EUscreen et son blog

Le consortium européen d’archives audiovisuelles Euscreen alimente régulièrement un blog avec des articles sur les différents enjeux liés à la numérisation et à la préservation du patrimoine audiovisuel en Europe.

Deux publications récentes de la plateforme:

« Future past: will archives survive digitisation?« : The evolution of preserving analogue through digital means is a recurrent subject and of great importance to the future of archiving. Do the people working in the archives have the relevant skills required for the future, especially in long term data storage solutions, metadata management? This is one of the challenges which British audiovisual institutions have progressively addressed over the last decades. (…)

« IDFA Industry Session: From Archive to Storytelling« : This past November, the International Documentary Filmfestival Amsterdam (IDFA) hosted the panel discussion Industry Session: From Archive to Storytelling. (…)

Premières pratiques radiophoniques et culture moderne du son

Shawn VanCour, chercheur en Media Archival Studies à la UCLA, a récemment fait paraître un ouvrage intitulé Making Radio. Early Radio Production and the Rise of Modern Sound Culture.

Présentation:

The opening decades of the 20th century witnessed a profound transformation in the history of modern sound media, with workers in U.S. film, radio, and record industries developing pioneering production methods and performance styles tailored to emerging technologies of electric sound reproduction that would redefine dominant forms and experiences of popular audio entertainment. Focusing on broadcasting’s initial expansion during the 1920s, Making Radio explores the forms of creative labor pursued for the medium in the period prior to the better-known network era, assessing their role in shaping radio’s identity and identifying affinities with parallel practices pursued for conversion-era film and phonography. (…)

Lire la suite.

 

« Mai 68 à l’ORTF »: une exposition à la Maison de la Radio

Radio France célèbre cette année le cinquantenaire de mai 68 et propose, dans ce cadre, de multiples manifestations. Les radios de France Inter, Franceinfo, France Bleu et France Culture proposent à leurs auditeurs rencontres, émissions et conférences autour des évènements de mai 68.

Une exposition organisée à la Maison de la Radio en partenariat avec l’Ina présente, à partir de photos, de documents d’archives inédits mais aussi sur la base d’extraits sonores et visuels, une rétrospective des ces événements tels qu’ils ont été vécus dans l’enceinte de l’ORTF. Le parcours du visiteur se fera dans trois espaces de la Maison de la Radio,  chacun dévolu à une thématique spécifique. Les visiteurs s’imprègneront de l’atmosphère de  la France des années 60, « La France du Général », avant de découvrir une « ORTF sous contrôle ». Un dernier espace, intitulé « Faire trembler les murs du silence », fera place aux programmes diffusés ainsi qu’aux actions et pratiques de travail opérées par les professionnels de l’institution durant la période.

 

Découvrir l’exposition « Silence radio – Mai 68 à l’ORTF » du 22 mars au 29 juin 2018

Suivre les différents événements proposés par Radio France

Consulter les dossiers thématiques pour prolonger l’exposition

« Mai 68: radios barricades contre voix de la France », France Inter, 20 mars 2018

Visionner l’entretien « Silence Radio » avec l’historien et commissaire de l’exposition Christian Delporte et la scénographe Camille Duchemin

Le rêve numérique face aux sources archivistiques

Le Festival Histoire et Cité se tient à Genève du 21 au 24 mars et propose un programme particulièrement riche sur le thème « Etre libre ». Parmi les multiples projections, conférences et expositions, nous avons notamment retenu une table ronde autour de la problématique des archives à l’heure du numérique. Elle se tiendra le vendredi 23 mars à 15h30 aux Archives d’Etat, qui la co-organisent avec Infoclio et Open Geneva.

Christine de Pisan, « La Cité des Dames ». Manuscrit 2nde moitié XVe s. BGE, Ms. fr. 180, f. 5 v°.

 

« Comment mettre en œuvre les beaux principes d’accès aux documents que défendent les institutions d’archives? Quelles sont les ressources à disposition? Que faire avec la masse des images numérisées? Cette table ronde questionnera l’écart entre les perspectives offertes par le progrès numérique et la réalité matérielle des centres d’archives. »

Intervenants: Jacques Berchtold, Pierre Flückiger, François Grey, Lorenzo Tomasin

Modérateur: Enrico Natale

Faire de l’histoire sur Youtube?

