Parution: Inventing cinema

Benoît Turquety, de la Section histoire et esthétique du cinéma de l’Université de Lausanne, a publié en octobre dernier l’ouvrage « Inventing Cinema: Machines, Gestures and Media History » chez Amsterdam University Press. L’étude des machines du cinéma constitue le cœur de ce livre qui analyse notamment la manière dont elles se reconfigurent selon les pratiques et les conditions historiques et culturelles dans lesquelles elles s’inscrivent.

Ce livre fait partie des recherche menées au sein du Groupe de recherche Dispositifs de la Faculté des lettres de l’Université de Lausanne, et en particulier du projet Épistémologie des médias numériques dont Benoît Turquety est responsable. L’ouvrage est également lié au réseau de recherche international TECHNÈS.

Présentation:

« With machines mediating most of our cultural practices, and innovations, obsolescence and revivals constantly transforming our relation with images and sounds, media feel more unstable than ever. But was there ever a « stable » moment in media history? Inventing Cinema proposes to approach this question through an archaeology and an epistemology of media machines. The archaeology analyses them as archives of users’ gestures, as well as of modes of perception. The epistemology reconstructs the problems that the machines’ designers and users have strived to solve, and the network of concepts they have elaborated to understand these problems. Drawing on the philosophy of technology and anthropology, Inventing Cinema argues that networks of gestures, problems, perception and concepts are inscribed in vision machines, from the camera obscura to the stereoscope, the Cinématographe, and digital cinema. The invention of cinema is ultimately seen as an ongoing process irreducible to a single moment in history. »

 

 

Conférence: L’archivage du web

Le Laboratoire de cultures et humanités digitales de l’Université de Lausanne (LaDHUL) organise le mercredi 20 novembre à Géopolis la conférence « Barrières, infrastructures, représentativité: Archivage du Web, enjeu de gouvernance (d’Internet) ». L’intervenante est la chercheuse Francesca Musiani, chargée de recherche au CNRS et directrice adjointe du Centre Internet et Société qu’elle a co-fondé en 2019. La présentation est basée sur une partie de l’ouvrage Qu’est-ce qu’une archive du Web ? que l’autrice a publié début 2019 en collaboration avec les spécialistes Valérie Schafer, Camille Paloque-Bergès et Benjamin Thierry et qui est librement consultable en ligne.

Présentation:

En 1980, le philosophe et sociologue Langdon Winner se demandait dans un article qui a fait école : «Est-ce que les artefacts sont politiques ?» (Do artifacts have politics ?). Si l’on souhaite appliquer cette hypothèse aux archives du Web, il s’agit de comprendre – c’est l’objet de cette intervention – en quoi, dans l’archivage du Web, existent des formes spécifiques d’autorité et de pouvoir (DeNardis, 2014) qui dessinent une sorte de microcosme de la gouvernance d’Internet. L’archivage du Web repose sur un modèle multi-parties prenantes. Il n’échappe pas à des tensions ayant trait à la standardisation et à des visions et imaginaires divergents, des communs aux formats propriétaires. Il révèle également la présence de tensions géopolitiques, et on y retrouve des dynamiques qui rappellent le problème de la fracture numérique. Enfin, on y retrouve la relation complexe entre différentes pratiques et sources d’autorité ou de normativité, de la technologie au marché, de la concertation transnationale et internationale aux standards et aux droits.

Découvrir les autres événements du LaDHUL.

 

Soirée de projections sur le journalisme en Suisse

Le cinéclub genevois Metro Boulot Kino, dédié à la question du travail, consacre sa soirée du mardi 29 octobre aux conditions actuelles du métier de journaliste en Suisse romande. Deux films réalisés par Frédéric Gonseth seront projetés à 19.00 au Fonction Cinéma. Le cinéaste sera présent et participera à une discussion avec le public après la projection.

Début février 2018, les journalistes de l’ATS manifestent contre les licenciements programmés. © F. Gonseth

Au programme: « ATS. L’agence pressée » (2018), une courte chronique qui revient sur la grève des employé·e·s de l’Agence télégraphique suisse en janvier 2018, et « Le printemps du journalisme » (2017). Ce documentaire interroge quant à lui plus largement la crise que traverse la presse romande actuelle, avec comme point de départ la mort de L’Hebdo en janvier 2017.

Le flyer de l’événement.

Expo: Pionniers de la photographie en Suisse romande

La Maison Tavel à Genève accueille du 27 septembre 2019 au 29 mars 2020 l’exposition « Pionniers de la photographie en Suisse romande ». Près de 200 originaux datant des années 1840 à 1865 on été rassemblés par la Fondation Auer Ory. Le public pourra ainsi découvrir un ensemble de clichés qui retraçe les 25 premières années de la photographie en Suisse romande. L’exposition explore l’évolution des techniques, le parcours des photographes eux-mêmes ainsi que la variété des sujets traités par ces derniers.

