No Billag: fin de campagne et nouvelle ère pour la SSR

Après une campagne intense autour de l’initiative No Billag, l’existence de la SSR est confortée plus que jamais avec le refus net de supprimer la redevance audiovisuelle, voté le dimanche 4 mars dernier. Mais dès l’annonce des résultats, Gilles Marchand, directeur de l’audiovisuel public suisse, annonçait des réformes et des économies. Parmi les nouvelles pistes que suivra l’entreprise de service public, on peut mentionner la priorité donnée au numérique, la fin de la publicité sur Internet et l’arrêt des coupures au milieu des films télévisés. Pascal Crittin, directeur de la RTS, était l’invité de l’émission Médialogues samedi 10 mars pour faire le bilan de la campagne et discuter de l’avenir de la SSR.

Ecouter l’entretien.

 

 

No Billag: c’est non!

Ce dimanche 4 mars 2018, l’initiative « No Billag » qui visait la suppression des redevances radio et télévision a été nettement rejetée par 71,6% des Suisses et la totalité des cantons. Les refus les plus forts sont venus de la Suisse romande.

Le débat sur le service public audiovisuel n’est cependant pas clos. Si Gilles Marchand a salué un « signal fort pour le service public », le directeur de la SSR a également annoncé un plan d’économies de 100 millions de francs qui sera mis en oeuvre dès 2019. La SSR pourra néanmoins se réformer dans de meilleures conditions: avec le soutien de son public.

« L’initiative No Billag est rejetée par 71,6% des votants et tous les cantons », RTS Info

« Rejet de No Billag: une confiance qui oblige », Le Temps

« No Billag balayée par 71,6% des Suisses », Tribune de Genève

« Après le non à l’initiative, la SSR annonce des économies et des réformes », La Côte

No Billag terrorise le cinéma suisse

A l’orée de la votation No Billag, le journaliste et critique de cinéma Pascal Gavillet expose les conséquences désastreuses qu’engendrerait un « oui » à la suppression de la redevance pour le monde du cinéma hélvétique. Extrait de son article publié dans le 24 Heures du 18 janvier 2018:

Un long-métrage comme «Ma vie de courgette» ou une série telle que «Quartier des banques» ne pourraient plus voir le jour en cas de oui à l’initiative, affirment ses opposants.

Du côté de Cinéforom, l’ex-producteur Gérard Ruey, actuellement secrétaire général de la fondation, ne raisonne pas autrement. «Un tiers du subventionnement des films provient de la télévision. Et c’est un coût par essence difficilement rattrapable. En cas de oui à «No Billag», c’est ce tiers qui passerait à la trappe. Qui pourrait compenser cette perte? Je ne vois pas. Personne, je pense. Donc si l’initiative passait, ce serait une catastrophe totale. Car si un volume de production s’effondre, c’est toute la production qui s’effondre en même temps, par un effet domino qui conduit vite à la précarité.»

 

Sur la question de la relation entre No Billag et le cinéma suisse, voir aussi:

No Billag: tous les articles du Temps

Sous le titre « La controverse No Billag », le quotidien romand regroupe sur une page de son site web toutes les contributions au sujet de l’initiative visant à supprimer la redevance radio et télévision.

Quelques exemples d’articles que l’on peut y trouver:

« Redevance radio-TV: les chiffres qui comptent », 9 février 2018.

« La Fédération suisse des sourds s’inquiète de voir disparaître les sous-titres avec la redevance », 31 janvier 2018.

« Quiz: Connaissez-vous bien No Billag? Un test à faire avant d’aller voter, le 4 mars », s.d.

« «No Billag»: les artistes entrent en guerre », 19 janvier 2018.

 

 

Grand débat sur No Billag

L’émission radio Forum du 7 février 2018 était consacrée à la votation du 4 mars prochain sur l’initiative No Billag, qui vise à supprimer toute redevance radio-télévision.

Le débat en direct de Sion (VS) réunissait Thomas Birbaum, vice-président du comité romand No Billag, Claudio Zanetti, conseiller national (UDC/ZH), Gilles Marchand, directeur général de la SSR et Christophe Darbellay, conseiller d’Etat (PDC/VS).

En préambule, le journaliste de la RTS Thibaut Schaller avait fait le point sur la campagne qui bat son plein.

Le 1er février 2018, les radios locales RJB, RTN et RFJ avait également diffusé un long débat sur cette votation qui réunissait pas moins de huit invités.

Le futur campus RTS à Lausanne menacé par « No Billag »

La menace « No Billag » plane sur le projet de construction du campus de la RTS sur le site de l’EFPL, dont l’ouverture est prévue pour l’année 2019. Le constat de Barbara Schutz, cheffe du service relations médias à la RTS, est sans appel : « En cas d’acceptation de l’initiative, le projet sera naturellement définitivement stoppé, sans alternative ni plan B ».

Cet important projet immobilier est destiné à accueillir la radio romande mais également un grand studio de télévision, des camions de tournage, un centre de production multimédia et de nombreux espaces de travail. Cet emplacement ouvre, par ailleurs, la voie à des collaborations avec l’école polytechnique, notamment sur l’avenir des médias. Ce campus, propice à une circulation des métiers et des idées, dépassera-t-il le stade du croquis ?

 

 

 

 

 

« L’ombre de « No Billag » plane sur le campus RTS », Le Temps

« Sur le campus lausannois, la RTS s’affiche avec son grand projet », Le Temps

Présentation du campus RTS, site de l’EPFL

SSR face à No Billag: « Le grand tabou du plan B »

Gilles Marchand, directeur général de la RTS, affirme que si une majorité des Suisses vote oui à l’initiative « No Billag », la SSR disparaîtra. Les avis des spécialistes des médias divergent néanmoins sur la question. Existe-t-il la possibilité d’un plan B pour la RTS en cas de votation pour l’initiative « No Billag » ? Si les Alémaniques dressent des prévisions optimistes, les Suisses romands se montrent, quant à eux, plus sceptiques.

