« Par archivage des documents audiovisuels, il faut comprendre aussi bien leur acquisition et leur prise en charge avec les informations contextuelles que leur évaluation, la description, la conservation, la préservation et enfin la diffusion auprès de différents publics. La préservation à long terme des supports analogiques est un grand défi pour l’archivage. (…) La personne responsable des collections audiovisuelles doit être capable de reconnaître quelles mesures de conservation peuvent être conduites par l’institution elle-même et quand le recours à des spécialistes s’avère nécessaire. »
La régie publicitaire Publicitas, ancien leader de la commercialisation publicitaire, fait face aux départs de ses plus importants éditeurs. A cause de défauts de paiement, AZ Medien, Corriere del Ticino, NZZ, Tamedia et Media Suisses, entre autres, mettent successivement fin à leurs engagements depuis la fin du mois d’avril 2018. Ces entreprises souhaitent désormais créer une nouvelle société ayant pour vocation de soutenir les clients publicitaires et éditeurs. Affaire à suivre.
Jérôme Meizoz et François Vallotton, professeurs à l’Université de Lausanne, ont récemment publié un article qui s’intéresse aux émissions littéraires à la radio et à la télévisions suisses romandes dans les années 1960 à 1990.
Intitulée, « L’émission littéraire en Suisse romande (1960-1990) : médiatisation, formats, postures », cette contribution est accessible sur la plateforme Komodo 21, revue en ligne de l’Unité RIRRA21 de l’Université Montpellier3. Elle fait partie d’un dossier sur « L’entretien d’écrivain à la radio » qui propose une douzaine d’autres études.
Présentation du papier de Jérôme Meizoz et François Vallotton:
« Cet article explore un corpus d’environ 160 sons et images sélectionnés dans les archives de la RTS (Radio-télévision suisse romande) à partir de six émissions entre 1960-1990, soit quatre émissions radiophoniques : Découverte de la littérature (1962-1972), La Semaine littéraire (1962-1975), La Librairie des ondes (1974-1982)et Empreintes (1982-1988), et deux émissions télévisuelles : La Voix au chapitre (1971-1980) et Hôtel (1989-1992). Voici donc un premier point de vue comparatif avec les travaux français, illustrant la manière spécifique dont le service public suisse envisage la médiatisation de la vie littéraire, en se référant à la fois à la scène médiatique parisienne (adaptation et démarcation à l’égard d’Apostrophes) et à sa propre tradition médiatique. S’en dégage un souci constant de proposer une médiation de la littérature pour un large public. Pour ce faire, les producteurs de la RTS misent sur l’extrême plasticité et diversité des formats d’émissions (entretien, débat, portrait), ainsi que sur la pluralité des rubriques. Les producteurs recourent à des genres discursifs qui préexistent (entretien, chronique, hommage, billet) et inventent aussi ses formes spécifiques (la création radiophonique, qui n’est pas abordée ici). »
Depuis le 14 avril et jusqu’à la fin du mois d’octobre, la Médiathèque Valais Martigny consacre sa nouvelle exposition a une pionnière de la vidéo militante : Carole Roussopoulos. Intitulée « La vidéo pour changer le monde », l’exposition évoque les années 1970 et ses mouvements sociaux en même temps qu’elle documente la technique vidéo à la lumière des thématiques chères à la vidéaste née en 1945.
De 2009 à 2013, la Médiathèque Valais avec le soutien de Memoriav a réalisé un grand projet de sauvegarde et de mise en valeur des archives vidéo de Carole Roussopoulos, tout juste décédée. Le projet a permis de traiter la majorité du fonds et de poursuivre sa mise en valeur et diffusion.
L’association Journalistory.ch a été fondée en février 2017 dans le but de réaliser une archive audiovisuelle du journalisme en Suisse. A son origine, on trouve des historien.ne.s férus d’histoire orale et des médias. Or, depuis quelques mois, il est possible de consulter les premiers fruits de leur travail sur une plateforme internet qui recèle notamment les vidéos de cinquante témoignages de figures des médias suisses. Ils et elles y livrent leurs expériences du métier depuis les années 1960.