Pour sa 3ème édition, le Festival Histoire et Cité, qui se tient à Genève du 21 au 24 mars, propose un programme particulièrement riche sur le thème « Etre libre ». Nous y avons notamment remarqué deux événements autour de la transmission historique à l’heure des « nouveaux médias » numériques.

Une image de la chaine YouTube de vulgarisation historique Nota Bene, créée par Benjamin Brillaud et qui reçoit un immense succès.

Le jeudi 22 mars à 16h30, Benjamin Brillaud donne une conférence intitulée « La vulgarisation de l’histoire sur YouTube, alliée ou ennemie des historien.ne.es? Le cas de Nota Bene ». Il est l’auteur de cette chaîne qui réunit plus de 570 000 abonné.e.s avec des sujets d’histoire.

Autour du même sujet aura lieu le vendredi 23 mars 17h une table ronde sous le signe « Histoire 2.0 ». Benjamin Brillaud échangera avec Adrià Budry Carbó, journaliste au quotidien Le Temps, et l’historien des sciences Bruno Strasser. Il sera notamment question de la légitimité des nouveaux canaux d’information en comparaison avec les médias dits traditionnels.

Benjamin Brillaud était reçu à France Inter le mardi 13 février autour de la question: Propagande, stéréotypes, spectaculaire : les jeux vidéo font-ils du mal à l’Histoire ? Ecouter l’entretien.

 

Le cinéma européen à l’honneur sur Arte

La série documentaire Cinekino, réalisée à l’occasion des 60 ans du traité de Rome et coproduite par la SSR, raconte l’histoire du cinéma de dix pays européens. Dix épisodes évoquent, à travers des extraits de films cultes, des archives et des entretiens avec des grandes personnalités, les temps forts cinématographiques d’un pays: la France, l’Allemagne, l’Italie, la Belgique, la Grande-Bretagne, l’Espagne, la Pologne, l’Autriche, la République Tchèque, la Slovaquie mais aussi… la Suisse !

Extrait de la présentation:

« Ce cycle de dix documentaires, qui, en raison de leur durée – 26 minutes par épisode – et de leur rythme très vivant – ne cherchent pas à retracer de manière académique et convenue dix parcours cinématographiques nationaux. La série s’emploie plutôt à restituer une photographie du cinéma de chaque pays et à mettre en avant ce que le génie de chaque culture a retenu de ses propres chefs-d’œuvre, comme une évidence. »

 

 

Revoir l’épisode consacré au cinéma suisse sur Arte.fr

Lire la présentation intégrale de la série documentaire

Transbordeur no. 2: exposer la photographie

La jeune revue annuelle Transbordeur, dirigée entre les Universités de Genève et Lausanne par les professeurs Christian Joschke et Olivier Lugon, a récemment fait paraître son deuxième numéro. Le dossier principal s’intéresse à différentes questions autour de l’exposition de la photographie.

Présentation:

Le dossier, au cœur de la revue, croise différents fils autour de la question de l’exposition de la photographie : la célébration du médium lui-même, depuis la divulgation du daguerréotype jusqu’aux premières présentations de la photographie numérique, en passant par la mise en scène de son histoire ; la photographie comme pédagogie par l’image, avec la statistique visuelle, l’astronomie savamment organisée par Aby Warburg, ou encore l’exposition de la Grèce par Fred Boissonnas au lendemain de la Grande Guerre. Les exhibitions d’architecture ou les expositions itinérantes du plan Marshall nous le montrent par ailleurs, la modernité de l’exposition par la photographie c’est de n’être plus ni temple ni sanctuaire, mais de circuler d’un lieu à un autre, d’un dispositif à l’autre. Et la photographie est encore là pour partager l’expérience de l’exposition au-delà des frontières et à travers le temps : les photographies stéréoscopiques prises à l’Exposition universelle de 1867 restituèrent aux millions de regardeurs l’immense bazar où le monde entier avait envoyé ses produits, tandis que des décennies de vues d’expositions artistiques sont aujourd’hui réinterrogées par des artistes, des commissaires et des chercheurs. Dans le Japon des années 1960-1970, auquel plusieurs textes de ce numéro sont consacrés, exposition et photographie ont poussé à l’extrême les utopies post-industrielles dans le sens d’une critique du médium photographique. Lorsque le dispositif se fait discours, que l’image se fait utopie, elle ouvre un nouveau champ des possibles aux multitudes rassemblées. Exposer, en définitive, c’est construire des publics.