«Tous les gens qui font des calculs commerciaux viennent du triangle d’or économique de la Suisse alémanique. Ils sont beaucoup trop optimistes et leurs prévisions relèvent du fantasme. En fait, en excluant toute aide publique, l’initiative «No Billag» est si extrémiste qu’on ne peut pas faire de plan B» note Edi Estermann, directeur de la communication de la SSR.

Ce tabou du plan B met Gilles Marchand face à un choix stratégique. « En avouant un éventuel plan B, il risque de doper le score de l’initiative. Mais, en ne tablant que sur le plan D comme «démantèlement», il s’expose à ne pas être cru ». 

« SSR, le grand tabou du plan B », Le Temps

« No Billag: Si c’est oui, on ferme la RTS », 24heures

« Si la SSR joue sur la peur, No Billag sera acceptée », 24heures

« No Billag provoquera la disparition des TV de toute la Suisse romande », Le Temps

No Billag: revue de presse

La votation n’est prévue qu’à mars prochain. Mais la campagne autour de l’initiative No Billag, qui propose de supprimer la redevance radio-tv, « fait déjà rage ». Comme le soulève un article du Courrier du lundi 27 novembre,  « des mois avant l’échéance, l’objet provoque offensives et contre-offensives à répétition. En particulier sur les réseaux sociaux. Dans un tweet, la Société suisse de radiodiffusion et télévision (SSR) se voit qualifiée de «Pravda». Dans un autre, le chiffre d’affaires de Billag – l’organe qui perçoit la redevance jusqu’en 2019 –, atteignant 52 millions de francs, indigne. »

Le même quotidien publiait le mardi 14 novembre une tribune de Michel Bühler où l’artiste romand revient sur le texte de cette initiative « obscurantiste »: « Certaines affirmations m’amènent sérieusement à me demander sur quelle planète vivent ces gens. Citations, pour rire un peu: «Le marché des journaux est très diversifié en Suisse. Il permet l’existence d’une diversité qui laisse à chacun le choix…» Marché diversifié tenu, c’est connu, par Ringier et Tamedia. A moins que ce ne soit par Tamedia et Ringier… »

Dans un autre registre, Le Temps du 24 novembre souligne que « le sort de l’audiovisuel public pourrait bien dépendre du vote de la «génération Netflix», qui ne veut souvent plus payer pour des contenus qu’elle ne consomme pas. » Un autre article du numéro est d’ailleurs consacré aux « jeunes visages de droite » qui soutiennent No Billag alors que l’éditorial s’intitule « La SSR face au péril jeune ».

Le même jour, la Tribune de Genève relayait la recommandation du Parti socialiste de rejeter le texte, afin d’éviter « la destruction du paysage médiatique suisse ». Et La Liberté donne la parole à ses lecteurs, dont deux au moins sont farouchement opposés à No Billag. Ils le font savoir ici et .

Le président du Comité No Billag pour la Romandie s’exprime dans Le Temps

Nicolas Jutzet, président du comité «No Billag» pour la Romandie, a rédigé une longue tribune dans le quotidien Le Temps du lundi 13 novembre dernier. Intitulée « Financement des médias: vite des privilèges pour tous! », le jeune libéral radical de Neuchâtel y fustige notamment le système de la redevance, qu’il qualifie de « subvention de masse » et de modèle démesurément étatiste.

Nicolas Jutzet

 

Le début de l’article:

Financement des médias: vite des privilèges pour tous!

La Suisse s’enorgueillit de refuser de faire des politiques industrielles, pourquoi faire une exception pour le journalisme? Pourquoi pratiquer des politiques de distribution d’argent public selon le modèle français?

Lire la suite.

 

 

 

La Suisse romande unie contre l’initiative « No Billag »

Dans l’attente de la votation fédérale qui aura lieu le 4 mars 2018, les acteurs des milieux politiques, culturels, sportifs et médiatiques de la Suisse romande s’inquiètent des conséquences d’une suppression de la redevance. Sa disparition menacerait l’indépendance des médias, la visibilité des milieux sportifs et culturels ainsi que l’existence non seulement de la SSR mais également de 19 chaînes régionales de radio et de télévision (Canal 9, La Télé, Léman Bleu, Radio Chablais, RTN, Radio Fribourg, RFJ ou encore Rhône FM).

«Il faut replacer le débat. Il ne s’agit pas de dire si on est content ou pas de telle émission. Il s’agit de la disparition totale de la SSR et des chaînes régionales. Toutes les régions minoritaires seraient dans une situation catastrophique» explique le conseiller national neuchâtelois Jacques-André Maire.

Afin de défendre leur opposition à « No Billag », de nombreuses personnalités se sont réunies le 5 octobre dernier au sein de l’Association contre la disparition des radios et télévisions.

Les dernières nouvelles autour de la campagne No Billag dans la presse et à la radio romandes:

« Front romand contre l’initiative «No Billag» » à lire dans le 24 Heures.

« Une association contre «No Billag» sans l’UDC » à lire dans Le Temps.

« Les élus romands partent en guerre contre «No Billag» » à lire dans la Tribune de Genève.

« No Billag: l’initiative visant à supprimer la redevance menace 19 chaînes de télévision et de radios romandes » à lire dans le Nouvelliste.

« Une association s’engage contre No Billag et la disparition des radios et TV »: RTS Info relaie le sujet du 19h30 sur la question ainsi qu’un débat dans l’émission radio Forum entre Jean-François Rime, président de l’USAM, et Claudine Amstein, directrice de la Chambre vaudoise du commerce et de l’industrie.