Création de Salto, un Netflix à la française?

Les groupes de télévision française TF1, France Télévisions et M6 ont annoncé, le 15 juin 2018, la création de Salto, un service commun de diffusion numérique de programmes de télévision. Virage dans l’histoire de la télévision française: les trois entreprises concurrentes allient les forces de leurs chaînes respectives pour proposer un patchwork de programmes, riche dans ses contenus et diversifié dans ses genres.

Ce regroupement de l’audiovisuel français souhaite lutter contrer l’essor des plateformes américaines Netflix et Amazon par une offre attractive et moins chère. Si le regroupement national autour d’une programmation principalement française et européenne semble être une stratégie indispensable, celui-ci devra se faire tant dans la distribution de contenus que dans la création de productions originales.

Lire le communiqué de presse du groupe TF1 publié le 15 juin 2018

Dans la presse française le même jour:

« Six questions sur Salto, la plateforme de France Télévisions, TF1 et M6 pour contrer Netflix », France info

« Salto : comment faire du payant avec du gratuit ? », Libération

« Salto, le mariage de raison de la télévision française », La Croix

Appel à candidatures pour les 50 ans de Temps présent

 

En mai 2019, l’émission de grand reportage de la RTS Temps présent fêtera ses cinquante ans. Cet anniversaire donnera lieu à une série d’émissions spéciales dans le cadre du programme. En parallèle, le rédacteur de Temps Présent, Jean-Philippe Ceppi, souhaiterait prolonger un partenariat en cours avec la Faculté des lettres de l’UNIL (en lien notamment avec notre projet «Pour une histoire élargie de la télévision») en associant au «dispositif commémoratif» deux étudiant.e.s de l’UNIL. Ceux-ci ou celles-ci auraient notamment pour mission de réaliser un petit travail sur les archives de Temps présent et de contribuer à la réalisation d’un webdoc sur l’histoire de ce magazine.

Ce mandat – qui sera rétribué – s’adresse à des étudiant.e.s d’histoire et/ou de cinéma de dernière année Bachelor ou première année Master. Il débutera le 10 août et après un travail d’immersion entre mi-août et mi-septembre nécessitera un engagement d’une journée hebdomadaire entre mi-septembre et fin janvier.

Les compétences requises sont les suivantes: intérêt pour l’histoire de la télévision, compétences historiques, expérience dans le traitement des sources audiovisuelles, intérêt pour des enjeux de médiation scientifique et culturelle (le webdoc s’adresse à un large public). Afin que ce mandat ait un sens au-delà de l’événement ponctuel de mai 2019, nous souhaitons privilégier des candidatures de personnes désireuses d’engager à terme un travail de Master sur l’un ou l’autre aspect de l’histoire de la télévision suisse romande, en histoire ou en cinéma.

Les rythmes journalistiques sont ce qu’ils sont et nous devons concrétiser ce partenariat de manière très rapide. Nous invitons par conséquent toute personne intéressée à manifester leur intérêt en faisant parvenir aux deux soussigné.e.s (francois.vallotton@unil.ch + anne-katrin.weber@unil.ch) un CV et une lettre de motivation d’une page A4, et cela d’ici le vendredi 29 juin. Un entretien sera organisé la semaine suivante.

Nouvelle loi sur les médias électroniques

« Médias électroniques: un projet de loi qui oublie la presse écrite » – Ce titre d’un article du Temps reflète bien la réaction des journaux romands au projet de loi sur les médias que propose la Conseillère fédérale Doris Leuthard. La presse se sent effectivement la grande oubliée du texte, qui prévoit de lui accorder une aide de 2% de la redevance. La SSR quant à elle est confortée dans son rôle de service public, mais voit sa marge de manœuvre légèrement réduite. Pour finir, « la grande innovation » du projet est la création d’une nouvelle autorité, la Commission des médias électroniques, qui s’annonce « omnipotente », toujours selon le quotidien romand.

« Médias électroniques: un projet de loi qui oublie la presse écrite« , Le Temps du 21 juin.

« Loi sur les médias: une part de la redevance financera les offres à la demande sur Internet« , Le Nouvelliste du 21 juin.

« Le Conseil fédéral dessine les contours du futur paysage audiovisuel suisse« , RTS.ch

« Berne veut baliser l’avenir du paysage audiovisuel« , La Tribune de Genève du 21 juin.

« Leuthard mise tout sur la radio-TV et néglige la presse« , 24 Heures du 22 juin.

