Le télévision publique au pied du mur, aussi en France

Le 6 février dernier, la plateforme Action Critique Médias publiait un article intitulé « Il y a près de 30 ans, la télévision publique (déjà) au pied du mur ». Le papier revient sur la mobilisation d’intellectuel.le.s français.e.s à la fin des années 1980, qui dénonçaient notamment l’emprise de la publicité sur l’audiovisuel public.

Logo de France 3 en 1988.

Extrait de la lettre signée Ange Casta, Jean Martin, Claude Marti, Christian Pierret, Max Gallo et Pierre Bourdieu, envoyée en mars 1989 au président de la République, au Premier ministre et au ministre de la Culture et de la Communication:

« La Télévision Publique en France est engagée dans une logique de décadence qui met à terme son existence en cause. Le moment est venu de prendre conscience de l’enjeu et d’en mesurer les conséquences. Trois chaînes commerciales de télévision ont été créées ou développées depuis 1986. (…)  La Publicité y dicte sa loi, le programme en est le support et l’audimat le juge suprême. Pour la satisfaction des annonceurs à qui l’on vend des spectateurs/consommateurs par paquets de 1000… Or la Télévision Publique pour ce qui concerne son financement, ses programmes et la recherche du taux d’écoute maximum comme critère unique d’évaluation de son audience, s’est alignée sur le modèle de la télévision commerciale. »

Sur la situation actuelle de la télévision publique en France, lire également l’entretien d’Acrimed avec Fernando Malverde, journaliste et syndicaliste à France télévisions, publié le 26 décembre 2018.

No Billag: c’est non!

Ce dimanche 4 mars 2018, l’initiative « No Billag » qui visait la suppression des redevances radio et télévision a été nettement rejetée par 71,6% des Suisses et la totalité des cantons. Les refus les plus forts sont venus de la Suisse romande.

Le débat sur le service public audiovisuel n’est cependant pas clos. Si Gilles Marchand a salué un « signal fort pour le service public », le directeur de la SSR a également annoncé un plan d’économies de 100 millions de francs qui sera mis en oeuvre dès 2019. La SSR pourra néanmoins se réformer dans de meilleures conditions: avec le soutien de son public.

« L’initiative No Billag est rejetée par 71,6% des votants et tous les cantons », RTS Info

« Rejet de No Billag: une confiance qui oblige », Le Temps

« No Billag balayée par 71,6% des Suisses », Tribune de Genève

« Après le non à l’initiative, la SSR annonce des économies et des réformes », La Côte

No Billag: tous les articles du Temps

Sous le titre « La controverse No Billag », le quotidien romand regroupe sur une page de son site web toutes les contributions au sujet de l’initiative visant à supprimer la redevance radio et télévision.

Quelques exemples d’articles que l’on peut y trouver:

« Redevance radio-TV: les chiffres qui comptent », 9 février 2018.

« La Fédération suisse des sourds s’inquiète de voir disparaître les sous-titres avec la redevance », 31 janvier 2018.

« Quiz: Connaissez-vous bien No Billag? Un test à faire avant d’aller voter, le 4 mars », s.d.

« «No Billag»: les artistes entrent en guerre », 19 janvier 2018.

 

 

Votation sur la redevance: analyse de Pascal Crittin

Pascal Crittin, directeur de la RTS, analyse, pour la revue française en ligne Inaglobal, les causes, caractéristiques et enjeux de la votation sur No Billag. Pascal Crittin revient sur l’objet de cette votation qui aura lieu le 4 mars 2018, sur les intentions de vote actuelles, sur les arguments des deux camps ainsi que sur les conséquences, en cas d’une victoire du « Oui », sur le paysage audiovisuel suisse.

Extrait:

« Nous sommes prêts à discuter du périmètre du service public. Évidemment, il y a des domaines de programmes qui sont au cœur du service public : l’information, la culture, le sport d’une certaine manière aussi. Il y a certains sports ou certaines séries TV qui peuvent être plus à la périphérie du service public. On peut en débattre. Maintenant, le fait est que derrière ces domaines de programmes, il y a du public. Aujourd’hui, le public a accès à ces offres moyennant la redevance, qui va coûter l’année prochaine 1 franc suisse par ménage et par jour.