Présentation:

« Dès son invention en 1839, la photographie suscite l’engouement et la Suisse romande n’échappe pas à la règle. À Genève et Lausanne, des entrepreneurs ouvrent des magasins de matériel photographique et des ateliers. En revenant aux fondamentaux de cet épisode culturel, l’exposition propose un voyage dans les années 1840 à 1860 grâce à une sélection d’œuvres de la Fondation Auer Ory. Le public comprendra les polémiques liées à une invention considérée à ses débuts comme un simple procédé mécanique et redécouvrir la Suisse romande dans son ancienne topographie urbaine. Des panoramas des Alpes enneigées aux sites de contrées lointaines, la photographie a aussi nourri l’amour de l’orientalisme, des découvertes archéologiques et de l’étude du passé. Autant de points de vue qui permettront d’éprouver le changement esthétique et formel que provoque l’arrivée de ces premières empreintes du réel. »

 

Dossier de presse complet.

 

 

Les archives de la RTS ont lancé leur podcast!

Début juillet 2019, les Archives de la RTS ont lancé leur podcast maison: « Mille et une archives ». Chaque mois, cette série propose une plongée sonore autour d’événements et de personnages qui ont marqué l’histoire de la Suisse romande depuis les années 1930.

A ce jour, cinq épisodes sont disponibles:

« Le drame de l’Eiger » (3.7.19) revient sur l’opération de sauvetage en demi-teinte de quatre alpinistes en péril repérés sur la paroi nord de l’Eiger, début août 1957. Un événement couvert par la presse et la radio qui passionne l’opinion publique.

« Affaire Paschoud, l’inadmissible doute » (7.8.19) Peut-on enseigner l’histoire et mettre en doute l’existence des chambres à gaz ? Fin juillet 1986, l’enseignante lausannoise Mariette Paschoud fait scandale en s’affichant aux côtés d’un révisionniste notoire, Henri Roques.

« Jean-Michel et son équipe » (11.8.19) raconte l’histoire de Jean-Michel Cravanzola, arrivé en Suisse en 1969, et qu’y fonde une communauté religieuse au début des années 1970. La secte connaîtra un vif succès et fera polémique.

« Lucens, le rêve brisé du nucléaire helvétique » (4.9.19) documente l’explosion qui a touché la centrale expérimentale de Lucens le 21 janvier 1969.  Largement minimisée à l’époque, elle figurera des années plus tard dans la liste des 20 accidents nucléaires les plus graves de tous les temps.

« FLJ, terreur dans le Jura » (6.11.19) Au début des années 1960, dans les montagnes jurassiennes – alors rattachées au Canton de Berne – une organisation terroriste sème le trouble dans la population.

Mémoire audiovisuelle suisse: images de grèves

Le cycle de projections « Images de grèves (1969-1979) » se déroule du 17 septembre au 2 octobre à Genève. Dans ce cadre, quatre films sur des grèves ouvrières des années 1970 en Suisse seront présentés: E noialtri apprendisti (1976), Ein Streik ist kein Sonntagschule (1975), Éléments de grève ou parlons, la machine est arrêtée (1976) et finalement Un mois de grève au pays de la paix du travail (2017). Les projections sont suivies de discussions avec un réalisateur ou une réalisatrice ainsi qu’avec des acteurs et actrices de grèves.

Affiche: Archives contestataires, Genève.

 

« En mai 1968, des étudiants défilent à Genève avec des pancartes sur lesquelles il est écrit «Guerre à la paix du travail». Ils veulent en finir avec l’effacement de toute conflictualité sociale qui caractérise le régime politique suisse depuis l’entre-deux-guerres. Quelques mois plus tard, s’ouvre un cycle de grèves ouvrières qui s’étend sur dix ans et rompt avec l’atmosphère socialement atone des décennies précédentes.

De cette contestation ouvrière «au pays de la paix du travail», il existe quelques traces cinématographiques que nous voulons montrer lors de ce cycle. Nous voulons contribuer à rappeler l’existence de luttes sociales que tout concourt à effacer des mémoires. »

Programme complet ici.

 

 

A l’occasion de ce cycle, un appel est également lancé. Les organisateurs et organisatrices recherchent en effet des images animées en lien avec des grèves ayant eu lieu en Suisse entre 1969 et 1980. Il peut s’agir de films amateurs très courts, même non montés, ou de productions plus élaborées. Si vous avez filmé des grèves durant cette période ou si vous connaissez des gens qui auraient pu le faire ou encore si vous avez connaissance de films sur des grèves, contactez cette adresse : infos@images-greves.ch

Les mutations du télévisuel en Suisse dans le long XXe siècle

Couverture d’un ouvrage de jeunesse de J. Pithon paru en 1949 aux éditions Payot. Le cours permettra en effet de s’interroger sur les représentations de la télévision dans les oeuvres fictionnelles.

