BLM I: Entretien avec Angela Davis à la TSR en 1975

A la lumière des violences policières contre la population afro-américaine aux États-Unis, et du mouvement international Black Lives Matter qui mène une lutte acharnée pour combattre ces violences, nous publions ici des documents issus des archives de la RTS  éclairant l’histoire des luttes anti-racistes et anti-impérialistes américaines, ainsi que leur représentation à la Télévision suisse romande.

Nous commençons cette série avec l’entretien d’Angela Davis diffusé le lundi 9 juin 1975 dans l’émission La voix au chapitre. Cette émission culturelle d’une demie-heure, à l’antenne de 1971 à 1980, donne la parole principalement à des personnalités du domaine littéraire. L’invitation d’Angela Davis fait suite à la publication, en 1974, de son autobiographe, traduite l’année suivante en français et publiée chez Albin Michel.

Loin de l’entretien promotionnel accompagnant la sortie d’un nouvel ouvrage, Angela Davis propose ici une analyse de l’histoire des luttes des populations noires aux États-Unis, une réflexion sur les liens entre marxisme et féminisme et l’importance d’une analyse intersectionnelle de ces problématiques, ainsi qu’un bref retour sur son parcours universitaire, dont une partie s’est déroulé en Europe.

 

 

Un mois avant cet entretien, les lectrices et lecteurs de Radio TV Je vois tout, le magazine officiel de la SSR, publie un article d’une page accompagnée d’une photo de Davis au poing levé, geste iconique des membres du parti des Black Panther. Retraçant sa trajectoire de sa naissance en 1944 à Birmingham aux années révolutionnaires, l’article souligne également en quoi l’ (auto-)biographie de cette militante, intellectuelle et auteure afro-américaine demeure d’actualité – et ceci encore aujourd’hui:

 

Radio TV Je vois tout, 8.5.1975

 

Si le cas retentissant d’Angela Davis a pu faire oublier à l’opinion publique que les prisons américaines sont peuplées de prisonniers politiques noirs – qui y ont connu et y connaissent des sorts plus tragiques que le sien – elle se charge de le rappeler en les intégrant très largement dans cette autobiographie de militante. Ces condamnés s’ajoutent aux «frères de Soleda» qui font partie et sont à l’origine de «l’affaire Angela Davis».