« La loi sur les médias électroniques, « un raisonnement de fonctionnaires »« , interview de Pierre Steulet, patron des radios de l’Arc jurassien dans La Matinale de La Première, RTS, 22 juin.

 

Philippe Gildas, une « vieille branche » de l’audiovisuel français

Parmi les podcasts radio proposés par Nouvelles écoutes, l’émission Vieille branche pose « un regard différent, bienveillant et tout en douceur sur ces « vieilles âmes » qui ont encore beaucoup de choses à nous apporter ». Toutes les deux semaines, des voix du XXe siècle se racontent au micro de la journaliste Aude Lorriaux.

P. Gildas en 1970. Ina.fr.

Fin mai dernier, c’était au tour du journaliste et animateur de radio et de télévision Philippe Gildas. Avec lui, Aude Lorriaux a discuté de journalisme, de ce qui fait un bon journaliste (02:50), de l’émission “Nulle Part Ailleurs” (07:52) de son enfance (22:13) et de Johnny Hallyday (28:29).

Écouter l’émission.

Archives audiovisuelles de Philippe Gildas sur le site de l’Ina.

Autour d’un concert mythique: Aloha from Hawaii via Satellite d’Elvis Presley

Le dernier article de notre équipe:

 

« Aloha from Hawaii via Satellite: la construction d’un récit et ses implications idéologiques », par Marie Sandoz, juin 2018.

Présenté comme un concert planétaire diffusé par satellite, le show qu’Elvis Presley a donné à Honolulu en 1973 reste considéré comme un jalon de l’histoire de la télévision.

Retour sur la construction de ce mythe à la croisée des utopies spatiales et communicationnelles.

 

Lire notre article.

 

 

 

 

 

 

La télévision à l’ère du numérique: un nouvel âge?

La télévision fait face, depuis le tournant du XXIe siècle, à l’essor des nouvelles technologies. Certains prédisent sa disparition et préparent l’entrée à une ère post-télévision tandis que d’autres préfèrent analyser ses reconfigurations. Extinction, révolution ou mutations? Les recherches récentes en sciences de l’information et de la communication et en histoire des médias repensent les normes de production, les modèles d’organisation et les modes de consommation induits par cette nouvelle ère télévisuelle.

« La télévision à l’ère du numérique : entre pratiques émergentes et reconfiguration de l’objet médiatique », Elodie Kredens et Florence Rio, Etudes de communication, 2015, p. 15-28.

« Télévision, cinéma et vidéo à l’ère du numérique – Comprendre la révolution de la consommation audiovisuelle », Marc Le Roy, 2016, 222 p. Lire l’ouvrage ici en format PDF.

« Télévision. L’ère du numérique », Pierre-Jean Benghozi et Jean-Charles Paracuellos, La Documentation française, 2011, 232 p.

Recensement historique des archives audiovisuelles en Irlande

L’Irish Film Institute (IFI), en collaboration avec Moving Media, entreprise spécialisée dans l’archivage audiovisuel, a lancé au printemps 2016 une campagne afin d’identifier et de recenser le patrimoine audiovisuel de l’Irlande. Le pays, qui ne dispose pas de politique de préservation nationale de son patrimoine audiovisuel, suit les recommandations formulées par l’Union Européenne visant à encourager les Etats membres à préserver et valoriser leurs patrimoines audiovisuels.

Au total, 26 282 documents audiovisuels ont été recensés dans 53 collections et parmi eux, près de 18 300 bandes vidéo, 6 732 fichiers numériques et 1 250 bobines de films. L’enquête a également souligné les nombreux défis de cette campagne: 88% des répondants n’ont aucun catalogue décrivant leurs collections, seuls 5% des conservateurs ont suivi une formation spécifique en matière d’archivage des documents audiovisuels et la plupart des collections ne sont pas conservées dans des conditions propices à la préservation des archives.

 

 

 

 

« The National Moving Image Survey Report launches at the IFI », 19 avril 2018

Lire le rapport « Moving Images Collections in Ireland Survey Report », novembre 2017

« Protection of Film Heritage », Commission européenne

La voix des journalistes ou la recherche du bon ton

Trouver sa voix: tel est le challenge des apprentis journalistes de radio et de télévision. Ceux-ci cherchent, durant leur formation, une voix adaptée aux formats télévisuels. Quelle est-elle? Un ton grave et important, un accent parisien effaçant les spécificités régionales et quelques intonations faisant fi de la ponctuation. Cette « bonne voix », frôlant la caricature, répond en fait à un mimétisme ambiant favorisant des effets de mode mais se révèle essentielle pour travailler dans le secteur audiovisuel.

