Parution: L’écran rouge, syndicalisme et cinéma

L’ouvrage collectif L’Ecran rouge. Syndicalisme et cinéma de Gabin à Belmondo est sorti en mai 2018 aux Editions de l’Atelier  sous la direction de l’historien Tangui Perron, spécialiste des rapports entre mouvement ouvrier et cinéma.

A l’occasion de cette parution, une table ronde organisée le 7 juin 2018 par les archives départementales de la Seine-Saint-Denis, en collaboration avec le Centre d’histoire sociale (CHS) et l’association de soutien à la création cinématographique Périphérie, a réuni chercheurs.euses, archivistes et réalisateurs.trices.

 

Résumé:

« Jean Gabin, cheminot couvert de suie dans La Bête humaine, Simone Signoret et Jean Marais en tête d’un cortège de manifestants, Gérard Philipe et Jean-Paul Belmondo, leaders syndicaux, Jean Renoir, réalisateur d’une Marseillaise financée par une souscription de la CGT, René Clément magnifiant la Résistance dans La Bataille du rail…

Durant ces années de Front populaire, de résistance au nazisme et de Libération, les classes populaires sont à la fois dans les salles et sur les bobines de films, des ouvriers tiennent les premiers rôles, les techniciens occupent les studios, les stars écrivent et distribuent des tracts. Tous descendent dans la rue pour défendre un cinéma français menacé par la déferlante hollywoodienne.

 

 

 

 

Groupes Medvedkine et cinéma militant

Les Nuits de France Culture proposent quotidiennement une sélection d’archives radiophoniques. Mi-mai dernier, l’émission diffusait le documentaire « Les groupes Medvedkine, une histoire de cinéma militant« , une plongée dans l’expérience audiovisuelle et politique de réappropriation de l’outil cinéma par des réalisateurs et des ouvriers et ouvrières français entre 1967 et 1974.

Présentation de l’émission:

Les Groupes Medvedkine, coffret dvd – Les Mutins de Pangée & Iskra

« Les groupes Medvedkine. Le nom fut choisi  comme l’affirmation d’une filiation avec le cinéaste soviétique Alexandre Medvedkine, qui dans les années 30, sillonnait l’URSS à bord de son ciné-train. En 1967, alors que vient de naître le Collectif SLON, Chris Marker tourne avec Mario Marret À bientôt j’espère, un film sur la grève de l’usine Rhodia de Besançon. À la faveur de ce tournage est lancée la dynamique qui verra naître dans la région les groupes Medvedkine, collectifs d’ouvriers des usines Rhodia et Peugeot qui, formés à la prise de vues et de sons, filmeront eux-mêmes leurs conditions de vie et de travail, leurs luttes et leurs actions éducatives et culturelles. Bien des années plus tard, en 2004, Yaël Mandelbaum rencontrait les anciens des groupes Medvedkine qui racontaient ce qu’avait été leur histoire, du côté de Besançon et de Sochaux, de 1967 à 1974. »

 

En plus:

Les films des Groupes Medvedkine à découvrir ici.

« Les vies de Chris Marker, 1921-2012 », titre de l’émission de La Marche de l’Histoire du 14 mai 2018.

« Medvedkine, ou les ouvriers-cinéastes » sur le site de la revue Ballast.

« Le cinéma, arme révolutionnaire des groupes Medvedkine » sur le site du Monde.

« Les groupes Medvedkine » sur le site des Inrocks.

La présentation du coffret de trois DVDs sur les Groupes Medvedkine sur le site des Mutins de Pangées.

 

Les femmes s’animent au festival d’Annecy

A l’occasion du festival du film d’animation d’Annecy, les associations Les femmes s’animent et Women in Animation ont organisé les deuxièmes Rencontres internationales des femmes dans l’animation. Durant la semaine du 11 juin 2018, entretiens et conférences se sont succédés à propos de la discrimination à l’égard des femmes dans le cinéma d’animation français et sur les moyens d’y remédier.

A l’instar des autres secteurs du cinéma, les femmes sont sous-représentées dans les différents métiers de production et subissent de fortes inégalités salariales. Les associations et collectifs se multiplient néanmoins pour promouvoir la place des femmes dans la production cinématographique. Après le Festival de Cannes, c’est au tour du Festival d’Annecy de signer une charte en faveur de la parité hommes-femmes dans les festivals de cinéma.

Voir le programme de ces rencontres

« Cinéma d’animation : encore trop peu de femmes au générique », Le Point, 14 juin 2018

« Le Festival d’animation d’Annecy signe une charte pour la parité », L’Obs, 12 juin 2018

« 300 personnalités du cinéma lancent le collectif 5050 pour 2020 pour l’égalité dans le cinéma », Les Inrockuptibles, 28 février 2018

 

Recensement historique des archives audiovisuelles en Irlande

L’Irish Film Institute (IFI), en collaboration avec Moving Media, entreprise spécialisée dans l’archivage audiovisuel, a lancé au printemps 2016 une campagne afin d’identifier et de recenser le patrimoine audiovisuel de l’Irlande. Le pays, qui ne dispose pas de politique de préservation nationale de son patrimoine audiovisuel, suit les recommandations formulées par l’Union Européenne visant à encourager les Etats membres à préserver et valoriser leurs patrimoines audiovisuels.

