Hommage à Liliane Annen, réalisatrice de télévision

La réalisatrice de télévision Liliane Annen est décédée le 14 mai 2020. Scripte à la Télévision Suisse Romande depuis 1959, elle travaille aux côtés de Claude Goretta ou encore de Jean-Claude Diserens à la réalisation de dramatiques. Liliane Annen exerce également son métier de script en-dehors de l’institution télévisuelle et se lance dans des projets à la fois ambitieux et originaux. Elle assiste Michel Soutter pour la réalisation des long-métrages de fiction L’Escapade (1974) et Les Arpenteurs (1982) et participe en tant que script free-lance à la production d’émissions médicales et scientifiques pour l’entreprise pharmaceutique Ciba.

Nommée réalisatrice en 1972, Liliane Annen travaille à la TSR pour des genres d’émissions très variés – culturels, scientifiques et ethnographiques – et signe à partir de 1980 de nombreux reportages pour Temps Présent avant de prendre sa retraite en 1996. Avec Evelyn Bovard, Catherine Borel, Krassimira Rad et Simone Mohr, elle fait partie des premières femmes à avoir investi la réalisation télévisuelle en Suisse romande ; métier qu’elle a pratiqué avec talent et audace.

 

Hommage à Liliane Annen - rts.ch - Grands formats

 

« Hommage à Liliane Annen », Les Archives de la RTS, 26 mai 2020.

Voir son reportage « Les gens du Rôtillon » réalisé le 11 octobre 1976 pour l’émission A vous de choisir votre avenir.

L’audiovisuel au service de l’enseignement académique

A l’occasion du cinquantenaire de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) célébré en septembre 2019, Eugénie Constantin et Michael Wagnières, deux étudiant·e·s de la section d’histoire et d’esthétique du cinéma à l’Université de Lausanne supervisé·e·s par le Prof. Olivier Lugon,  ont réalisé plusieurs documentaires et interviews portant sur l’utilisation de l’audiovisuel à l’EPFL, de sa création jusqu’à ce jour. Dans cet article, tous deux reviennent sur l’histoire de ses usages dans l’institution ainsi que sur leur propre expérience d’une production audiovisuelle.

 

Photo personnelle prise sur le campus de l’EPFL.

 

Dans la deuxième moitié du XXe siècle, l’émergence des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (NTIC) a fortement attiré l’attention des scientifiques et des institutions académiques. Les potentialités offertes par les dispositifs audiovisuels se sont d’ailleurs trouvées au cœur des préoccupations de l’EPFL dès sa création en 1969, dans le but d’optimiser les méthodes d’apprentissage. Mais à quel point sont-elles en mesure de révolutionner l’enseignement académique ? Nous postulons que les technologies audiovisuelles sont des dispositifs de production propre à être mis au service de l’analyse scientifique, et qu’elles sont également dotées d’une double fonction pédagogique : comme support d’enseignement pour les professeurs d’une part, et pris en charge par les étudiants d’autre part.

Lire l’article.

CFP: Le Temps des médias et les masculinités médiatiques

La revue d’histoire Le Temps des médias consacrera son numéro de 2021 aux masculinités médiatiques. La surreprésentation masculine dans les médias, tant dans les instances dirigeantes que dans les figures représentées, est un constat maintes fois établi dans le champ académique. Ce dossier se donne toutefois pour objectif de dépasser cette observation univoque pour analyser ces phénomènes dans toute leur complexité.

D’une part, plutôt que de faire référence à une norme unique dans l’espace et dans le temps, les contributions devront souligner la multiplicité des modèles de masculinités ainsi que leurs interactions. D’autre part, les médias pourront être analysés tant comme reflet et constructeur de cette masculinité hégémonique que comme vecteur de sa contestation. Trois axes de réflexion seront privilégiés : les conditions médiatiques de construction d’une masculinité hégémonique ; les natures et « crises de la masculinité » ainsi que les masculinités hybrides et alternatives dans les médias.

 

« Il s’agira de voir comment le discours médiatique contribue tout à la fois à l’enracinement des modèles de genre (prescriptions, mises en scène d’un idéal masculin) mais aussi à l’émergence de propositions alternatives (refus du virilisme, réflexion sur la supposée « crise » des masculinités). Nous nous pencherons également sur la réception de ces différents discours ». 

