It made me realize that there was a kind of an end to this story. »

 

Présentation de l’ouvrage:

« Since the debut of These Are My Children in 1949, the daytime television soap opera has been foundational to the history of the medium as an economic, creative, technological, social, and cultural institution. In Her Stories, Elana Levine draws on archival research and her experience as a longtime soap fan to provide an in-depth history of the daytime television soap opera as a uniquely gendered cultural form and a central force in the economic and social influence of network television. Closely observing the production, promotion, reception, and narrative strategies of the soaps, Levine examines two intersecting developments: the role soap operas have played in shaping cultural understandings of gender and the rise and fall of broadcast network television as a culture industry. In so doing, she foregrounds how soap operas have revealed changing conceptions of gender and femininity as imagined by and reflected on the television screen. »

Signalons par ailleurs que notre collègue de la Section d’histoire et esthétique du cinéma de l’Université de Lausanne, Delphine Chedaleux, proposait en 2019 un séminaire intitulé « Le soap opera et ses spectatrices : une approche par les cultural studies ». Elle prépare actuellement un ouvrage sur le soap opera que nous ne manquerons pas de relayer!

 

Podcast: Histoire en séries

Depuis mars 2020, le podcast Histoire en séries propose de décrypter une série à la lumière des sciences humaines et historiques. Chaque semaine, un ou une universitaire met en perspective une oeuvre culturelle choisie.

Le podcast s’ouvrait par exemple avec une discussion sur la cultissime Game of thrones avec l’historien Florian Besson et la spécialiste du médiévalisme et de la fantasy Justine Breton. La série française Marseille, fait quant à elle l’objet des réflexions de l’historien Hayri Özkoray alors que l’Inde coloniale d’Indian Summers est commentée par la doctorante Sara Legrandjacques. N’oublions pas l’épisode dédié à la mini-série Chernobyl, durant lequel la spécialiste de l’histoire soviétique Julie Deschepper parle notamment du fonctionnement social de l’URSS des années 1980 et des enjeux de mémoire actuels de la catastrophe. Pour finir, signalons l’émission sur la toute récente mini-série Unorthodox qui s’intéresse à la communauté juive ultra-orthodoxe de New York. Elle est décryptée par Sonia Goldblum, maîtresse de conférences à l’Université de Haute-Alsace et spécialiste du judaïsme.

Image de la série HBO « Chernobyl » (2019)

Et puisqu’il est question de l’analyse de productions audiovisuelles par des historiens et historiennes, mentionnons quelques épisodes récents du podcast Paroles d’histoire dédiés à plusieurs films, à l’instar de ceux sur Dunkerque, Titanic, Un Peuple et son Roi, Rambo, Excalibur, etc. Mais aussi sur le long-métrage helvétique Die Göttliche Ordnung (L’Ordre divin, 2017) sur la lutte pour le droit de vote des femmes en Suisse.

Bonne écoute!

Parution: Loin des yeux… le cinéma.

Le volume « Loin des yeux… le cinéma. De la téléphonie à Internet : imaginaires médiatiques des télécommunications et de la surveillance » est récemment paru aux éditions de l’Âge d’homme. Dirigé par les historiens du cinéma Alain Boillat et Laurent Guido, l’ouvrage interrogent les liens complexes entre le 7e art et les technologies de la communication.

Présentation:

L’ouvrage se présente comme une somme d’études consacrées à la représentation (audio)visuelle des télécommunications dans l’histoire du cinéma, des premiers temps aux séries télévisuelles contemporaines, c’est-à-dire à la manière dont le médium cinématographique exploite (sur le plan narratif et esthétique) et réfléchit (sur) des usages a priori différents d’autres médias (avec lesquels il noue toutefois certaines parentés). Téléphonie (fixe et mobile), radiophonie, télévision, télésurveillance et Internet (skype) sont examinés à travers l’image qu’en donnent les productions filmiques américaines, européennes ou japonaises, dans des genres divers (romance, thriller, horreur, science-fiction, etc.). L’approche diachronique et le vaste corps considéré permet d’inscrire les discours actuels sur le numérique dans une histoire longue, et de réhabiliter l’importance de la dimension sonore dans les études cinématographiques.

Cycle de conférences « Histoire et séries télévisées »

Dans le cadre du cours de Master « Histoire et séries télévisées » donné par la chercheuse Mireille Berton à l’Université de Lausanne, une série de conférences publiques est proposée.

Voici le programme des prochaines rencontres:

  • 25 mars : La religion dans Vikings et Game of Thrones, avec Nicolas Meylan (FTSR/IHAR, UNIL)
  • 1er avril : Autour de la série Kaamelott, avec Barbara Wahlen (Français médiéval, UNIL)
  • 6 avril : L’imaginaire gothique dans Penny Dreadful, avec Vincent Fontana (UNIGE)
  • 27 avril : L’historien·ne comme expert·e sur une série TV, avec Vincent Fontana (UNIGE)

Les interventions ont lieu à l’Université de Lausanne, dans le bâtiment Unithèque, salle 4215, et débutent à 15h15.

 

 

Parution: Adaptable TV. Rewriting the Text

Yvonnes Griggs, professeure en médias et communications à l’Université de Nouvelle-Angleterre (Australie), signe l’ouvrage Adaptable TV. Rewriting the Text paru en 2018 aux Editions Palgrave Macmillan. Ses recherches actuelles portent sur les adaptations de la période néo-victorienne à la télévision.