Si demain, le public, pour avoir accès à ces offres doit payer beaucoup plus cher, je pense qu’on ne rend pas service au public. Je ne dis pas que les médias privés ne peuvent pas diffuser eux-mêmes ce genre de programmes. Ce que je constate, c’est que le meilleur service qu’on peut rendre au public, c’est de l’offrir dans un « bouquet » global, ce qui correspond aujourd’hui au service public. »

 

 

« Votation sur la redevance: le grand perdant, c’est le peuple suisse », Inaglobal

« Audiovisuel public, comprendre les enjeux de la votation suisse », Inaglobal

« Que deviennent les médias en Suisse? », Versus-penser

L’émission radiophonique de la RTS Versus-penser met en perspective un sujet de société afin de mieux comprendre le monde d’aujourd’hui. Le vendredi 2 février 2018, l’émission a consacré son sujet à l’évolution des médias en Suisse en présence de François Vallotton, professeur ordinaire d?histoire contemporaine à l?Université de Lausanne.

« En spécialiste de l?évolution contemporaine des médias et de l?histoire de la SSR, François Vallotton ouvre la réflexion sur les perspectives, tantôt mouvantes, tantôt inquiétantes, des médias dans un proche avenir en Suisse. Les stratégies commerciales des groupes multinationaux comme Google, Facebook, Netflix ou suisses comme Tamedia et sa filiale publicitaire Goldbach esquissent une lutte serrée pour la conquête et le marché du multimédia numérique. Si les recettes publicitaires semblent prioritaires en terme de rentabilité immédiate, c?est en fait la notion même de journalisme qui pourrait être remis en cause. »

Ecouter l’émission.

 

 

L’Agence Télégraphique Suisse en crise

Peu connue du grand public, l’Agence Télégraphique Suisse (ATS) est un acteur incontournable dans la couverture des événements en Suisse: une étude de la RTS montre que l’agence de presse fournit plus de la moitié du contenu des médias romands. Matière première de la presse romande et source d’inspiration pour celle-ci, l’ATS remplit une mission de service public et est soutenue par la redevance à la hauteur de 2 millions de francs par an.

Afin de compenser la baisse de ses recettes, l’ATS fait aujourd’hui face à de profondes restructurations: la suppression de sa rubrique économique et le regroupement des rubriques suisse et internationale notamment. L’annonce, en janvier 2018, de la suppression de 35 à 40 postes sur un total de 180 a provoqué un mouvement de grève parmi ses journalistes.

Cette restructuration est surtout l’illustration d’un changement profond de philosophie au sein de l’entreprise. Alain Clavien, professeur à l’Université de Fribourg, rappelle que «pendant longtemps, l’ATS n’avait pas comme mission de réaliser des bénéfices car ses actionnaires majoritaires, les groupes de presse, étaient également ses clients principaux (…) Depuis 2010, on a fait entrer à l’ATS des gens qui ont une vision plus mercantile de l’entreprise et l’on va aujourd’hui dans la direction d’une financiarisation de cette agence».

 

 

« Pourquoi l’ATS traverse une crise? », Le Temps

« L’ATS fournit jusqu’à 60% du contenu des médias romands », RTS Info

« L’ATS, un trésor national à présever », Bilan

« L’ATS n’est pas une société à but non lucratif », 24heures

Grand débat sur No Billag

L’émission radio Forum du 7 février 2018 était consacrée à la votation du 4 mars prochain sur l’initiative No Billag, qui vise à supprimer toute redevance radio-télévision.

Le débat en direct de Sion (VS) réunissait Thomas Birbaum, vice-président du comité romand No Billag, Claudio Zanetti, conseiller national (UDC/ZH), Gilles Marchand, directeur général de la SSR et Christophe Darbellay, conseiller d’Etat (PDC/VS).

En préambule, le journaliste de la RTS Thibaut Schaller avait fait le point sur la campagne qui bat son plein.

Le 1er février 2018, les radios locales RJB, RTN et RFJ avait également diffusé un long débat sur cette votation qui réunissait pas moins de huit invités.

Le paysage audiovisuel suisse sans la SSR: un scénario catastrophe?