 

Les propositions (titre, mots-clés, résumé en 3 000 signes maximum, affiliation) sont à adresser aux quatre coordinateur.trice.s du numéro avant le 31 mai 2020 :

Annabelle Allouch-Baker : Annabelle.allouch@u-picardie.fr ; Arnaud Baubérot : bauberot@u-pec.fr ; Pierre-Emmanuel Guigo : pierre-emmanuel.guigo@u-pec.fr et Caroline Muller : caroline.muller@univ-rennes2.fr

Elles seront ensuite évaluées en double-aveugle par le comité de rédaction de la revue ainsi que par des experts extérieurs.

Lire l’appel à communications.

Décès du cinéaste Francis Reusser

Le cinéaste suisse Francis Reusser est décédé le 10 avril 2020. Né en 1942 à Vevey, Francis Reusser se forme à l’Ecole de photographie de Vevey puis à la Télévision Suisse Romande et réalise de nombreux magazines pour la télévision. Personnalité engagée, il se lance dans une carrière de cinéaste dans les années 1970 et témoigne de l’ébullition contestataire de son temps. En 1985, il adapte, à la suite d’autres cinéastes romands, l’un des romans de l’écrivain suisse Charles Ferdinand Ramuz, Derborence, et reçoit l’année suivante le César du meilleur film francophone. L’émission de la TSR TVScopie revient le 22 avril 1985 sur le tournage du film.

Francis Reusser s’est également investi dans la formation cinématographique et a co-fondé avec l’historien du cinéma François Albera la section audiovisuelle de l’École Supérieure des Arts Visuels de Genève.

Avec le soutien de Memoriav et de la RTS, la Cinémathèque suisse a restauré depuis 2018 quatre de ses films qu’elle a intégrés à son catalogue de diffusion : le film à sketchs Quatre d’entre elles, œuvre collective et pionnière pour le Nouveau cinéma suisse, présenté à la Semaine de la Critique à Cannes en 1968 ; Vive la mort, premier long métrage de fiction de Francis Reusser présenté à la Quinzaine des Réalisateurs en 1969. Le programme est complété par Seuls, sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs en 1981 ainsi que par Le Grand Soir, Léopard d’Or à Locarno en 1976.

 

 

« Le réalisateur Francis Reusser s’est éteint à l’âge de 78 ans », RTS Culture, 10 avril 2020.

« Décès du cinéaste Francis Reusser », Vertigo, 10 avril 2020.

« Francis Reusser, décès d’un éternel rebelle », Le Temps, 10 avril 2020.

Accord inédit entre la RTS et Léman Bleu TV

La chaîne régionale genevoise Léman Bleu pourra désormais diffuser en exclusivité les films romands détenus jusqu’ici en exclusivité par la RTS. Ce partenariat inédit autour de la diffusion des films romands – DIF – entre la RTS, la télévision régionale genevoise et les producteurs vise selon Pascal Crittin, directeur de la RTS, à donner une meilleure visibilité aux créations romandes. Léman Bleu TV achètera les films qui bénéficieront du DIF – essentiellement des documentaires – pour une diffusion unique et « s’engage à les promouvoir et à les diffuser sur son antenne dans une fenêtre de deux semaines à la suite de la diffusion sur la RTS ».

 

Le DIF a été présenté aux producteurs romands le 20 février 2020. © Fonction:Cinéma

 

« Télévision: un accord inédit pour diffuser plus largement les films romands », Le Nouvelliste, 20 février 2020.

« Accord inédit entre Léman Bleu TV et la RTS pour la diffusion de films romands », CinéBulletin, 20 février 2020.

« Léman Bleu diffusera les films de la RTS », Le Temps, 21 février 2020.

Appel à communications: Littérature et télévision en Belgique francophone

Selina Follonier (Université de Lausanne) et David Martens (Université de Louvain) encadrent une journée d’études consacrée à la « Littérature et télévision en Belgique francophone ». Organisée conjointement par la revue des lettres belges de langue française Textyles et les Archives et Musée de la littérature (AML), cette rencontre se déroulera à Bruxelles le 04 décembre 2020.