 

Résumé de l’ouvrage:

« This book focuses on the significantly under-explored relationship between televisual culture and adaptation studies in what is now commonly regarded as the ‘Golden Age’ of contemporary TV drama.  Adaptable TV: Rewiring the Text does not simply concentrate on traditional types of adaptation, such as reboots, remakes and sequels, but broadens the scope of enquiry to examine a diverse range of experimental adaptive types that are emerging within an ever-changing TV landscape.  With a particular focus on the serial narrative form, and with case studies that include Penny Dreadful, Fargo, The Night Of and Orange is the New Black, this study is essential reading for anyone who is interested in the complex interplay between television studies and adaptation studies. » 

 

Offensive belge dans l’industrie audiovisuelle

Qualité des professionnels de l’audiovisuel, outils d’aide à la production, fiscalité attractive, aides régionales et décors variés: la Belgique attire de nombreuses productions européennes mais aussi américaines et chinoises. Destination idéale pour les producteurs et réalisateurs, la Belgique accueille sur son territoire entre 300 et 350 tournages de films, séries, documentaires, courts-métrages par année. Cette politique de développement d’une industrie audiovisuelle a porté ses fruits puisque ce secteur enregistre un retour sur investissement de plus de 380%.

Si la Belgique attire les tournages étrangers, les créations belges se font, quant à elles, connaître à l’international. Nouvelle scène de la fiction télévisuelle, les séries flamandes Ennemi public, La Trêve et plus récemment Beau Séjour s’exportent au-delà des frontières et affirment leur essence locale.  Les Belges ont également investi la Suisse et ont participé à la production de la série RTS Quartier des banques. 

Dans « Le Fidèle », présenté il y a un an à la Mostra de Venise, Adèle Exarchopoulos et Matthias Schoenaerts apparaissent sur l’esplanade du palais de Justice de Bruxelles. ©Savage Film

 

« Wallonie, Bruxelles, terres de tournages », L’Echo, 24 août 2018

« La France redevient une terre de tournage de films et séries », InaGlobal, 01 mars 2018

« La Belgique, nouvelle terre de séries TV », Le Temps, 13 février 2017

 

Les séries TV décryptées par les historiens

La troisième saison de « The Historians » se déroule à l’Université de Genève depuis début octobre. Ce cycle de conférences qui connaît un vif succès populaire propose de décrypter les séries télévisées historiques à la lumière des connaissances scientifiques actuelles.

Lundi 12 novembre, le spécialiste de l’Allemagne Yan Schubert, de l’Atelier interdisciplinaire de recherche de l’Université de Genève, décortiquera la série Berlin 56. Les semaines suivantes, d’autres chercheurs/euses s’intéresseront aux séries Narcos, Versailles et Indian Summers.

Pour en savoir plus, retrouvez les capsules produites par RTS Decouverte.

 

Netflix à la conquête du Vieux Continent

Fort du succès mondial de La Casa de Papel créée en 2017, série non-anglophone actuellement la plus regardée dans le monde, le service de vidéo en ligne Netflix installera, dès septembre 2018, son premier studio de production européen à Madrid. La création de ce studio européen marque le début de l’industrialisation des créations de Netflix en Europe: vingt productions devront au total être produites cette année sur le sol espagnol.

Avec un nombre d’abonnés supérieur en-dehors des Etats-Unis (70 millions) qu’à domicile (57 millions), Netflix se lance en effet dans une stratégie d’ouverture aux demandes locales et dans la création de contenus innovants en Europe mais aussi en Colombie, au Brésil ou encore au Japon.

« Espagne: Netflix installe son premier studio européen à Madrid », Le Matin, 27 juillet 2018

« Netflix installe un studio à Madrid », Le Figaro, 27 juillet 2018

Les séries TV s’invitent à l’Université

Si le succès des séries TV n’est plus à vérifier auprès du grand public, celles-ci constituent également un sujet de prédilection chez les universitaires. Thèses, livres , séminaires et conférences consacrés au genre se multiplient en Suisse romande. Florilège.

La série Kaamelott a les honneurs de l’Université de Lausanne dans le cadre du séminaire « La Table ronde, c’est pas la fête de l’artisanat ! : Kaamelott et le mythe arthurien » mené au printemps 2018 par Barbara Wahlen, maître d’enseignement et de recherche en histoire médiévale. Le festival Histoire et cité a consacré, le 24 mars 2018, une table ronde aux « Femmes dans les séries TV: La lente libération ». Depuis l’automne 2016, l’Université de Genève propose, avec The Historians, des cycles de conférences consacrés aux séries télévisées historiques. Inspirée par ces rencontres, la série documentaire « L’Histoire dans les séries » sur RTS Découverte décrypte les séries télévisées par le prisme du regard d’historiens.

 

Les séries télé prennent-elles la grosse tête ?• Crédits : Francesco Carta fotografo – Getty

« Les séries télé nous rendent-elles vraiment intelligents ? », France Culture, 02 mai 2018

« Journée d’étude: Séries TV et Posthumain, Posthumain(s) en série(s) », Libération, 23 novembre 2017

« Des historiens passent au crible la série Game of thrones à Genève », RTS Culture, 26 octobre 2017

« La série télé s’invite sur les bancs de l’Université », France Culture, 26 mai 2012 mis à jour le 22 janvier 2016