29 avril 1968, 20h33. Les Shadoks, série télévisée d’animation, envahissent le petit écran français et provoquent une pluie de réactions – des insultes comme du soutien – parmi les téléspectateurs. Ces drôles de petits oiseaux à la fois bêtes et méchants sont nés dans les studios de recherche de l’ORTF dirigés par Pierre Schaeffer qui espère participer au renouvellement progressif du ton et du style des émissions françaises. Le musée Tomi Ungerer à Strabourg consacre, du 16 mars au 18 juillet 2018, une exposition à cette révolution animée.
Le réalisateur, scénariste et journaliste Olivier Joyard tire la série par ses deux bouts. Auteur du documentaire Fins de séries (2016) qui montre la manière dont se conçoit l’ultime épisode d’une série, le réalisateur s’intéresse cette fois-ci auxgénériques de série dans un documentaire qui retrace le processus de création de ces oeuvres visuelles et musicales. Génériques de séries sera diffusé le 26 avril sur Canal +.
Die Fernsehsendung Tatort geniesst schon lange Kultstatus. Es ist die erfolgreichste und am längsten laufende Krimireihe im deutschsprachigen Fernsehen. Die erste Sendung wurde 1970 Jahre produziert und veröffentlicht. Sie wird von den Sendern ARD, ORF 2 und SRF 1 zur Hauptsendezeit am Sonntagabend ausgestrahlt. Der Schweizer Tatort stand eigentlich immer im Schatten seines deutschen Bruders, dies belegen die Zuschauerquoten. Erreichen die vom deutschen staatlichen Fernsehen produzierten Folgen im Schnitt ca. 10 Millionen Zuschauer, beliefen sich die Zuschauerzahlen von den in Luzern produzierten Tatorte auf weniger als 7 Mio. Die niedrigen Quoten seien aber nie Kritikpunkt bei SRF gewesen. Der Ortswechsel geschehe aus einem inhaltlichen Grund. Er soll dem Schweizer Tatort mehr Struktur und Energie geben, wie Spielfilmchef von SRF Urs Fitze dem Tagesanzeiger erklärte. Die neuen Folgen sollen 2019 im Fernsehen ausgestrahlt werden.
« Weil die Tatort-Filme nicht immer auf ein oscarverdächtiges Drehbuch zählen können und mit knappen Budgets leben müssen, ist es wichtig, dass die Hauptfiguren und ihr Hintergrund attraktiv entworfen sind. «Wir möchten in Zürich von Anfang an eine stimmige Welt kreieren, in der sich die Figuren bewegen sollen», so Fitze. »
Le Temps a consacré, le 7 janvier 2018, une série d’articles sur le métier de scénariste. Si la profession a longtemps souffert de la prédominance du réalisateur dans la production audiovisuelle, le boom de la fiction audiovisuelle appelle à un défi narratif qui tend à faire du scénariste le nouveau pivot du processus de création.
Dans le cinéma suisse, les compétences des scénaristes restent peu exploitées. Victimes de l’héritage de la Nouvelle Vague, les scénaristes souffrent d’un manque de reconnaissance et s’effacent derrière la figure du réalisateur, considéré comme seul auteur des films. Cette invisibilité de la profession se manifeste par des filières de formation théorique et pratique encore trop peu développées.
Les télévisions européennes, à l’instar de la télévision publique danoise, Danmarks Radio, mais aussi la RTS, expérimentent des pratiques de production de séries télévisées et accordent une place plus importante aux auteurs. Si le besoin des scénaristes se fait davantage sentir à la télévision publique, la reconnaissance de la profession n’est néanmoins pas encore au rendez-vous en Suisse. Celle-ci semble rater la dernière marche sur le chemin de la professionnalisation des scénaristes et vers la reconnaissance de leurs productions:
«Le jour où le scénariste gardera ses droits sur les textes et donnera une option de production au producteur, ce qui se fait au Danemark ou en Belgique flamande, les séries suisses prendront vraiment leur envol.»
Voir la série d’articles publiés dans Le Temps le 7 janvier 2018:
La chaîne de télévision publique France 2 lance, le 16 avril 2018, la série Speakerine. Les six épisodes de cette première saison racontent le parcours d’une speakerine ambitieuse qui souhaite lancer sa propre émission et obtenir plus de responsabilités dans son travail. Si cette série retrace l’évolution de la femme dans la société des années 1960, elle donne également à voir le fonctionnement du monde de la télévision en plaçant son intrigue dans les coulisses de la Radiodiffusion télévision française (RTF).
La série télévisée dispose d’ailleurs de décors authentiques, empruntés à l’association du Centre historique de la diffusion radiophonique (ACHDR). Celle-ci collecte depuis vingt-cinq ans les équipements de studio radiophonique et télévisuel partis pour la casse. Ce matériel de production précieusement conservé bénéficie d’une seconde vie… Et cette fois-ci devant les écrans de télévision.