Au total, 26 282 documents audiovisuels ont été recensés dans 53 collections et parmi eux, près de 18 300 bandes vidéo, 6 732 fichiers numériques et 1 250 bobines de films. L’enquête a également souligné les nombreux défis de cette campagne: 88% des répondants n’ont aucun catalogue décrivant leurs collections, seuls 5% des conservateurs ont suivi une formation spécifique en matière d’archivage des documents audiovisuels et la plupart des collections ne sont pas conservées dans des conditions propices à la préservation des archives.

 

 

 

 

« The National Moving Image Survey Report launches at the IFI », 19 avril 2018

Lire le rapport « Moving Images Collections in Ireland Survey Report », novembre 2017

« Protection of Film Heritage », Commission européenne

Au Festival de Cannes, la parité laisse à désirer

Coloration politique de sa programmation, diversité sur les écrans, lieu d’accueil des cinéastes dissidents interdits dans leurs pays, le Festival de Cannes est aussi un lieu éminemment politique. La parité hommes-femmes derrière la caméra demeure cependant la grande absente du festival. Depuis 1990, la part des réalisatrices représentées à Cannes est en effet largement inférieure à celle des femmes exerçant ce métier. Pas de nette amélioration cette année: seules  trois réalisatrices sont présentées en compétition. Cette édition 2018 a néanmoins constitué un jury majoritairement féminin: un pas vers la parité ou une compensation symbolique?

« Un festival très politique, mais pas encore paritaire », France Culture, 08 mai 2018

« Le monde devient plus dur envers les cinéastes », RTS.ch, 08 mai 2018

« Cannes 2018 : un pas vers la parité », Le Parisien, 04 mai 2018

« Cinq raisons qui font de Cannes un festival politique », France Culture, 09 mai 2016

 

Netflix als kultureller Imperialist?

Nachdem Netflix kommerzieller Erfolg feierte und ihre Abonnentenzahl von 60 Millionen auf 300 Millionen innerhalb von drei Jahren verfünffachen konnte, verpflichtete der online Streaming-Dienst die Dienste der ehemaligen US-Botschafterin und Sicherheitsberaterin unter Barack Obama. Ob dieser Verpflichtung fragt sich die NZZ, ob Netflix auf dem Wege sei, die Welt zu erobern.

« Ein Manager des TV-Senders NBC kommentierte die Entwicklung (15 Millionen Abonnentenzuwachs nach Ausstrahlung der Serie «Narcos» damals mit den Worten, Streaming-Dienste würden überschätzt, bald würden alle, «wie Gott es vorgesehen hat», wieder zum klassischen linearen Fernsehen zurückkehren. Netflix ging dann aber Gott sei Dank nicht einfach wieder weg, sondern erreicht heute im Gegenteil 125 Millionen Haushalte in 190 Ländern und damit rund 300 Millionen Nutzer. »

Hier können Sie den Artikel lesen.

Vidéo contestataire: Carole Roussopoulos exposée à Martigny

Depuis le 14 avril et jusqu’à la fin du mois d’octobre, la Médiathèque Valais Martigny consacre sa nouvelle exposition a une pionnière de la vidéo militante : Carole Roussopoulos. Intitulée « La vidéo pour changer le monde », l’exposition évoque les années 1970 et ses mouvements sociaux en même temps qu’elle documente la technique vidéo à la lumière des thématiques chères à la vidéaste née en 1945.

Carole et Paul Roussopoulos en tournage, 1969. Photo: Association Carole Roussopoulos

 

De 2009 à 2013, la Médiathèque Valais avec le soutien de Memoriav a réalisé un grand projet de sauvegarde et de mise en valeur des archives vidéo de Carole Roussopoulos, tout juste décédée. Le projet a permis de traiter la majorité du fonds et de poursuivre sa mise en valeur et diffusion.

 

 

 

 

La Quinzaine des réalisateurs a 50 ans

Dans la foulée des évènements de mai 68 qui marquera l’arrêt du Festival de Cannes en 1968, naît, dès l’année suivante, la Quinzaine des réalisateurs. Sous le nom de « Cinéma en liberté », cette section parallèle, créée sous l’impulsion de la Société des Réalisateurs de Films (SRF), cherche, en marge du Festival de Cannes, à créer un lieu de découverte, d’échanges et de fraternité entre les nouveaux cinéastes du monde. La Cinémathèque française rend hommage à la Quinzaine des Réalisateurs en consacrant une rétrospective à sa première édition en 1969. La 50ème édition de la Quinzaine des Réalisateurs se déroulera à Cannes du 9 au 19 mai 2018.

