Comptes-rendus de conférences sur les médias

Sur sa page « Rapports », Infoclio.ch, le portail professionnel des sciences historiques en Suisse, publie régulièrement des comptes-rendus et des documents de conférences et autre événement scientifique. C’est dans ce cadre que sont récemment parus les échos du Colloque infoclio.ch 2017: « Histoire du son & documents sonores », sous la formes de vidéos des différents intervenant.e.s. A titre d’exemple, nous pouvons citer la présentation de Claude Zurcher, des Archives RTS  et de la plateforme notreHistoire.ch, « Une approche participative pour les archives sonores ».

La plateforme a également publié dernièrement le rapport sur la Conférence internationale « Computer Networks Histories: Local, National and Transnational Perspectives » qui s’est tenue à Lugano les 14 et 15 décembre 2017.

On peut finalement signaler les vidéos des interventions qui ont eu lieu lors de la Summer School 2017 sur l’histoire digitale. Elles permettent notamment d’entendre l’historienne chargée de recherche au CNRS Valérie Schafer parler des archives du web, ou encore Martin Düring, du Luxembourg Centre for Contemporary and Digital Historyet Martin Grandjean de l’Université de Lausanne, s’exprimer sur l’analyse et la visualisation des réseaux.

 

 

Petit retour historique sur la redevance audiovisuelle

Ce 25 janvier, La Matinale de La Première revenait sur l’histoire des débats autour de la redevance en Suisse. Les modes de financement du service public audiovisuel ont fait débat dès la première mention de ce qu’on appelait alors la taxe radiophonique, en 1946. La SSR plaidait alors pour une hausse de 15 à 24 francs par année. « Forcément, en Suisse, la radio doit coûter plus cher qu’ailleurs. Nous avons un petit territoire, une population assez restreinte, au sein de laquelle nous ne pouvons pas trouver des auditeurs en nombre illimité », justifiait par exemple un commentateur politique de l’époque.

Écouter la chronique Rouven Gueissaz.

 

La Bolex à l’honneur aux Journées de Soleure

Les 53èmes Journées de Soleure, qui se déroulent du 25 janvier au 2 février, consacrent leur programme « Histoire du cinéma suisse » à la trajectoire de la caméra Bolex, qui a connu le succès dans le monde entier.

« Sous le titre «Bolex: une caméra suisse à l’échelle du monde», des œuvres réalisées avec les légendaires caméras 16mm entre les années 1928 et 2016 seront présentées. ?L’histoire de l’invention suisse sera par ailleurs au centre d’une table ronde ainsi que d’une exposition au Künstlerhaus S11, » relaie une annonce sur le site de Memoriav, partenaire de l’événement.

Découvrir le programme complet de cette édition d’ « Histoire du cinéma suisse ».

 

La télé d’avant (1950-1974), France Culture

L’émission radiophonique Métronomique de France Culture a consacré son sujet du 5 janvier dernier à la « Télé d’avant (1950-1974) ». L’émission se penche, avec une programmation musicale originale, sur l’expérience de la petite lucarne de 1950 à 1974.

Présentation:

« Il y 50 ans, le 1er octobre 1967, les Français découvraient la télé en couleur. Métronomique prend place à bord du « Petit train de la mémoire » et remonte au temps d’Averty, de Zorro et de Thierry la Fronde. C’est l’époque où la télé parlait merveilleusement, où l’on prenait le temps d’écouter l’autre, et où les programmes faisaient causer pendant des jours. Notre histoire croisera des sourires enjôleurs et des brushings impeccables, des comptes à rebours gênés, des censeurs aveuglés, des génies de la réalisation et des artistes insolents de fraîcheur ».

« Le Croupier amoureux », comédie-ballet de François Régis Bastide et réalisé par Jean-Christophe Averty à l’occasion du lancement de la couleur à la télévision en octobre 1967• Crédits : Georges Chevrier/Ina – AFP

 

Ecouter l’émission sur France Culture

Réécouter l’émission « Jean-Claude Averty, l’électron libre des médias » sur France Culture

 

L’archéologie des médias dans les Inrocks?

A l’occasion d’un cycle de conférences organisé par la HEAD, l’école d’art et de design de Genève, les Inrocks ont rencontré l’historien des médias finlandais Jussi Parikka, qui est notamment l’un des représentants les plus connus du champ de recherche hétéroclite rassemblé sous l’appellation « archéologie des médias ». Une traduction française de son ouvrage Qu’est-ce que l’archéologie des médias ? parait d’ailleurs ce 16 janvier.

Son interview est parue dans l’édition des Inrocks du 13 janvier dernier.

Extraits:

« Depuis une vingtaine d’années, un nouveau champ de recherche a vu le jour : l’archéologie des médias. (…) Jussi Parikka fournit quelques points d’entrée à une discipline qui court-circuite la plupart des coordonnées mentales auxquelles nous nous raccrochions. »

Les Inrocks: L’étude d’objets technologiques implique de se poser la question de l’obsolescence. Comment fonder une discipline dont les objets sont instables ?

Jussi Parikka: La théorie des médias est clairement marquée par le facteur générationnel. Personnellement, je fais partie d’une génération de théoriciens des médias pour qui l’ordinateur en soi n’a plus rien d’un objet d’étude spécifique, puisqu’il a d’emblée été intégré dans la sphère de la praxis et de l’expérience ordinaire. C’est en ce sens que l’on peut affirmer que les arguments théoriques sont toujours historiques, car nous ne pouvons penser hors d’un certain contexte médiatique qui nous englobe et nous détermine. On le voit aussi dans l’art contemporain avec l’art post-internet des années 2010. »

 

Nouveaux regards sur l’histoire de la production télévisuelle

« How television used to be made? » Rencontre avec John Ellis autour de la production télévisuelle, par Roxane Gray, décembre 2017.

