Les médias de service public en danger?

Pas de SSR sans redevance? Radio Canada démantelée? France Télévisions malmenée? TV5 Monde revient, le 14 décembre dernier, sur les menaces auxquelles font face ces trois institutions de service public. Si l’initiative « No Billag » menace l’existence de la SSR en Suisse, France Télévision et Radio Canada voient également leur fonctionnement menacé par des coupes budgétaires et des mesures politiques.

Patrick Eveno, spécialiste des médias et professeur à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, interrogé par TV5 Monde, apporte son éclairage sur les facteurs de cette remise en cause et l’avenir des médias de service public.

 

« Suisse, France, Canada, faut-il tuer les médias de service public? », TV5 Monde

Lire sur notre site la revue de presse sur l’asphyxie de France Télévisions

Suivre sur notre site le fil d’actualités sur les débats autour de l’initiative « No Billag »

Nouveaux regards sur l’histoire de la production télévisuelle

« How television used to be made? » Rencontre avec John Ellis autour de la production télévisuelle, par Roxane Gray, décembre 2017.

Le séminaire « Dispositifs audiovisuels, industries de l’imaginaire et professionnels de l’écran » a accueilli, le 24 octobre 2017, John Ellis, professeur à la Royal Holloway University de Londres. Dans le cadre de sa conférence « How television used to be made? », ce chercheur et ancien producteur de télévision a présenté le projet de recherche ADAPT qui vise à étudier les techniques et pratiques de la production télévisuelle en Grande-Bretagne avant la généralisation du numérique.

 

 

Lire l’article sur  ce site

 

 

 

 

Le futur campus RTS à Lausanne menacé par « No Billag »

La menace « No Billag » plane sur le projet de construction du campus de la RTS sur le site de l’EFPL, dont l’ouverture est prévue pour l’année 2019. Le constat de Barbara Schutz, cheffe du service relations médias à la RTS, est sans appel : « En cas d’acceptation de l’initiative, le projet sera naturellement définitivement stoppé, sans alternative ni plan B ».

Cet important projet immobilier est destiné à accueillir la radio romande mais également un grand studio de télévision, des camions de tournage, un centre de production multimédia et de nombreux espaces de travail. Cet emplacement ouvre, par ailleurs, la voie à des collaborations avec l’école polytechnique, notamment sur l’avenir des médias. Ce campus, propice à une circulation des métiers et des idées, dépassera-t-il le stade du croquis ?

 

 

 

 

 

« L’ombre de « No Billag » plane sur le campus RTS », Le Temps

« Sur le campus lausannois, la RTS s’affiche avec son grand projet », Le Temps

Présentation du campus RTS, site de l’EPFL

Les archives audiovisuelles: un matériau précieux pour l’histoire

Dans le cadre d’une semaine consacrée aux archives, l’émission de France Culture La Fabrique de l’Histoire s’intéressait mercredi 13 décembre 2017 aux fonds audiovisuels. A cette occasion, l’émission recevait Sylvie Lindeperg, historienne française spécialiste de la seconde guerre mondiale et de l’histoire du cinéma, Hélène Fleckinger, Maître de conférence en cinéma à Paris VIII, et Christophe Gauthier, conservateur de la Cinémathèque de Toulouse.

Les invité.e.s évoquent, entre autres, les archives audiovisuelles de l’université de Vincennes,  le projet « bobines féministes », qui renouvelle les connaissances  sur l’histoire de l’audiovisuel féministe, et les archives cinématographiques.

Cartons de bobines films au Centre de conservation et de recherche de la cinémathèque de Toulouse, 2004.

 

« Ainsi les archives audiovisuelles ne se contentent pas de rendre l’histoire visible : elles la façonnent et lui donnent une nouvelle visibilité. Leur prise en compte déborde donc largement le domaine de l’histoire culturelle : elles constituent un matériau précieux pour une histoire politique, sociale, symbolique des mondes contemporains. »

Sylvie Lindeperg et Ania Szczepanska, A qui appartiennent les images, Maison des sciences de l’homme, 2017,  p. 26.

