Une étude menée par Jean-Luc Jucker, anthropologue de l’université de Neuchâtel, aborde l’impact de l’arrivée de la télévision au sein de communautés afro-américaines du Nicaragua. En collaboration avec des universités britannique et nicaraguayenne, le chercheur montre comment la perception de la beauté a évolué depuis que des villages reculés ont accès au petit écran. Désormais, la minceur chez les femmes est notamment valorisée, alors qu’avant ce sont les rondeurs qui étaient préférées.
Un article du 17 août du quotidien Le Temps revient sur ces résultats. Extrait:
« Comment expliquer ce pouvoir des images, jusqu’à transformer des appréciations aussi intimes que celle de la beauté physique? Jean-Luc Jucker propose trois interprétations: «Le changement observé pourrait simplement découler de l’exposition: à force de voir des femmes minces à la télévision, on s’adapte à cette image. Il y a aussi probablement un effet de valorisation. Les femmes qui apparaissent dans les feuilletons mexicains et dans les films hollywoodiens sont perçues comme des modèles. Enfin, cet attrait pour la minceur pourrait s’inscrire dans des changements socio-économiques plus profonds, à l’œuvre chez ces populations qui accèdent à davantage de confort matériel. »