Caméra à la main, le cinéaste Jean-Luc Godard filme une manifestation en mai 1968 à Paris• Crédits : AFP – AFP

Visiter le site officiel de la Quinzaine des réalisateurs

Voir la rétrospective « L’édition 1969 de la Quinzaine des réalisateurs » à la Cinémathèque française du 28 mars au 3 mai 2018

Ecouter « La quinzaine des réalisateurs: naissance d’une utopie », France Culture, 6 avril 2018

« Sociologie d’une institution cinématographique. La S.R.F. et la Quinzaine des réalisateurs », Olivier Thenevin, Mondes contemporains, 2008.

 

Les scénaristes en Suisse: la quête d’une reconnaissance

Le Temps a consacré, le 7 janvier 2018, une série d’articles sur le métier de scénariste. Si la profession a longtemps souffert de la prédominance du réalisateur dans la production audiovisuelle, le boom de la fiction audiovisuelle appelle à un défi narratif qui tend à faire du scénariste le nouveau pivot du processus de création.

Dans le cinéma suisse, les compétences des scénaristes restent peu exploitées. Victimes de l’héritage de la Nouvelle Vague, les scénaristes souffrent d’un manque de reconnaissance et s’effacent derrière la figure du réalisateur, considéré comme seul auteur des films. Cette invisibilité de la profession se manifeste par des filières de formation théorique et pratique encore trop peu développées.

Les télévisions européennes, à l’instar de la télévision publique danoise, Danmarks Radio, mais aussi la RTS, expérimentent des pratiques de production de séries télévisées et accordent une place plus importante aux auteurs. Si le besoin des scénaristes se fait davantage sentir à la télévision publique, la reconnaissance de la profession n’est néanmoins pas encore au rendez-vous en Suisse. Celle-ci semble rater la dernière marche sur le chemin de la professionnalisation des scénaristes et vers la reconnaissance de leurs productions:

«Le jour où le scénariste gardera ses droits sur les textes et donnera une option de production au producteur, ce qui se fait au Danemark ou en Belgique flamande, les séries suisses prendront vraiment leur envol.»

Le réalisateur français François Truffaut discutant le scénario du film «La sirène du Mississippi» avec Catherine Deneuve.

Voir la série d’articles publiés dans Le Temps le 7 janvier 2018:

« Les scénaristes, nouveaux maîtres de l’imaginaire »

« Dans les séries TV romandes, la lente quête d’une politique des auteurs »

« Un master pour apprendre l’écriture d’un scénario »

« Baran bo Odar, le scénariste suisse qui envoûte Netflix »

Lire aussi:

« Le scénariste, ce solitaire invisible », Le Temps 2 février 2018

« Dans le creuset des séries danoises », Le Temps, 22 juillet 2013

« Scénariste, le maillon faible du cinéma suisse », Swissinfo.ch, 20 mars 2014

« Ces scénaristes dans l’ombre des cinéastes », RTS Culture, mars 2018

« Scénariste, un métier peu valorisé », RTS Info, 23 mars 2018

 

Visions du réel, 13-21 avril 2018

Le festival international du film documentaire de Nyon, Visions du réel, qui a presque doublé son audience ces six dernières années, présentera, du 13 au 21 avril 2018, 174 oeuvres venues de 53 pays. Pour sa 49e édition, le festival fait peau neuve avec une nouvelle direction artistique et identité visuelle.

Emile Bujès, directrice artistique fraîchement nommée, a remodelé les sections du festival en ouvrant sa programmation à des propositions plus originales et aventureuses. L’importance donnée à la marque personnelle de leurs auteurs souligne la perméabilité du genre documentaire, notamment dans ses liens avec la fiction:

« Du côté des filmeurs il n’y a pas tellement de revendication d’appartenance à une catégorie spécifique. Je crois que nous sommes au-delà de la question de s’affirmer – ou non – du côté du documentaire. J’ai travaillé à un projet de remontage de Chronique d’un été, de Jean Rouch (ndlr: père du cinéma-vérité), et, dans les rushs qui n’avaient pas été pris au montage initial, on l’entendait demander à des jeunes femmes de refaire la scène… Cela pose évidemment toutes sortes de questions – les castings, le fait de payer des protagonistes – mais il ne faut pas oublier que la fiction peut aussi permettre de protéger certains personnages… »

 

 

 

Consulter le programme du festival

« Le succès ne se dément pas pour Visions du Réel », Le Matin Online, 14 mars 2018

« Visions du Réel ouvre de nouveaux territoires à Nyon », Le Temps, 14 mars 2018

« La tête chercheuse des Visions du Réel », Tribune de Genève, 15 mars 2018