Consulter le dossier de presse complet.

 

Wenn Fernsehen über sich selbst berichtet

Die SRG SSR hat den politischen Kampf um ihre Existenz gewonnen. Der Souverän hat die No-Billag-Initiative abgelehnt und somit dem öffentlich-rechtlichen Rundfunk ihre Sympathie zugesprochen. Während des politischen Meinungsbildungsprozesses arbeiteten SRF-Journalisten daran, die Geschichte der Initiative audiovisuell aufzuarbeiten. Gestern Abend  publizierte SRF die Dokumentation « Im Kreuzfeuer – wie die SRG unter Druck kam » und präsentiert die Initiative nicht als eine am Stammtisch von Jungparteien kreierte Schnapsidee, sondern als eine logische Folge historischer Begebenheiten.

« Das Unbehagen gegenüber dem grössten Medienunternehmen der Schweiz ist nicht neu. «DOK» blickt zurück in die Geschichte der Jahrzehnte andauernden Kritik gegen die SRG. Der Film zeigt, wie rechtsbürgerliche SRG-Kritiker in den vergangenen Jahren von libertären Meinungsmachern und ihren radikalen Ideen beeinflusst wurden. »

Sehen Sie hier die Dokumentation.

L’histoire mouvementée de la presse romande

L’historien et professeur ordinaire à l’Université de Fribourg, Alain Clavien, a publié en octobre 2017 un ouvrage qui revient sur l’histoire de la presse en Suisse romande, des origines à nos jours. A cette occasion, il a été invité par deux émissions radiophoniques de la RTS: Versus du 11 octobre et Médialogues du 14 octobre.

Présentation du livre:

En combinant des approches diverses, cet ouvrage propose une histoire de la presse romande des origines à nos jours, en s’attardant sur les logiques qui mènent du journal politique sans but lucratif au journal d’information intégré dans le monde industriel des médias de masse, des petites maisons d’édition adossée à une imprimerie aux grands groupes multi-médias pour lesquels le journal n’est qu’un produit parmi d’autres. Alors qu’elle pouvait encore s’enorgueillir d’une richesse surprenante de titres il y a trente ans seulement, la Suisse romande est aujourd’hui en passe de voir disparaître sa presse… D’une part, l’esquisse d’une évolution générale aide à recadrer les questions, et à en suggérer de nouvelles. D’autre part, en un temps où la presse écrite traverse une période de troubles profonds, voire de crise existentielle à en croire les esprits les plus pessimistes, il n’est pas inutile de comprendre comment on en est arrivé là, en prenant du champ et en considérant une perspective large.

 

 

Le télévision publique au pied du mur, aussi en France

Le 6 février dernier, la plateforme Action Critique Médias publiait un article intitulé « Il y a près de 30 ans, la télévision publique (déjà) au pied du mur ». Le papier revient sur la mobilisation d’intellectuel.le.s français.e.s à la fin des années 1980, qui dénonçaient notamment l’emprise de la publicité sur l’audiovisuel public.

Logo de France 3 en 1988.

Extrait de la lettre signée Ange Casta, Jean Martin, Claude Marti, Christian Pierret, Max Gallo et Pierre Bourdieu, envoyée en mars 1989 au président de la République, au Premier ministre et au ministre de la Culture et de la Communication:

« La Télévision Publique en France est engagée dans une logique de décadence qui met à terme son existence en cause. Le moment est venu de prendre conscience de l’enjeu et d’en mesurer les conséquences. Trois chaînes commerciales de télévision ont été créées ou développées depuis 1986. (…)  La Publicité y dicte sa loi, le programme en est le support et l’audimat le juge suprême. Pour la satisfaction des annonceurs à qui l’on vend des spectateurs/consommateurs par paquets de 1000… Or la Télévision Publique pour ce qui concerne son financement, ses programmes et la recherche du taux d’écoute maximum comme critère unique d’évaluation de son audience, s’est alignée sur le modèle de la télévision commerciale. »

Sur la situation actuelle de la télévision publique en France, lire également l’entretien d’Acrimed avec Fernando Malverde, journaliste et syndicaliste à France télévisions, publié le 26 décembre 2018.