La télévision belge francophone (RTBF) a dès ses débuts constitué un espace critique dédié à la littérature et a diffusé des programmes spécialisés autour de l’actualité éditoriale et des œuvres du patrimoine. Si les relations entre la télévision et la littérature demeurent encore peu explorées, les avancées récentes en matière de numérisation du patrimoine audiovisuel invitent cependant à s’interroger sur les dispositifs mis au service de la médiation télévisuelle du littéraire. Cette journée d’études se donne pour objectif de mettre en lumière les formes de médiatisation du littéraire à la télévision belge ainsi que les modalités de la représentation audiovisuelle des écrivains et de leurs œuvres.

Les propositions de communication (400 mots maximum, ainsi qu’une courte bio-bibliographie) sont à envoyer conjointement à Selina Follonier (selina.follonier@unil.ch), David Martens (david.martens@kuleuven.be) et Laurent Demoulin, directeur de Textyles (ldemoulin@ulg.ac.be), au plus tard le 15 avril 2020. 

Edmond Maire, Yves Montand et Bernard Pivot sur le plateau d’Apostrophes en 1987• Crédits : DERRICK CEYRAC / AFP – AFP

 

Extrait de l’appel à communications:

« Quels genres et formats sont mobilisés par les émissions et comment évoluent-ils au fil des décennies ? Qui sont les acteurs, instances et réseaux professionnels impliqués dans leur production ? Quel éclairage les sources audiovisuelles jettent-elles sur la vie littéraire en Belgique et comment informent-elles la mémoire du passé littéraire récent ?

Conjointement, il conviendra de s’intéresser à la présence des écrivains belges à la télévision. Comment ces auteurs investissent-ils la scène d’expression que déploie le nouveau média ? Dans le sillage de récents travaux portant sur les figurations médiatiques de l’écrivain et sur l’entretien littéraire, on cherchera à examiner les scénographies, les stratégies discursives et les démarches d’auto-présentation, ainsi que la manière dont ces interventions publiques donnent à penser l’articulation entre pratique littéraire et culture médiatique. Au-delà de la tribune qu’offrent les chaînes télévisées de leur pays d’origine, ces enjeux concernent également les passages des écrivains belges à la télévision française (voire plus généralement étrangère), de même que les apparitions d’écrivains français sur les plateaux de la RTBF.

Enfin, il y aura tout lieu de questionner les modes de convocation des œuvres littéraires au petit écran ainsi que l’imaginaire du littéraire qui se dégage du prisme cathodique. Au-delà des citations ou des références présentes dans les émissions, le corpus des adaptations télévisées d’œuvres littéraires belges mérite à ce titre d’être considéré. Inversement, on pourra réfléchir aux échos que suscite la télévision dans la sphère de l’écrit. Car, pour constituer une voie de diffusion et un outil de promotion privilégié, la télévision, symbole par excellence de la médiaculture contemporaine, ne manque pas de devenir à son tour un objet de représentation et d’alimenter la création littéraire. »

IIIe Congrès de la SPHM: le programme est en ligne!

Les inscriptions sont désormais ouvertes pour le IIIe Congrès de la Société pour l’histoire des médias (SPHM) consacré aux « Métiers et professions des médias (XVIII-XXe siècles) ». Il se déroulera du 4 au 6 juin à l’Université de Lausanne et accueillera plus de 90 chercheurs et chercheuses en histoire des médias et media studies.

Le congrès a également mis en ligne le programme de ses journées. Sept sessions se succèderont autour de thématiques variées. Parmi elles : les identités professionnelles, les métiers de l’ombre, le journalisme d’investigation, les professionnelles des médias mais aussi, sur un temps long, les gatekeepers, les spectacles itinérants et le dispositif de la lanterne magique.

Ces sessions seront jalonnées par les conférences de deux keynotes invitées : Brooke Kroeger (NYU) parlera du Journalism’s Women puis Yvonne Zimmermann (Université de Marburg) évoquera les « Performative Configurations of the Art of Projection for the Popular Transfer of Knowledge ».

Deux tables rondes feront également la part belle à l’histoire des médias en Suisse. La première « Cartographying Media History in Switzerland » sera animée par des chercheurs et chercheuses suisses tandis que la seconde, qui ponctuera ce congrès, réunira plusieurs professionnels des médias de Suisse romande autour d’une discussion sur le tournant numérique.

A vos inscriptions !

