Anne-Katrin Weber et Marie Sandoz, deux membres du projet Télévision élargie, co-dirigent le numéro 6 de la revue Transbordeur. Photographie, histoire, société consacré au thème « L’image verticale. Politiques de la vue aérienne » à paraître début 2022. Ce numéro se propose d’analyser les dispositifs de vision aérienne et leurs implications politiques, en articulant la réflexion autour de la notion de verticalité, tant de sa compréhension spatiale (des images prises depuis le ciel ou des pratiques de contre-surveillance qui inversent ce rapport), que dans sa compréhension critique (l’exercice d’un pouvoir).
Dans le cadre de l’élaboration de cette parution, Anne-Katrin Weber et Marie Sandoz organisent le 5 mars prochain une journée d’étude en ligne autour de plusieurs premières versions des articles soumis. Cette journée s’adresse à des historiennes et historiens de l’art, des médias et des géographes, dans le but de saisir la complexité de l’image verticale et des rapports de pouvoir qu’il engage. Voici son programme ci-dessous ainsi qu’ici au format PDF.
La journée est basée sur la discussion de textes préalablement distribués. Pour avoir accès aux textes et pour obtenir le lien Zoom, merci de contacter les organisatrices: anne-katrin.weber@unil.ch et marie.sandoz@unil.ch.
L’émission d’histoire de France Culture, Le cours de l’histoire, articulait sa dernière semaine du mois de janvier autour de thème « Histoire du mensonge ». Les deux premiers épisodes de la série abordaient l’histoire des médias et de la communication.
Le lendemain, il était question de « Calomnies, rumeurs et murmures » et l’on se demandait comment circulaient les fausses informations au Moyen-Âge et au XIXe et XXe siècles. Plusieurs invité·es étaient interrogés par Xavier Mauduit: Maïté Billoré, maîtresse de conférences en histoire médiévale à l’Université Lyon 3, Pierre-Carl Langlais, chercheur au sein du projet Numapresse, qui propose une nouvelle histoire culturelle et littéraire de la presse française du XIXe siècle à aujourd’hui, et finalement Julien Schuh, maître de conférences à l’Université Paris Nanterre, également membre de Numapresse et par ailleurs co-auteur avec Marie-Ève Thérenty de Fake news & viralité avant Internet paru en 2020.
Au sujet de la circulations de fausses nouvelles, rappelons ici que le numéro 30 de la revue du Temps des médias, paru en 2018 et dirigé par les historiennes Marion Brétéché et Évelyne Cohen, y était consacré.
La professeure au Centre for Media History de la Macquarie University Bridget Griffen-Foley a publié cette année l’ouvrage « Australian Radio Listeners and Television Viewers: Historical Perspectives ». La chercheuse s’y intéresse à la manière dont les auditeurs/trices et les téléspectateurs/trices australien·ne·s se sont saisis de la radio dès les années 1920 et de la télévision dès les années 1950 en étudiant aussi bien les diffuseurs publics que privés. De la sorte, cette étude entend contribuer à l’histoire des audiences médiatiques.
Présentation:
This lively and accessible book charts how Australian audiences have engaged with radio and television since the 1920s. Ranging across both the commercial and public service broadcasting sectors, it recovers and explores the lived experiences of a wide cross-section of Australian listeners and viewers. Offering new perspectives on how audiences have responded to broadcast content, and how radio and television stations have been part of the lives of Australians, over the past one hundred years, this book invites us into the dynamic world created for children by the radio industry, traces the operations of radio and television clubs across Australia, and uncovers the workings of the Australian Broadcasting Commission’s viewers’ advisory committees. It also opens up the fan mail received by Australian broadcasting stations and personalities, delves into the complaints files of regulators, and teases out the role of participants and studio audiences in popular matchmaking programs.
L’Historisches Seminar de l’Université de Zurich propose depuis janvier 2019 le podcast « 15Past15 » qui « discusses how the past is made, and by whom ».
Sa première saison (2019) s’intéressait à l’Asie de l’Est, du XVIe siècle à nos jours, avec notamment un focus sur les traditions historiques en Chine et au Japon. Parmi les quinze émissions présentées, citons par exemple celle intitulée « Writing Women in late-Qing China » avec l’historienne Joan Judge, du York Center of Asian Research, ou celle avec Bettina Zorn, curatrice au Welt Musuem de Vienne sur « Exhibiting China and Japan ».
Quant à la deuxième saison (2020), l’entier de ses quinze programmes est déjà en ligne. Les différent·es invité·es sont cette fois-ci rassemblés autour de « the changing understandings of Wealth / Reichtum / Richesse, from the medieval to the modern, and from Europe to Asia, the Americas, and beyond ». Au sein de ce vaste sujet, l’historienne Corinna Unger fait une histoire des pratiques et de la notion du développement au XXe siècle avec « Dealing with Global Inequality » et l’historien Giorgio Riello demande « How Luxury has Changed across Time ». Citons encore l’épisode avec l’historienne de l’économie à l’Université de Genève, Mary O’Sullivan, qui nous enjoint: « Don’t Leave the Past to the Economists ».
Si, à ses débuts, la télévision en Suisse est parfois vivement attaquée par certains acteurs du monde radiophonique, elle va bénéficier d’un soutien inattendu, celui de Radio-Genève à travers son émission le « Magazine de télévision ». Diffusé dès 1953, ce programme affiche clairement son ambition : promouvoir la télévision. Cette émission offre ainsi un angle original pour observer les premiers pas du nouveau média.
