Parution: Television at Work

Kit Hughes, professeure en Visual & Media Culture à l’Université d’État du Colorado, a récemment publié l’ouvrage Television at Work: Industrial Media and American Labor chez Oxford University Press. La chercheuse y propose une autre histoire de la télévision en examinant son exploitation dans le cadre du travail, où le médium contribue à l’efficacité industrielle mais aussi à consolider certaines idéologies et au développement économique de l’entreprise. Ce déplacement du regard hors des industries médiatiques commerciales ouvre des perspectives intéressantes sur l’histoire de la télévision en permettant notamment de l’aborder comme une technologie de contrôle et de management.

Présentation:

Television has never been exclusive to the home. In Television at Work, Kit Hughes explores the forgotten history of how U.S. workplaces used television to secure industrial efficiency, support corporate expansion, and manage the hearts, minds, and bodies of twentieth century workers. Challenging our longest-held understandings of the medium, Hughes positions television at the heart of a post-Fordist reconfiguration of the American workplace revolving around dehumanized technological systems. Among other things, business and industry built private television networks to distribute programming, created complex CCTV data retrieval systems, encouraged the use of videotape for worker self-evaluation, used video cassettes for training distributed workforces, and wired cantinas for employee entertainment. In uncovering industrial television, the book reveals how labor architectures shaped by these uses of television were foundational to the rise of the digitally mediated corporation and to a globalizing economy.

 

Nouvelle contribution à notre série « Vu en classe »

Les textes proposés dans la série « Vu en classe » sont issus de différents enseignements donnés par François Vallotton et Anne-Katrin Weber. Pour ce qui concerne cet article rédigé par Anouk Rieben que nous sommes ravi·e·s de faire découvrir, il s’agit du cours-séminaire « Les mutations du télévisuel en Suisse dans le long XXe siècle: acteurs, dispositifs et imaginaires sociaux ».

« Alfred Willener et l’utilisation de la vidéo à des fins sociologiques », par Anouk Rieben, août 2020.

Radio TV je vois tout, 8 mars 1973. Article sur Alfred Willener et ses travaux sur la vidéo avec les étudiant·e·s de l’Université de Lausanne.
Au début des années 1970, la vague de contestations de mai 68 connaît un « écho tardif » en Suisse romande. En parallèle, le magnétoscope portable fait son entrée sur le marché. Le sociologue suisse Alfred Willener, professeur à l’UNIL dès 1970, verra dans cet outil un contre-pied aux mass media et un terrain d’expérimentation pour la démarche sociologique tant sur le plan de l’enseignement que de la recherche.

Lire l’intégralité de l’article ici.

Appel à communications: Télévision. État des lieux

La revue Réseaux, Communication, Technologie et Société attend jusqu’au 1er septembre des propositions de contributions pour un prochain numéro sur le thème « Télévision: État des lieux ».

Coordonné par les sociologues des médias Dominique Pasquier et Franck Rebillard, le dossier « voudrait rendre compte tout à la fois [des] permanences et [des] changements » qui caractérisent la pratique télévisuelle, autant aujourd’hui qu’hier, en se focalisant néanmoins « sur la télévision en tant que média audiovisuel fondé sur des grilles de programme », un choix certes quelque peu éloigné de la perspective adoptée par notre projet « Pour une histoire élargie de la télévision en Suisse ».

Extrait de l’appel à consulter en intégralité ici:

La pratique télévisuelle, on le sait, a toujours été marquée par d’importantes variations selon les âges et les milieux sociaux. Ces écarts se sont même creusés, en particulier avec internet. Elle s’est aussi transformée dans ses modes de production et de programmation avec une multiplication du nombre de chaînes, le déclin de certains genres et la montée d’autres, et les canaux supplémentaires procurés par les plateformes de partage et les services de streaming vidéo… Ses modes de consommation et ses modalités de réception ont aussi été transformés par l’offre de replay, la création de communautés en ligne qui viennent équiper l’expérience spectatorielle autour d’activités créatives partagées comme le sous-titrage amateur ou fansubbing, mais aussi les nouvelles possibilités ouvertes par l’expérience de la consommation télévisuelle en mobilité sur les smartphones. Pour autant, la logique sociale de programmation de rendez-vous tout comme les échanges collectifs autour d’images partagées n’ont pas disparu. Ils semblent plutôt perdurer sous des formes renouvelées, à partir d’un réaménagement du flot télévisuel ou de son hybridation avec d’autres pratiques plus «natives» du numérique.