 

Écouter l’émission.

 

 

 

 

Serie’s Anatomy. Le 8e art décrypté

Games of Thrones a-t-il révolutionné le monde des séries TV ? Les séries surpassent-elles désormais le cinéma ? Netflix est-il le futur de la télévision ? Auteurs du livre Serie’s Anatomy. Le 8e art décrypté, les journalistes Alain Carrazé et Nicolas Nigita tordent le coup, lors d’une interview pour Numerama, à quelques idées reçues sur les séries télévisées et reviennent sur les relations complexes unissant télévision et cinéma.

Extrait :

« De nombreux cinéastes connus se sont toujours frottés à la télévision. Aujourd’hui, il y en a plus, d’abord en raison du nombre plus important de séries, mais aussi parce que le cinéma américain délaisse un peu des sujets plus subtils parce qu’il sont compliqués à traiter sur grand écran. […] Aujourd’hui, c’est l’industrie de la télévision qui a les moyens de prendre ces paris-là. »

 

 

« Dans les coulisses des séries TV, Netflix veut remplacer la télévision », Numerama

« Aux Etats-Unis, Netflix a plus d’abonnés que les chaînes du câble », Le Figaro

« Le succès des séries télé nuit-il au cinéma ? », Franceinfo

Parution d’un ouvrage collectif sur l’internationalisation des biens médiatiques et culturels

L’ouvrage Enquêter sur l’internationalisation des biens médiatiques et culturels dirigé par le sociologue Jean-Baptiste Comby est paru le mois dernier avec le soutien du laboratoire CARISM de l’Université Paris Panthéon-Assas. L’introduction de l’ouvrage « Saisir le social dans les processus d’internationalisation médiatique » est disponible en ligne.

Résumé de l’ouvrage :

« Si l’économie politique [de la mondialisation culturelle] est régulièrement discutée, les professionnels de l’internationalisation des biens culturels et médiatiques ont, eux, fait l’objet de peu d’attention.

Qui sont ces femmes et ces hommes au cœur de l’import-export des biens symboliques ? Comment en viennent-ils à (s’)investir à l’international, avec quelles ressources, en poursuivant quels enjeux et en tenant compte de quelles contraintes? Quels intérêts inséparablement sociaux et nationaux engagent-ils dans leurs métiers ?

La partie visible des échanges symboliques à l’international, souvent teintée d’économisme et de technologisme, dissimule en fait une compétition sociale entre différentes fractions des champs du pouvoir. »

 

SSR face à No Billag: « Le grand tabou du plan B »

Gilles Marchand, directeur général de la RTS, affirme que si une majorité des Suisses vote oui à l’initiative « No Billag », la SSR disparaîtra. Les avis des spécialistes des médias divergent néanmoins sur la question. Existe-t-il la possibilité d’un plan B pour la RTS en cas de votation pour l’initiative « No Billag » ? Si les Alémaniques dressent des prévisions optimistes, les Suisses romands se montrent, quant à eux, plus sceptiques.

«Tous les gens qui font des calculs commerciaux viennent du triangle d’or économique de la Suisse alémanique. Ils sont beaucoup trop optimistes et leurs prévisions relèvent du fantasme. En fait, en excluant toute aide publique, l’initiative «No Billag» est si extrémiste qu’on ne peut pas faire de plan B» note Edi Estermann, directeur de la communication de la SSR.

Ce tabou du plan B met Gilles Marchand face à un choix stratégique. « En avouant un éventuel plan B, il risque de doper le score de l’initiative. Mais, en ne tablant que sur le plan D comme «démantèlement», il s’expose à ne pas être cru ». 

« SSR, le grand tabou du plan B », Le Temps

« No Billag: Si c’est oui, on ferme la RTS », 24heures

« Si la SSR joue sur la peur, No Billag sera acceptée », 24heures

« No Billag provoquera la disparition des TV de toute la Suisse romande », Le Temps

« Les multiples lois des séries », France Culture

L’émission de radio La Suite dans les idées de France Culture a accueilli le 9 décembre dernier, Matthieu Letourneux, auteur de Fictions à la chaîne. Littératures sérielles et culture médiatique. Le spécialiste des médias et de la littérature revient sur l’histoire du phénomène de sérialité dont il situe l’origine autour des années 1830, au moment de l’avènement de la culture de masse.