 

La RTS sur le site de l’EPFL en 2025

Ce jeudi 27 février, la Radio-Télévision suisse (RTS) a annoncé que la production de son télé-journal quittera la tour RTS de Genève pour être transféré sur le site de l’EPFL à Ecublens en 2025. Ce nouveau centre de production – qui regroupera des activités radio-TV-digitales – tend à renforcer la présence de la RTS dans les cantons romands.

Trois projets verront également le jour à Genève. Un nouveau studio «info Genève» sera créé dans la tour et inauguré en octobre 2020 tandis que deux nouveaux pôles de production seront montés en parallèle : un pôle médias «Genève Vision» sur la Genève internationale et un pôle de création digitale.

 

Image: Keystone

 

« L’Actualité et le téléjournal de la RTS déplacé à l’EPFL en 2025 », Le Temps, 27 février 2020.

« Le projet de bâtiment de la RTS à l’EPFL franchit une étape importante », RTS info, 13 décembre 2019.

Genre et médias: séminaires et ateliers

Les séminaires en histoire du genre font désormais légion dans le paysage académique francophone et s’ouvrent notamment à l’histoire des médias. Tour d’horizon :

Les doctorant·e·s de l’équipe ISOR (Images, Sociétés, Représentations) de l’Université Paris I organisent en 2019 leur séminaire doctoral autour des « Femmes dans les métiers de l’audiovisuel et des arts du spectacle ». Les différentes contributions porteront sur diverses professions notamment les femmes cinéastes et photographes, les chanteuses de jazz et les réalisatrices de télévision.

L’INA et Sorbonne-Nouvelle lancent cette année la troisième édition de  leur séminaire fondé en 2018 et dédié aux professionnelles de l’audiovisuel. Des productrices, anciennes monteuses et femmes journalistes ainsi que des chercheuses spécialisées en histoire des médias sont notamment intervenues au cours de ces deux dernière années.

1954 : Arlette, la première speakerine de la TV genevoise puis de la TSR. ©TSR

 

Signalons également le séminaire « Genre, médias et communication » co-organisé depuis 2017 à Sorbonne-Nouvelle par l’Institut de Recherche Médias, Cultures, Communication et Numérique (IRMÉCCEN). La chercheuse Delphine Chedaleux (UNIL) est notamment intervenue lors de cette dernière édition au sujet de la culture sentimentale et de ses modes d’appropriation en féministe. L’historienne a d’ailleurs donné en automne 2019 un séminaire sur le « Soap opera et ses spectatrices : une approche par les cultural studies » à l’UNIL et partage ses réflexions dans son carnet de recherches « (É)toiles sociales. Genre et cultures médiatiques ».

Mentionnons pour finir l’atelier doctoral « Histoire du genre » organisé à l’EHESS qui réunit depuis 2017 les doctorant.e.s travaillant sur des périodes différentes, aussi bien sur l’histoire du genre, que sur l’histoire des femmes ou des masculinités, ou qui envisagent le genre comme un outil ponctuel à mobiliser dans leur travail de thèse.

Parution: Spécial cinéma, face à la critique

Sylvain Portmann, historien du cinéma et chargé de cours à l’Université de Lausanne, a contribué au volume collectif Freie Sicht aufs Kino. Filmkritik in der SchweizParu en octobre 2019 et dirigé par Philipp Brunner, Tereza Fischer et Marius Kuhn, l’ouvrage aborde l’histoire et le développement de la critique cinématographique en Suisse.

Parmi les contributions, Sylvain Portmann s’intéresse à la critique de cinéma à la télévision et consacre son étude à l’émission « Spécial cinéma » diffusée à la Télévision Suisse Romande de 1974 à 1995. L’historien revient sur les entretiens, reportages et figures phares de l’émission  – et en premier lieu son producteur et présentateur Christian Defaye – et inscrit ces moments de télévision dans une réflexion plus large sur la critique du cinéma.

 

« Le livre apporte une contribution importante au traitement de l’histoire et du développement de la critique cinématographique suisse et examine son riche passé, sa situation actuelle ainsi que les développements futurs possibles. […] Le livre dépeint la critique cinématographique suisse dans des textes accessibles et dans toute leur hétérogénéité: dans leur diffusion dans les régions respectives du pays; dans leurs différents formats de médias tels que la presse écrite, la radio, la télévision et en ligne; dans le passé, le présent et l’avenir; en relation avec la politique de genre. »