Dans l’hypothèse d’une votation en faveur de « No Billag », Le Temps se lance dans un exercice d’anticipation et imagine le paysage audiovisuel suisse de demain sans sa télévision publique. Celui-ci, occupé par des prestataires privés, proposerait des modèles de consommation à la carte, à l’image de la plateforme numérique Netflix. Si ce système semble être davantage adapté aux nouvelles habitudes de consommation, son coût reviendrait néanmoins, pour une offre semblable à celle de la SSR, plus cher que celui de la redevance actuelle.

Cet écosystème flou profiterait également aux chaînes étrangères, au détriment de la visibilité de l’actualité helvétique dans les médias. Un scénario catastrophe donc, nuancé par l’espoir que la SSR puisse survivre à une votation pour « No Billag ».

 

 

« Ma vie sans la SSR », Le Temps

« La SSR, bouc-émissaire des frustrations de notre temps », Le Temps

« La SSR: un débat qui ne fait que commencer », Le Matin

EMEK veröffentlicht Bericht zur Zukunft der digitalen Medienlandschaft Schweiz

Die Eidgenössische Medienkommission (EMEK) ist eine ausserparlamentarische Expertenkommission deren Aufgabe es ist, die Behörden bezüglich der Entwicklung der Medien zu beraten. Die EMEK erarbeitet Positionspapiere zu Themen der Medienförderung, der Medienzukunft Schweiz, dem Service public sowie der Mediaforschung. In Bern präsentierte die Kommission ihr neues Positionspapier zur digitalen Medienlandschaft Schweiz. Darin skizziert die EMEK das wirtschaftliche, politische und gesellschaftliche Bild der digitalen Medien der Schweiz und nimmt auch Stellung zu der Zukunft der audiovisuellen Medien in der Schweiz.

« Wir sind bereits unterwegs in eine Zukunft, in der lineare Radio – und Fernsehkanäle an Bedeutung verlieren und in der alle Medien über Breitbandinternet verbreitet und voraussi chtlich vor allem On – Demand genutzt werden. In einer solchen neuen Medienwelt muss die Anpassung des Service public an digitale Verhältnisse konsequent zu Ende gedacht und der Auftrag der SRG SSR neu ausgehandelt werden. Die Leistungen der SRG SSR bleiben auch in Zukunft zentral, um die gesamte Bevölkerung zu erreichen und verschiedene Teilöffentlichkeiten miteinander in einen Austausch zu bringen. »

Klicken Sie hier um das Positionspapier der EMEK zu lesen.

Und hier ein von Watson geführtes Interview mit dem Präsidenten der Eidgenössischen Medienkommission, Prof. Dr. Ottfried Jarren.

 

La redevance radio-TV: pour qui et pour quoi?

A quelques semaines de la votation pour ou contre « No Billag », RTS Info donne une explication détaillée et chiffrée sur les modalités de financement et d’utilisation de la redevance radio-télévision. Si la priorité est donnée à l’information, la SSR constitue également un soutien à la culture en Suisse, via notamment le financement du cinéma helvétique et la valorisation des manifestations culturelles et sportives du pays.

Extrait:

« L’information est au coeur de l’action de la SSR. Celle-ci y consacre près de 40% de son budget, soit 605 millions en 2016. Cette part augmentera encore à l’avenir puisque le Conseil fédéral demande qu’elle y voue la moitié de ses ressources. Outre l’information, la SSR dépense 23% de son budget pour les divertissements et films, 18% pour la culture et la formation, 13% pour le sport et 7% pour la musique et la jeunesse.

Le soutien à la culture, un des piliers du système, passe notamment par des fonds pour le cinéma helvétique, mais aussi par la diffusion de musique suisse. Illustration: la SSR paie chaque année 54 millions de francs de droits d’auteur destinés aux artistes du pays.

Enfin, la SSR soutient des manifestations phares: des événements culturels, comme le Festival de Locarno ou Visions du réel à Nyon, et des événements sportifs. »

 

A revoir sur RTS Info:

« Ce que finance la redevance radio-TV, menacée par No Billag »

Débat entre Nicolas Jutzet, président du comité romand pour No Billag et Pascal Crittin, directeur de la RTS

Entretien avec Jérémie Juvet, coordinateur romand Opération Libero contre No Billag

Entretien avec Jean-Philippe Gay-Fraret, vice-président Jeunes UDC