Résumé de Fictions à la chaîne :

« De Fantômas à James Bond, du récit policier à la science-fiction, d’Harlequin à la Série noire, la culture populaire moderne obéit à une dynamique sérielle : la production et la réception de l’œuvre sont ressaisies dans un ensemble plus vaste de textes qui en détermine la signification. Profondément liées à la culture médiatique et aux logiques de consommation culturelle, ces formes et ces pratiques fictionnelles sont au cœur de notre modernité, dont elles constituent l’une des expressions principales. C’est cette « poétique de la sérialité » que l’auteur étudie dans ce passionnant essai, suivant des axes théorique, historique, médiatique et culturel. »

 

 

Quelques références:

« Les formes de la fiction dans la culture pour jeunesse », Matthieu Letourneux

« Entretien avec Patrick Brion et Matthieu Letourneux », France Culture

« Internet et la définition de la fiction télévisuelle sérielle », Amel Aloui

« La BBC en Majesté » dans La Marche de l’Histoire

La Marche de l’Histoire, émission de France Inter, abordait le 29 novembre 2017 l’histoire de la radiotélévision britannique, la BBC. Le présentateur Jean Lebrun recevait à cette occasion Gaël Villeneuve, sociologue des médias, chercheur au laboratoire Communication et Politique du CNRS.

Sur son blog, Gaël Villeneuve présente brièvement cette rencontre:

« Pour le dire vite : on a échangé sur le mythe « BBC », celui que les journalistes anglais ont construit et qui fait tant rêver les Français. Ses ambitions passées et présentes, les épreuves de sadisme budgétaire que lui font subir ses autorités de tutelle. Avec bien sûr, en toile de fond, les menaces qui planent sur l’audiovisuel public français. »

Gaël Villeneuve est notamment l’auteur de l’ouvrage Les débats télévisés en 36 questions-réponses, paru aux Presses universitaires de Grenoble en 2014.

 

Médiarchie: penser les médias aujourd’hui

Le 2 décembre, l’émission Médialogues de la RTS invitait Yves Citton, professeur de littérature et médias à l?Université Paris 8. Il venait discutait de son ouvrage paru en septembre 2017, Médiarchie, aux Editions du Seuil.

Présentation de Médiarchie :

 

« Nous nous imaginons vivre dans des démocraties, alors que nous vivons dans des médiarchies. Car, plus que les peuples ou les individus, ce sont les publics formés par les médias qui sont les substrats de nos régimes politiques. Même lorsque nous dénonçons le « pouvoir des médias », nous n’entrevoyons qu’à peine à quel point ceux-ci conditionnent nos perceptions, nos pensées et nos actions, individuelles et collectives.
En reliant des courants de pensée étrangers à nos traditions critiques et universitaires, Yves Citton renouvelle considérablement notre boîte à outils conceptuelle et s’applique tournevis en main à recadrer nos débats. De l’écoféminisme à la sociologie des réseaux, des algorithmes de l’apprentissage profond à l’archéologie des infrastructures, de la démonologie au design d’ingénierie, du médiactivisme au médiartivisme, le parcours proposé élargit notre horizon théorique et notre imaginaire politique en explorant d’autres manières de penser les « médias ». »

 

Autour du livre:

Écouter l’émission de Médialogues du 2 décembre 2017.

Écouter l’émission de France Culture, La Suite dans les Idées, qui invitait Yves Citton le 2 septembre 2017.

« Comment le numérique nous façonne » dans Le Temps du 8 septembre 2017.

« Yves Citton, hackeur des médias », dans Le Monde du 12 octobre 2017.

« Yves Citton repense de fond en comble la critique des médias » dans les Inrocks du 11 novembre 2017.

Visiter le site web d’Yves Citton.