Parution: Her Stories. Daytime Soap Opera and US Television History

Le début de l’année a vu la parution de l’ouvrage « Her Stories. Daytime Soap Opera and US Television History » chez Duke University Press. Signé par la professeure en Media, Cinema et Digital Studies à l’Université du Wisconsin–Milwaukee, Elena Levine, le livre propose une histoire culturelle et économique des feuilletons télévisés aux États-Unis, depuis leurs débuts à la fin des années 1940 jusqu’à leur déclin au 21e siècle. L’étude approche ainsi l’histoire de la télévision en croisant des questions industrielles, de genre, de génération et de race.

La chercheuse dit au sujet du texte sur lequel elle a travaillé pendant douze ans: « I started to realize that there was a story to tell here that would arch over all of television history from the 1940’s and 50’s up to the present. One of the things that led me to the focus of my book was in the late 2000’s, a number of daytime soap operas started to get canceled and there were four shows that were on for decades that got canceled between 2009 and 2012. It made me realize that there was a kind of an end to this story. »

 

Présentation de l’ouvrage:

« Since the debut of These Are My Children in 1949, the daytime television soap opera has been foundational to the history of the medium as an economic, creative, technological, social, and cultural institution. In Her Stories, Elana Levine draws on archival research and her experience as a longtime soap fan to provide an in-depth history of the daytime television soap opera as a uniquely gendered cultural form and a central force in the economic and social influence of network television. Closely observing the production, promotion, reception, and narrative strategies of the soaps, Levine examines two intersecting developments: the role soap operas have played in shaping cultural understandings of gender and the rise and fall of broadcast network television as a culture industry. In so doing, she foregrounds how soap operas have revealed changing conceptions of gender and femininity as imagined by and reflected on the television screen. »

Signalons par ailleurs que notre collègue de la Section d’histoire et esthétique du cinéma de l’Université de Lausanne, Delphine Chedaleux, proposait en 2019 un séminaire intitulé « Le soap opera et ses spectatrices : une approche par les cultural studies ». Elle prépare actuellement un ouvrage sur le soap opera que nous ne manquerons pas de relayer!

 

Parution: In the studio. Visual Creation and Its Material Environments

L’historien de la culture visuelle et des médias à l’Université de Toronto, Brian R. Jacobson, a dirigé un ouvrage qui est paru ce mois chez University of California Press. Intitulé In the Studio. Visual Creation and Its Material Environments, l’ouvrage se propose de penser la diversité des significations et enjeux que revêt le studio, « at once, material environments and symbolic forms, sites of artistic creation and physical labor, and nodes in networks of resource circulation ». Ce faisant, le volume aspire à démontrer que, « when we foreground these worlds, we gain new insights into moving-image culture and the dynamics that quietly mark the worlds on our screens. »

Studio de la BBC à l’exposition Radiolympia, 1938.

Notre collègue Anne-Katrin Weber a contribué à l’initiative avec le chapitre « Ephemeral Studios: Exhibiting Televisual Spaces during the Interwar Years ». Elle y montre comment le studio était un élément central dans les modalités de présentation de la télévision dans les exposition et foires de l’entre-deux-guerres. 

« Contrary to permanent studios, exhibition’s studios were built to be disassembled: their ephemerality corresponded to the exhibition’s own temporality as a fleeting event for the celebration of consumer culture and new technology » souligne l’historienne de la télévision dont la contribution permet un éclairage nouveau sur l’histoire du média et sur la manière dont son identité s’est construite avant qu’il ne devienne un media de masse.

 

Télévision et football en Suisse (1950′-1970′)

Nous avons le plaisir d’accueillir sur notre site web une contribution du chercheur à l’Institut des sciences du sport de l’Université de Lausanne, Philippe Vonnard. Ce spécialiste de l’histoire du football européen nous a en effet proposé l’article « Télévision et football en Suisse. « Proto-histoire » d’une coopération (années 1950′-1970′) ».

Archives de la RTS. L’empire Servette (2), 30.10.81

« Les relations entre sport et télévision apparaissent de nos jours aller de soi. Il n’en a pas toujours été ainsi. Retour sur le cas suisse des années 1950 et 1970, une période que l’on pourrait qualifier de « proto-histoire » du football dans les programmes TV de la SSR. Car si les grands changements en matière de retransmission interviennent dans les années 1980-1990, ceux-ci prennent appui sur la coopération mise en place 30 ans plus tôt. »

A découvrir ici.

 

Podcast: Histoire en séries

Depuis mars 2020, le podcast Histoire en séries propose de décrypter une série à la lumière des sciences humaines et historiques. Chaque semaine, un ou une universitaire met en perspective une oeuvre culturelle choisie.

