La « révolution numérique » met la presse écrite en difficulté. Elle fait face à un lectorat fragmenté, à la rude concurrence des réseaux sociaux et à la gratuité des nouveaux formats de l’information. Mais la crise actuelle n’est pas la première que traversent les journaux papier, coutumiers des défis posés par les nouvelles technologies. Retour dans les années 1980.
Le 7 mars dernier, le site français ACRIMED (Observatoire des médias – Action critique médias) publiait un long article qui revient sur l’histoire du télévision publique de l’Hexagone et propose une réflexion sur les changements futurs à y apporter pour qu’elle demeure un véritable service public.
Extrait:
« Pour que le secteur public devienne un véritable service public, pour que les programmes (information, culture, divertissement) soient conformes à sa vocation, la question des ressources, même si elle ne recouvre pas tous les problèmes, est tout sauf secondaire. Il faut doter l’audiovisuel public de moyens comparables à nos voisins allemands ou anglais pour produire des émissions d’information, des programmes, des fictions, des séries et des documentaires, affranchis de la seule logique du marché. »
L’homme de radio et de télévision français Jean-Christophe Averty s’est éteint le 4 mars dernier. Pour évoquer sa façon sans pareille de faire de la télévision, l’émission de France Inter La Marche de l’Histoire invitait le chercheuse Sylvie Pierre quelques jours plus tard.
« « Ça vous intéresse, les années 60 ? s’étonnait-il. Mais vous ne les avez pas vécues ? » Averty proclamait qu’il ne datait que de lui-même. Néanmoins il a passé des milliers d’heures à recueillir la parole des vieux artistes et musiciens et à chiner dans les brocantes jusqu’à transformer sa maison en une affolante caverne d’Ali Baba.
Oui, donc les années 60 nous intéressent – comme nous intéressent d’ailleurs toutes les années. On regardait alors la télévision, les yeux écarquillés, comme un oiseau qui prenait son envol. Jean-Christophe Averty indiquait une des directions qu’elle pouvait prendre. »
En son hommage, le Figaro a par ailleurs republié un entretien que le « révolutionnaire de la télévision » accordait au journal en avril 1997. Il était alors question d’Ubuplus à l’oeil, un programme que lui avait commandé Canal+ et qui offrait une nouvelle occasion à «l’homme qui osa passer à la télévision un bébé à la moulinette» de faire la démonstration de son talent narratif et visuel.
Dans son ouvrage Télévisions, publié en automne 2016 chez Grasset, le directeur éditorial d’Arte Bruno Patino livre anecdotes et réflexions sur la télévision d’hier et de demain. Il en parlait en octobre dernier sur France Inter et la veille de Noël au micro de Médialogues, sur RTS La Première.
Bruno Patino a été directeur des programmes des antennes et du numérique de France Télévisions jusqu’en août 2015. Il a auparavant exercé son métier dans tous les types de médias. Il a notamment co-dirigé Le Monde, dirigé Télérama, France Culture, France 5…
Que reste-t-il de la télévision quand les nouveaux écrans connectés nous amènent ses images à l’endroit et au moment où nous le souhaitons ? Lorsque de grands groupes mondiaux contournent les chaînes pour mieux satisfaire nos nouveaux et compulsifs besoins de programmes ? Quand des adolescents armés d’une simple caméra numérique regroupent des millions de fan pour chacune de leurs vidéos postées sur les réseaux ? Quand les enfants les plus jeunes autrefois fascinés se détournent du poste ? Il reste l’avis de décès, non pas de la télévision, mais de ce qu’elle a été.
L’émission de radio Là-bas si j’y suis, anciennement diffusée sur France Inter et désormais indépendante, proposait en avril 2007 une histoire de la privatisation de la chaîne TF1. Un exemples parmi d’autres qui illustre la libéralisation des télévisions européennes durant la décennie 1980.
Il faut « éloigner l’État de l’information » disait le Ministre de la culture François Léotard à l’Assemblée nationale française, le 14 mai 1986.
Sur le site « Der Archivar », la SRF présente des trouvailles audiovisuelles issues de ses archives.
Der Archivar birgt im SRF Archiv Radio- und Fernsehperlen. Er sucht abseits der grossen aktuellen Themen nach Personen, Ereignissen und Geschichten, die dabei sind, in Vergessenheit zu geraten, obschon sie auch heute noch von Bedeutung sind.