Le séminaire « Dispositifs audiovisuels, industries de l’imaginaire et professionnels de l’écran » a accueilli, le 24 octobre 2017, John Ellis, professeur à la Royal Holloway University de Londres. Dans le cadre de sa conférence « How television used to be made? », ce chercheur et ancien producteur de télévision a présenté le projet de recherche ADAPT qui vise à étudier les techniques et pratiques de la production télévisuelle en Grande-Bretagne avant la généralisation du numérique.

 

 

Lire l’article sur  ce site

 

 

 

 

Les archives audiovisuelles: un matériau précieux pour l’histoire

Dans le cadre d’une semaine consacrée aux archives, l’émission de France Culture La Fabrique de l’Histoire s’intéressait mercredi 13 décembre 2017 aux fonds audiovisuels. A cette occasion, l’émission recevait Sylvie Lindeperg, historienne française spécialiste de la seconde guerre mondiale et de l’histoire du cinéma, Hélène Fleckinger, Maître de conférence en cinéma à Paris VIII, et Christophe Gauthier, conservateur de la Cinémathèque de Toulouse.

Les invité.e.s évoquent, entre autres, les archives audiovisuelles de l’université de Vincennes,  le projet « bobines féministes », qui renouvelle les connaissances  sur l’histoire de l’audiovisuel féministe, et les archives cinématographiques.

Cartons de bobines films au Centre de conservation et de recherche de la cinémathèque de Toulouse, 2004.

 

« Ainsi les archives audiovisuelles ne se contentent pas de rendre l’histoire visible : elles la façonnent et lui donnent une nouvelle visibilité. Leur prise en compte déborde donc largement le domaine de l’histoire culturelle : elles constituent un matériau précieux pour une histoire politique, sociale, symbolique des mondes contemporains. »

Sylvie Lindeperg et Ania Szczepanska, A qui appartiennent les images, Maison des sciences de l’homme, 2017,  p. 26.

 

Écouter l’émission.

 

 

 

 

« Les multiples lois des séries », France Culture

L’émission de radio La Suite dans les idées de France Culture a accueilli le 9 décembre dernier, Matthieu Letourneux, auteur de Fictions à la chaîne. Littératures sérielles et culture médiatique. Le spécialiste des médias et de la littérature revient sur l’histoire du phénomène de sérialité dont il situe l’origine autour des années 1830, au moment de l’avènement de la culture de masse.

Résumé de Fictions à la chaîne :

« De Fantômas à James Bond, du récit policier à la science-fiction, d’Harlequin à la Série noire, la culture populaire moderne obéit à une dynamique sérielle : la production et la réception de l’œuvre sont ressaisies dans un ensemble plus vaste de textes qui en détermine la signification. Profondément liées à la culture médiatique et aux logiques de consommation culturelle, ces formes et ces pratiques fictionnelles sont au cœur de notre modernité, dont elles constituent l’une des expressions principales. C’est cette « poétique de la sérialité » que l’auteur étudie dans ce passionnant essai, suivant des axes théorique, historique, médiatique et culturel. »

 

 

Quelques références:

« Les formes de la fiction dans la culture pour jeunesse », Matthieu Letourneux

« Entretien avec Patrick Brion et Matthieu Letourneux », France Culture

« Internet et la définition de la fiction télévisuelle sérielle », Amel Aloui

« La BBC en Majesté » dans La Marche de l’Histoire

La Marche de l’Histoire, émission de France Inter, abordait le 29 novembre 2017 l’histoire de la radiotélévision britannique, la BBC. Le présentateur Jean Lebrun recevait à cette occasion Gaël Villeneuve, sociologue des médias, chercheur au laboratoire Communication et Politique du CNRS.

Sur son blog, Gaël Villeneuve présente brièvement cette rencontre:

« Pour le dire vite : on a échangé sur le mythe « BBC », celui que les journalistes anglais ont construit et qui fait tant rêver les Français. Ses ambitions passées et présentes, les épreuves de sadisme budgétaire que lui font subir ses autorités de tutelle. Avec bien sûr, en toile de fond, les menaces qui planent sur l’audiovisuel public français. »

Gaël Villeneuve est notamment l’auteur de l’ouvrage Les débats télévisés en 36 questions-réponses, paru aux Presses universitaires de Grenoble en 2014.

 

Contrôle. Comment s’inventa l’art de la manipulation sonore

Dans son nouvel ouvrage Contrôle. Comment s’inventa l’art de la manipulation sonore, Juliette Volcler retrace le processus au cours duquel, durant le XXe siècle, la musique est devenue un instrument de manipulation. L’auteure se concentre particulièrement sur la phase industrielle du contrôle, moment où la technologie tend à être utilisée comme instrument de domination.

En étudiant les diverses manifestations du son, cette généalogie du contrôle sonore tend à rapprocher divers domaines et investit trois champs activités spécifiques : le théâtre, l’industrie et la guerre. Ce processus est retracé par le prisme de la trajectoire, des recherches et des expériences menées par une figure centrale : l’ingénieur sonore Harrold Burris-Meyer (1902-1984) qui incarne, selon l’auteure, « le son du XXe siècle. Il en est le technicien et le rêveur, l’illusionniste et le commercial, le guerrier et le diplomate ».

 

 

Lire le compte-rendu de l’ouvrage dans La Vie des idées

Le son comme arme. Les usages policiers et militaires du son, Juliette Volcler, 2011

Pour une histoire de la modernité sonore, Jonathan Sterne, 2015

« Corps sonores », France Culture