Pour cette rentrée universitaire, le prof. François Vallotton propose un cours annuel de Master intitulé « Les mutations du télévisuel en Suisse dans le long XXe siècle : acteurs, dispositifs et imaginaires sociaux ».  Cet enseignement souhaite revisiter les transformations multiples et constantes que la télévision a traversées depuis son émergence. Grâce à sa perspective historique, le séminaire permettra de reconsidérer l’idée selon laquelle le petit écran tendrait à disparaître.

Comme le dit François Vallotton, « en mettant l’accent sur la notion de télévisuel, [ce cours entend] ainsi mettre à distance une approche portant exclusivement sur le cadre institutionnel et programmatique de «la» télévision pour prendre en compte le large spectre des acteurs investis dans une réflexion et une expérimentation des potentialités de la communication et vision à distance ».

La formule se déclinera entre théorie, conférences d’invité.es, lectures et recherches personnelles.

 

 

Parution: Loin des yeux… le cinéma.

Le volume « Loin des yeux… le cinéma. De la téléphonie à Internet : imaginaires médiatiques des télécommunications et de la surveillance » est récemment paru aux éditions de l’Âge d’homme. Dirigé par les historiens du cinéma Alain Boillat et Laurent Guido, l’ouvrage interrogent les liens complexes entre le 7e art et les technologies de la communication.

Présentation:

L’ouvrage se présente comme une somme d’études consacrées à la représentation (audio)visuelle des télécommunications dans l’histoire du cinéma, des premiers temps aux séries télévisuelles contemporaines, c’est-à-dire à la manière dont le médium cinématographique exploite (sur le plan narratif et esthétique) et réfléchit (sur) des usages a priori différents d’autres médias (avec lesquels il noue toutefois certaines parentés). Téléphonie (fixe et mobile), radiophonie, télévision, télésurveillance et Internet (skype) sont examinés à travers l’image qu’en donnent les productions filmiques américaines, européennes ou japonaises, dans des genres divers (romance, thriller, horreur, science-fiction, etc.). L’approche diachronique et le vaste corps considéré permet d’inscrire les discours actuels sur le numérique dans une histoire longue, et de réhabiliter l’importance de la dimension sonore dans les études cinématographiques.

Histoire des médias: une sélection de podcasts

Nous relayons régulièrement sur notre blog des épisodes d’émissions radiophoniques d’histoire telles que la romande Histoire vivante et la française La Fabrique de l’histoire, bien connues du public.

Il existe bien d’autres radios, notamment web, qui s’intéressent aux sciences historiques. On peut citer Paroles d’histoire, Storia Voce, La Marche de l’histoire, Passions médiévistes ou encore l’émission québécoise Aujourd’hui l’histoire.

Français et Françaises écoutant à la radio une allocution de l’amiral Darlan, vice-Premier ministre de Vichy, en mai 1941. Cf. Radio Vichy vous parle.

Dans ce billet, nous proposons un florilège de podcasts ayant trait à l’histoire des médias et de la communication. En désordre et sans exhaustivité :

Pour aller plus loin, écouter Les émissions d’histoire à la radio, par La Marche de l’histoire du 28 juin dernier. On peut notamment y entendre Céline Loriou qui prépare une thèse sur les émissions d’histoire diffusées à la radio depuis 1945 et qui a publié plusieurs textes à ce sujet.

Bonne écoute!

Histoire de la culture cinématographique en Suisse

Un nouveau projet de recherche financé par le Fonds national suisse débute prochainement à l’Université de Lausanne. Dirigé par Laurent le Forestier, de la Section d’histoire et esthétique du cinéma, il s’intitule « Contribution à une histoire de la culture cinématographique en Suisse: étude des activités de la Cinémathèque suisse entre 1951 et 1981 ».

 

Le projet « entend étudier la manière dont la Cinémathèque suisse s’est progressivement construit une légitimité, tant nationale qu’internationale, entre 1951 (son inauguration à Lausanne a lieu fin 1950) et 1981 (date de son installation au Casino de Montbenon), alors même qu’elle était dépourvue de toute salle de programmation, ce qui réduisait ses activités. » (…)

« Par l’étude du cas de la Cinémathèque suisse, ce projet vise donc à contribuer, plus largement, à une histoire culturelle de la Suisse au XXe siècle, laquelle a jusqu’ici un peu laissé de côté le cinéma, hormis dans ses liens avec la politique. »