L’émission radiophonique La Compagnie des auteurs sur France Culture explore les liens entre les séries télévisées et la littérature et se plonge dans l’univers de la série The Wire. « La très dense trame narrative de la série et les textes sources écrits par David Simon suggèrent qu’il y a plus d’un lien entre les séries télévisées et la littérature. »
L’émission du 25 janvier 2018 reçoit deux chercheurs en sciences de l’information et de la communication. François Jost, professeur émérite à l’Université Sorbonne Nouvelle (Paris III) repense les études en narratologie induite par la multiplication des séries télévisées. Séverine Barthes, maîtresse de conférence à Paris III, complète ses propos par une étude du style des récits télévisuels.
Games of Thrones a-t-il révolutionné le monde des séries TV ? Les séries surpassent-elles désormais le cinéma ? Netflix est-il le futur de la télévision ? Auteurs du livre Serie’s Anatomy. Le 8e art décrypté, les journalistes Alain Carrazé et Nicolas Nigita tordent le coup, lors d’une interview pour Numerama, à quelques idées reçues sur les séries télévisées et reviennent sur les relations complexes unissant télévision et cinéma.
Extrait :
« De nombreux cinéastes connus se sont toujours frottés à la télévision. Aujourd’hui, il y en a plus, d’abord en raison du nombre plus important de séries, mais aussi parce que le cinéma américain délaisse un peu des sujets plus subtils parce qu’il sont compliqués à traiter sur grand écran. […] Aujourd’hui, c’est l’industrie de la télévision qui a les moyens de prendre ces paris-là. »
L’émission de radio La Suite dans les idées de France Culture a accueilli le 9 décembre dernier, Matthieu Letourneux, auteur de Fictions à la chaîne. Littératures sérielles et culture médiatique. Le spécialiste des médias et de la littérature revient sur l’histoire du phénomène de sérialité dont il situe l’origine autour des années 1830, au moment de l’avènement de la culture de masse.
Résumé de Fictions à la chaîne :
« De Fantômas à James Bond, du récit policier à la science-fiction, d’Harlequin à la Série noire, la culture populaire moderne obéit à une dynamique sérielle : la production et la réception de l’œuvre sont ressaisies dans un ensemble plus vaste de textes qui en détermine la signification. Profondément liées à la culture médiatique et aux logiques de consommation culturelle, ces formes et ces pratiques fictionnelles sont au cœur de notre modernité, dont elles constituent l’une des expressions principales. C’est cette « poétique de la sérialité » que l’auteur étudie dans ce passionnant essai, suivant des axes théorique, historique, médiatique et culturel. »
Les présentations débutent lundi 5 octobre avec la célèbre série Rome, dont discutera le spécialiste d’histoire ancienne et professeur ordinaire à l’UNIGE, Pierre Sánchez. Le cycle se poursuit le 15 octobre avec The Walking Dead, une œuvre qu’analysera Youri Volokhine, de l’Unité d’histoire et d’anthropologie des religions de l’UNIGE. Une soirée spéciale Game of Thrones se déroule le 30 octobre, avec cinq invité·e·s, dont Mireille Berton de la Section d’histoire et esthétique du cinéma de l’Université de Lausanne.
« Succès à l’échelle planétaire, les séries télévisées constituent un phénomène social et culturel inédit. Célébrées par un public de consommateurs enthousiastes, elles convoquent largement le passé – à tel point que les séries historiques représentent l’une des catégories les plus prisées de ce type de médias. De l’Antiquité à la Guerre froide, personnages célèbres, grandes épopées, sagas familiales et univers légendaires tirés du Moyen Age participent à la diversité remarquable de cette production culturelle de masse. Comment expliquer le succès de ces séries inspirées par l’histoire ? Cet univers télévisuel permet de s’interroger sur l’évolution des rapports de nos sociétés au passé. Il suggère également la nécessité de décrypter la scénarisation dont il fait l’objet, d’en démêler les logiques et les incohérences, et réfléchir à la capacité des séries de recomposer notre manière d’imaginer l’histoire. »
Benjamin Campion, doctorant et animateur d’un blog consacré aux séries TV pour le journal Libération, a présenté le 9 juin 2017 une étude sur les critiques professionnels de séries télévisées lors du colloque « Cinéphilies/Sériephilies 2.0 : perspectives internationales ». Le chercheur décrit l’évolution des pratiques du métier en proie à trois grands défis : la saturation du marché des séries TV dit Peak TV, le manque de reconnaissance de l’intermédiaire journalistique ainsi que l’effritement des frontières entre le monde professionnel et le monde amateur.
Lire l’étude sur la critique sérielle dans Libération (partie 1 et partie 2)
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