Le journaliste et blogueur irano-canadien Hossein Derakhshan a écrit une tribune virulente dans la Libération du 1er mai dernier. Intitulé « Les débats politiques sont trop importants pour être laissés à la télévision« , le papier développe l’idée de réserver les discours, discussions et reportages politiques à la presse écrite et à la radio, qui demeurent selon l’auteur des espaces où la réflexion est possible. A contrario, Hossein Derakhshan caractérise la télévision, et par extension les médias sociaux, comme le lieu de l’image, de l’émotion et du spectacle ; un terreau fertile à la désinformation que les démagogues politiques tels que Mahmoud Ahmadinejad, Donald Trump ou Silvio Berlusconi mobilisent avec succès.
Extrait:
« Comme Neil Postman l’a admirablement expliqué dans Se distraire à en mourir (1985), depuis le sport, la religion et les journaux télévisés (…) le moindre aspect de notre vie privée ou publique est désormais affecté par la forme et le discours télévisuels. Les élections, les campagnes, et même la gouvernance, ne peuvent aujourd’hui plus être imaginées en dehors du discours télévisuel. Les débats, les spots politiques, les visites impromptues, les allocutions, les vacances, etc. sont traités comme si la politique n’était qu’une émission de télé-réalité parmi d’autres, un énième The Apprentice. »
Lire l’article.
Hossein Derakhshan alimente un blog avec des réflexions sur l’Iran, les médias et la technologie.
Voir aussi l’article « Social Media Is Killing Discourse Because It’s Too Much Like TV » publié dans la MIT Technology Review en novembre 2016.