Dès 1971, le quartier grenoblois de la Villeneuve voit se mettre sur pied un projet audiovisuel participatif : on apprivoise la vidéo légère, produit un magazine et propose des stages de formation. L’initiative débouche sur une chaîne locale ouverte aux habitant·e·s et élèves du quartier. Retour sur l’expérience avec Logan Charlot, chargé de son archivage et de sa valorisation à la Maison de l’Image de Villeneuve.
Visiter le site web de Vidéogazette et découvrir les activités et ateliers proposés.
Historique de l’expérience
Années 1960: Développement du projet de la Villeneuve. L’installation des premiers habitants commence au tout début de la décennie 1970.
1972: Une équipe commence à travailler avec la vidéo dans le nouveau quartier de l’Arlequin, l’une des entités du vaste complexe de la Villeneuve. Elle met en place les outils techniques utilisant la technologie du câble.
1973: La SFT (Société française de Télédistribution), filiale de l’ORTF et des PTT, est chargée de présider aux essais de câble en France. Les lieux choisis sont deux villes nouvelles de la région parisienne et 5 villes de province. Grenoble, via son maire Hubert Dubedout très impliqué dans des projets d’animation culturelle, lance un réseau de télévision par câble au sein du quartier de la Villeneuve qui va disposer de son propre studio. Le projet bénéficie aussi du soutien de l’OFRATEME, Office français des techniques modernes d’éducation. On va ainsi utiliser le câble pour diffuser des programmes éducatifs.
Les premières émissions sont réalisées et diffusées dans les coursives par un système de vidéobrouette (en mettant magnétoscopes et télévisions dans des caddies de supermarché), car le réseau n’est pas encore au point. À la fin de l’année, le Centre AudioVisuel commence les premières diffusions de Vidéogazette sur les récepteurs des habitant.e.s pour tester le réseau câblé.
1974: Vidéogazette commence à être diffusée et enregistrée sur des bandes d’un pouce et d’un demi-pouce.
Cette offre est complétée par des émissions réalisées par la communauté et pour elle. On va désormais traiter aussi de sujets locaux et de questions intéressant la communauté d’habitation.
C’est le début d’une véritable politique de programmation. Des soirées-débats, généralement en direct, ont pour thème l’avortement, la drogue, le conflit chez Lip, etc. Dans le même temps, des émissions culturelles avec des acteurs musicaux et théâtraux du quartier sont mises en place.
1976: Fin de l’expérience suite à l’arrêt du financement par le Fonds d’intervention culturel, un organisme interministériel.
Concernant le dossier thématique de ce premier numéro, dirigé par Evelyne Cohen et Laurent Martin, il réunit huit contributions qui s’articulent autour de la question « La culture, ça sert aussi à gouverner ? ».
Le volume est par ailleurs riche de plusieurs autres textes qui ne s’inscrivent pas dans le dossier (débats épistémologiques, compte-rendus, varia, entretiens…), et notamment de plusieurs hommages au grand historien de la culture, Dominique Kalifa.
Le 2e numéro abordera « l’Histoire culturelle des relations entre Juifs et Arabes en Palestine / Israël » alors que le 3e numéro sera consacré aux usages du temps libre.
L’émission « Hiérarchie toxique et harcèlement dans le monde des médias », menée par Anne-Claire Adet, mettait en perspective la question des harcèlements à la RTS révélés fin octobre par Le Tempsavec trois invitées. Notre collègue Roxane Gray est ainsi revenue sur ses recherches sur l’histoire des réalisatrices à la télévision suisse romande. Elle parle entre autres des stratégies adoptées par les femmes en position de pouvoir à la télévision pour se faire respecter par des équipes essentiellement masculines et soulignait aussi la richesse et la nécessité d’adopter la grille de lecture du genre pour comprendre l’histoire de la production télévisuelle. Aux côtés de Roxane Gray, Radio Vostok recevait Claire Burgy, présentatrice et responsable de la presse éditoriale du 12h45 à la RTS, et Valérie Perrin, secrétaire syndicale romande du Syndicat Suisse des Mass Médias.
Nous sommes par ailleurs ravi·e·s que le quotidien Le Courrier nous ait accordé un grand format dans la rubrique Contrechamps, dirigée par la journaliste Corinne Aublanc.
Du 21 au 29 octobre, Memoriav célèbre la Journée mondiale du patrimoine audiovisuel autour du slogan « WEISCH NO? – TU T’SOUVIENS? – TI RICORDI? ». L’association pour la sauvegarde des archives audiovisuelles en Suisse coordonne les actions proposées par près d’une trentaine d’institutions culturelles désireuses de valoriser leurs fonds, dont plusieurs seront menées en ligne.
A noter finalement que le colloque annuel de Memoriav se tient ce 26 octobre, en ligne, autour de la question « Sammeln, aber wie? / Collecter. Mais comment s’y prendre? Audiovisuelle Sammlungsstrategien im Zeichen der digitalen Wende / Stratégie d’acquisition des documents audiovisuels dans un contexte numérique ». Il est ouvert à toute personne intéressée. Le programme complet de l’événement est consultable ici.
Signalons finalement l’article sur les publications en libre accès de la UCA qui propose toute une série d’ouvrage s’inscrivant dans le champ des études du cinéma et des médias et de leur histoire.