Le podcast s’ouvrait par exemple avec une discussion sur la cultissime Game of thrones avec l’historien Florian Besson et la spécialiste du médiévalisme et de la fantasy Justine Breton. La série française Marseille, fait quant à elle l’objet des réflexions de l’historien Hayri Özkoray alors que l’Inde coloniale d’Indian Summers est commentée par la doctorante Sara Legrandjacques. N’oublions pas l’épisode dédié à la mini-série Chernobyl, durant lequel la spécialiste de l’histoire soviétique Julie Deschepper parle notamment du fonctionnement social de l’URSS des années 1980 et des enjeux de mémoire actuels de la catastrophe. Pour finir, signalons l’émission sur la toute récente mini-série Unorthodox qui s’intéresse à la communauté juive ultra-orthodoxe de New York. Elle est décryptée par Sonia Goldblum, maîtresse de conférences à l’Université de Haute-Alsace et spécialiste du judaïsme.

Image de la série HBO « Chernobyl » (2019)

Et puisqu’il est question de l’analyse de productions audiovisuelles par des historiens et historiennes, mentionnons quelques épisodes récents du podcast Paroles d’histoire dédiés à plusieurs films, à l’instar de ceux sur Dunkerque, Titanic, Un Peuple et son Roi, Rambo, Excalibur, etc. Mais aussi sur le long-métrage helvétique Die Göttliche Ordnung (L’Ordre divin, 2017) sur la lutte pour le droit de vote des femmes en Suisse.

Bonne écoute!

Parution: 1980. L’an zéro du monde contemporain?

Le mois de mai dernier a vu la parution du dernier numéro de la revue de la Faculté des Lettres de l’Université de Lausanne, Etudes de Lettres. Le volume propose près de cinquante contributions qui s’articulent autour du thème « 1980. L’an zéro du monde contemporain? ».

Le couple Müller dans l’émission de débat «Magazin TV», 15 juillet 1980. © Schweizer Radio und Fernsehen.

Nous avons participé à l’initiative avec deux articles. François Vallotton et Anne-Katrin Weber signent le papier « Un scandale télévisuel dans l’été chaud zurichois » qui revient sur les manifestations de la jeunesse zurichoise de la période et en particulier sur une émission de télévision qui va, dans ce contexte, défrayer la chronique. Marie Sandoz propose quant à elle le texte « Une télévision satellite suisse? Libéralisation de l’audiovisuel public et «nouveaux médias»: l’année 1980 » qui s’attache à inscrire un projet de télévision satellite suisse dans le paysage médiatique en mutation du début de cette décennie 1980.

Le numéro est bien entendu riche de bien d’autres réflexions à découvrir alors que Gilles Philippe et Jérôme Meizoz (Section de Français), qui ont dirigé le volume, le présentent dans une vidéo.

Conférence: La mobilité dans l’histoire des médias

 

L’historien des médias Gabriele Balbi (Université de la Suisse italienne) et le sociologue des médias Paolo Magaudda (Université de Padoue) donneront le séminaire « Between mobile privatization and privatized Mobility. Looking at the mobile media in historical perspective » le 27 mai prochain. Les spécialistes proposeront une perspective théorique sur la question et présenteront des études de cas plus particulièrement sur les technologies du son et la téléphonie mobile.

Organisée par le Centre for Advanced Studies in Mobility & Humanities de l’Université de Padoue, la séance devait se dérouler  dans la ville italienne. En raisons des circonstances actuelles, elle a été déplacée sur Zoom. Il est possible de s’inscrire dès maintenant ici.

CFP: Race and Europe’s TV Histories

La revue VIEW Journal of European Television History and Culture a lancé un appel à contributions pour un numéro spécial sur le thème « Race and Europe’s TV Histories ». Ce numéro entend participer à l’intégration de la problématique raciale dans la recherche européenne sur la télévision, quasiment absente sur le Vieux Continent alors que les études télévisuelles aux Etats-Unis mobilisent le concept de race depuis longtemps déjà. On assiste toutefois aujourd’hui à un regain d’intérêt interdisciplinaire sur les multiples implications du racisme dans l’Europe post-coloniale et post-socialiste. Ce numéro en est l’une des manifestations.

Une image du générique du soap opera Empire Road (BBC, 1978-1979). Plus d’informations ici.

Extrait de l’appel:

« This special issue will begin the work of documenting and understanding the many ways in which television has both perpetuated and critically interrogated racialized regimes in Europe and in European countries’ ongoing relationships to their postcolonial geopolitical spheres.

We welcome proposals that explore how postwar television in Europe has naturalized, confirmed and challenged racial categories and racialized relations in the course of the medium’s history, including its extended, postcolonial dimensions. We are interested in any work at the crossroads of race and television, both historical and contemporary, including areas such as aesthetics, representation, genre, labor, industry, marketing, advertising and reception. Those contributors engaging with issues of nation, region, ethnicity and culture are encouraged to situate/emphasize/explore the relation with race in their proposals. »

Les propositions sont à envoyer jusqu’au 1er juin 2020.