Le 31 décembre 2016, l’émission Médialogues invitait le directeur du département digital d’Arte, Gilles Freissinier.
A cette occasion, cet ancien de Canal+ a abordé la politique de développement digital de la chaîne de télévision culturelle. Il a notamment présenté des projets aux accents futuristes qui prévoient d’exploiter la réalité virtuelle afin de proposer des expériences d’immersion.
Le 19 février, Le Temps publiait un article intitulé « Roger de Weck ne veut pas de limitation de la publicité à la SSR ».
Extrait:
« Roger de Weck ne croit pas en une limitation de la publicité pour la SSR, par exemple en interdisant les spots après 20h00. Le patron du groupe audio-visuel public renvoie les médias privés à leurs propres difficultés. Il imagine un financement public du journalisme. »
Les hostilités contre la SSR se concrétisent. Une Commission du Conseil national a approuvé le 14 février dernier une série de motions qui visent à limiter l’offre du diffuseur de service public. Option musique pourrait notamment disparaître.
Une courte majorité souhaite premièrement réduire le nombre de chaînes de radio publiques, permettre ensuite à des diffuseurs privés de se servir des contenus de la SSR et finalement abroger la limite de concession radio et télévision qu’il est permis d’octroyer à des entreprises privées, aujourd’hui fixée à deux. Les jalons d’un débat musclé sont posés. Il aura lieu le 14 mars devant le Conseil national.
Un dossier sur le site de la SSR: un extrait du 19H30, un interview de l’UDC Manfred Bühler et un débat entre les conseillers nationaux Jacques-André Maire (PS-NE) et Philippe Nantermod (PLR-VS).
Le syndicat suisse des mass médias (SSM) explique les raisons de son opposition à l’initiative No Billag dans un communiqué de presse publié sur son site internet.
Extrait:
« Si l’initiative « No Billag » était appliquée, le public suisse n’aurait accès qu’aux offres de médias profitables économiquement. Pour les quatre petits marchés linguistiques que comprend la Suisse, cela signifierait la fin sans alternative de l’offre de programme actuelle et l’appauvrissement de la production médiatique et de la diversité. »
Alors que le Parlement est en plein débat sur les médias de service public, le Conseil fédéral et l’Office fédéral de la communication ont entamé des travaux qui consolident la position de la SSR. La NZZ est critique.
Extrait:
« Ist es nicht problematisch, wenn das Bakom, das als Regulator eigentlich die Rolle der SRG kritisch begutachten müsste, Studie um Studie in Auftrag gibt, um die Vormachtstellung der SRG – und deren absehbaren Ausbau – zu legitimieren? »
En ce début d’année 2017, la SRF (Schweizer Radio und Fernsehen) présentait son chiffre d’affaires. Le bilan s’avère positif, notamment grâce à la politique de « swissness » appliquée à ses programmes. La NNZ s’en fait l’écho.
Extrait:
« Weltweit erlebt der Nationalstaat eine mentale Renaissance, und diesen Trend macht sich auch SRF seit einiger Zeit zunutze. Das Schweizerkreuz hängt zumindest geistig über zahlreichen Programmen. Es erhöht wie auch anderswo den Verkaufswert der Produkte. Überdies kann man mit dem Motto Swissness angesichts des medienpolitischen Gegenwinds, dem der öffentliche Sender ausgesetzt ist, allenfalls den Zeitgeist gnädiger stimmen. »
Le futur directeur de la SSR tient un blog qu’il définit comme « une contribution au débat sur les médias, sur l’audiovisuel public en Suisse. »
Extrait du billet « Service public, le retour à la société »:
« Comment évaluer le service public, comment vérifier qu’il réponde bel et bien à l’attente de la société ? Sur le plan de ses programmes, bien entendu, mais pas uniquement. Sa contribution à l’écosystème médiatique de son marché est importante, tout comme son efficience ou encore son réinvestissement culturel. »
Ce 22 janvier 2017, le professeur honoraire à l’EPFL et ancien conseiller national PDC, Jacques Neirynck, signait un papier dans Le Temps: « L’enjeu du service public de radiotélévision ».
Extrait:
« Tel est actuellement l’enjeu de la redevance télévisuelle: préserver des émissions de qualité comme À Bon Entendeur, TTC, Temps Présent, Passe-moi les jumelles, Infrarouge, 36.9 degrés, etc.; sauvegarder l’indépendance politique; éviter de mettre l’autonomie financière à la merci des annonceurs au point d’influencer les programmes. (…) En un mot, recentrer le service public sur ce qu’il fait le mieux et qu’il doit déployer: informer, former, cultiver. Cesser de divertir au sens pascalien du terme, puisqu’il n’est plus nécessaire de quémander des sous à des firmes privées. »
Dans son ouvrage Télévisions, publié en automne 2016 chez Grasset, le directeur éditorial d’Arte Bruno Patino livre anecdotes et réflexions sur la télévision d’hier et de demain. Il en parlait en octobre dernier sur France Inter et la veille de Noël au micro de Médialogues, sur RTS La Première.
Bruno Patino a été directeur des programmes des antennes et du numérique de France Télévisions jusqu’en août 2015. Il a auparavant exercé son métier dans tous les types de médias. Il a notamment co-dirigé Le Monde, dirigé Télérama, France Culture, France 5…
Que reste-t-il de la télévision quand les nouveaux écrans connectés nous amènent ses images à l’endroit et au moment où nous le souhaitons ? Lorsque de grands groupes mondiaux contournent les chaînes pour mieux satisfaire nos nouveaux et compulsifs besoins de programmes ? Quand des adolescents armés d’une simple caméra numérique regroupent des millions de fan pour chacune de leurs vidéos postées sur les réseaux ? Quand les enfants les plus jeunes autrefois fascinés se détournent du poste ? Il reste l’avis de décès, non pas de la télévision, mais de ce qu’elle a été.
L’émission de radio Là-bas si j’y suis, anciennement diffusée sur France Inter et désormais indépendante, proposait en avril 2007 une histoire de la privatisation de la chaîne TF1. Un exemples parmi d’autres qui illustre la libéralisation des télévisions européennes durant la décennie 1980.
Il faut « éloigner l’État de l’information » disait le Ministre de la culture François Léotard à l’Assemblée nationale française, le 14 mai 1986.