Présentation du projet:
Le journalisme suisse d’après-guerre jouit d’une réputation de qualité dans le monde entier. Il crée un lien essentiel entre le peuple et l’Etat comme entre le contexte global et national. Il contribue ainsi au bon fonctionnement de l’Etat de droit démocratique. Suite aux importants bouleversements économiques, techniques et politiques du début du vingt-et-unième siècle, le journalisme suisse et international va au devant d’énormes défis. La critique des sources, la formation de l’opinion publique et la transmission des faits sont soumises à de nouvelles conditions et on constate que le journalisme est déjà entré dans une nouvelle phase. Journalistory.ch met en lumière ces évolutions d’un point de vue historique et questionne les protagonistes de l’époque glorieuse du journalisme de qualité. La collection rassemblera 50 interviews et constituera une mémoire audiovisuelle du journalisme. Elle reflètera l’évolution du métier des années 1960 à nos jours et constituera une source pour la recherche et toute personne intéressée.
Caroline Tron-Carroz, chercheuse en histoire de l’art associée à l’InTRu (Interactions, transferts et ruptures artistiques et culturels) à l’Université François-Rabelais de Tours, publie dans la collection « Médias et Humanités » de l’Ina l’ouvrage La boîte télévisuelle: le poste de télévision et les artistes. L’auteure porte, dans cette étude inédite, un regard renouvelé sur l’histoire de la télévision et les arts.
Présentation:
« Depuis les années 1960, de nombreux artistes ont été sensibles à la forme du poste de télévision, à son design cubique ou en boîte, attirés aussi par sa technique singulière, le tube cathodique, avant que ce dernier ne soit définitivement remplacé par les écrans plats.
Caroline Tron-Carroz entend cerner par cette étude inédite en France les procédés par lesquels des artistes comme Nam June Paik, Wolf Vostell, Edward Kienholz et bien d’autres ont pu entreprendre des expérimentations et opérer des détournements manifestes à partir du médium télévisuel. »
Dans la foulée des évènements de mai 68 qui marquera l’arrêt du Festival de Cannes en 1968, naît, dès l’année suivante, la Quinzaine des réalisateurs. Sous le nom de « Cinéma en liberté », cette section parallèle, créée sous l’impulsion de la Société des Réalisateurs de Films (SRF), cherche, en marge du Festival de Cannes, à créer un lieu de découverte, d’échanges et de fraternité entre les nouveaux cinéastes du monde. La Cinémathèque française rend hommage à la Quinzaine des Réalisateurs en consacrant une rétrospective à sa première édition en 1969. La 50ème édition de la Quinzaine des Réalisateurs se déroulera à Cannes du 9 au 19 mai 2018.
Visiter le site officiel de la Quinzaine des réalisateurs
Le conflit commercial, qui a opposé, en mars 2018, les chaînes privées françaises TF1 et Canal + face aux droits de diffusion des programmes de compétitions sportives, a ouvert le débat sur l’avenir du secteur télévisuel français. Le sujet « La télé est-elle prête pour l’après télé? », diffusé sur France Culture le 13 mars 2018, a fait le point sur la situation du paysage télévisuel français dans le champ international. Face à la puissance de groupes internationaux entièrement autonomes comme Netflix, les perspectives d’avenir des chaînes françaises se situent dans le développement de nouveaux modes de consommation des médias ainsi que dans l’investissement dans de nouveaux contenus.
Le réalisateur, scénariste et journaliste Olivier Joyard tire la série par ses deux bouts. Auteur du documentaire Fins de séries (2016) qui montre la manière dont se conçoit l’ultime épisode d’une série, le réalisateur s’intéresse cette fois-ci auxgénériques de série dans un documentaire qui retrace le processus de création de ces oeuvres visuelles et musicales. Génériques de séries sera diffusé le 26 avril sur Canal +.
Nicolas Roland, chercheur en sciences de l’éducation à l’Université libre de Bruxelles, publiait en 2015 un article intitulé « Technologies et classes sociales : de la fracture aux inégalités » dans lequel il examine le constat suivant: « Le centre de gravité de la fracture numérique a changé : si une large majorité des jeunes ont aujourd’hui’ accès aux outils numériques, il existe de grandes disparités au niveau des compétences liées à l’usage de ceux-ci. »