Présentation:

« Mais pourquoi les journalistes parlent-il tous de la même façon ? Que le journal télévisé annonce un accident nucléaire ou l’arrivée du beau temps, les voix off des reportages se ressemblent toutes. Exagération, articulation excessive, pauses artificielles, formules toutes faites… L’auteure, ancienne apprentie-journaliste au JT, a elle aussi dû se plier aux lois de « la bonne voix ». Elle raconte le formatage avec humour et pose la question à un expert : Pascal Doucet-Bon, ex-rédacteur en chef du 20h de France 2. Et là, c’est le drame ! »

« Et là c’est le drame. Pourquoi les journalistes ont tous cet accent ridicule ? », Arte info, 06 avril 2017

« Pourquoi les journalistes parlent-ils tous de la même façon dans les JT ? », Le Monde, 08 avril 2017

Comment financer l’audiovisuel public?

Alors que le financement de l’audiovisuel français est remis en question, le site web InaGlobal propose un tour d’horizon des modèles économiques des télévisions publiques à travers le monde dans un article du 30 avril intitulé  « Six manières de financer l’audiovisuel public« . Le papier se penche sur les différents outils de financement que sont la redevance, la taxe, la publicité, les dons privés, la vente de produits commerciaux et l’impôt, et en propose une comparaison internationale.

Extrait:

Les dons privés

L’importance des financements privés parmi les ressources de l’audiovisuel public américain fait des États-Unis une exception sur la scène internationale. En tout, ce sont près de 64,2 % des ressources de l’audiovisuel américain qui proviennent de financements privés. La contribution fédérale au financement du Public Broadcasting Service (PBS) et de la National Public Radio (NPR) ne représente, elle, que 16,5 % de leurs ressources, soit moins de de 3 euros par habitant, tandis que 19,3 % de celles-ci émanent des impôts prélevés par les États fédérés. La majorité des fonds de PBS et NPR provient ainsi de financements privés, en vertu du statut hybride de ces groupes audiovisuels, à la fois public et à but non lucratif. (…)

Lire la suite.

 

Un autre article d’InaGlobal: « L’audiovisuel public européen en débat », du 25 avril 2018.

 

 

Projection: 1968 im Fernsehen

Une soirée de projection et de discussions autour du thème « 1968 im Fernsehen » est organisée à Zurich le 18 mai et à Liestal le 23 mai. Des militant.e.s et des témoins des années 1968 en Suisse échangeront avec des historien.ne.s sur la base d’archives télévisuelles et cinématographiques. Ces dernières documentent entre autres les manifestations contre l’invasion soviétique de la Tchécoslovaquie et une marche vers Berne organisée par le mouvement féministe.

Cette rencontre se déroule dans le cadre du cycle « Réalités suisses » qui présente des reprises thématiques de films, de photographies et de documents sonores suisses uniques qui ont été sauvés grâce au travail en réseau de Memoriav.

Présentation de l’événement:

Was war 1968 in der Schweiz los? Wie kam es zu jener Eruption? Und was sind die Nachwirkungen dieses epochemachenden Jahres? «1968 im Fernsehen» geht mit audiovisuellen Dokumenten auf Erkundungstour und befragt Zeitzeugen und Expertinnen.

«1968» fand auch in der Schweiz und in Bern statt: Demonstrationen gegen den Einmarsch sowjetischer Truppen in die Tschechoslowakei, Beat-Festivals oder ein Marsch nach Bern der Frauenbewegung: Das sind nur einige Beispiele für das Spektrum an Fernsehbeiträgen und Privataufnahmen die die bewegte Zeit rund um das berühmte Jahr dokumentieren. Sie geben Anlass zur Diskussion und für aktuelle Fragestellungen.

In einem moderierten Gespräch kommentieren Blumenkinder, Revoluzzer und Frauenrechtlerinnen zusammen mit Historikerinnen und Historikern eindrückliche Zeitdokumente aus Schweizer Film- und Fernseharchiven. Die bewegten Bilder dokumentieren eine bewegte Zeit. Sie erzählen von alternativen Gesellschaftsentwürfen, vom Drang nach Freiheit und darüber, was vom Geiste der Achtundsechziger geblieben ist.

Gäste: Gertrud Pinkus, Film-Maker/Zeitzeugin und Jakob Tanner, Professor em. für Allgemeine und Schweizer Geschichte der Neuzeit (Universität Zürich)

Präsentiert von: Dominique Rudin, Historiker/Erlebte Schweiz