Appel à communications: Littérature et télévision en Belgique francophone

Selina Follonier (Université de Lausanne) et David Martens (Université de Louvain) encadrent une journée d’études consacrée à la « Littérature et télévision en Belgique francophone ». Organisée conjointement par la revue des lettres belges de langue française Textyles et les Archives et Musée de la littérature (AML), cette rencontre se déroulera à Bruxelles le 04 décembre 2020.

La télévision belge francophone (RTBF) a dès ses débuts constitué un espace critique dédié à la littérature et a diffusé des programmes spécialisés autour de l’actualité éditoriale et des œuvres du patrimoine. Si les relations entre la télévision et la littérature demeurent encore peu explorées, les avancées récentes en matière de numérisation du patrimoine audiovisuel invitent cependant à s’interroger sur les dispositifs mis au service de la médiation télévisuelle du littéraire. Cette journée d’études se donne pour objectif de mettre en lumière les formes de médiatisation du littéraire à la télévision belge ainsi que les modalités de la représentation audiovisuelle des écrivains et de leurs œuvres.

Les propositions de communication (400 mots maximum, ainsi qu’une courte bio-bibliographie) sont à envoyer conjointement à Selina Follonier (selina.follonier@unil.ch), David Martens (david.martens@kuleuven.be) et Laurent Demoulin, directeur de Textyles (ldemoulin@ulg.ac.be), au plus tard le 15 avril 2020. 

Edmond Maire, Yves Montand et Bernard Pivot sur le plateau d’Apostrophes en 1987• Crédits : DERRICK CEYRAC / AFP – AFP

 

Extrait de l’appel à communications:

« Quels genres et formats sont mobilisés par les émissions et comment évoluent-ils au fil des décennies ? Qui sont les acteurs, instances et réseaux professionnels impliqués dans leur production ? Quel éclairage les sources audiovisuelles jettent-elles sur la vie littéraire en Belgique et comment informent-elles la mémoire du passé littéraire récent ?

Conjointement, il conviendra de s’intéresser à la présence des écrivains belges à la télévision. Comment ces auteurs investissent-ils la scène d’expression que déploie le nouveau média ? Dans le sillage de récents travaux portant sur les figurations médiatiques de l’écrivain et sur l’entretien littéraire, on cherchera à examiner les scénographies, les stratégies discursives et les démarches d’auto-présentation, ainsi que la manière dont ces interventions publiques donnent à penser l’articulation entre pratique littéraire et culture médiatique. Au-delà de la tribune qu’offrent les chaînes télévisées de leur pays d’origine, ces enjeux concernent également les passages des écrivains belges à la télévision française (voire plus généralement étrangère), de même que les apparitions d’écrivains français sur les plateaux de la RTBF.

Enfin, il y aura tout lieu de questionner les modes de convocation des œuvres littéraires au petit écran ainsi que l’imaginaire du littéraire qui se dégage du prisme cathodique. Au-delà des citations ou des références présentes dans les émissions, le corpus des adaptations télévisées d’œuvres littéraires belges mérite à ce titre d’être considéré. Inversement, on pourra réfléchir aux échos que suscite la télévision dans la sphère de l’écrit. Car, pour constituer une voie de diffusion et un outil de promotion privilégié, la télévision, symbole par excellence de la médiaculture contemporaine, ne manque pas de devenir à son tour un objet de représentation et d’alimenter la création littéraire. »

Les archives audiovisuelles de l’armée suisse

Le Centre des médias électronique (CME) du Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports (DDPS) a mis en ligne une médiathèque historique. Cette nouvelle plateforme rassemble tout le contenu audiovisuel de l’armée à valeur historique.

 

Présentation:

« Au fil des ans, le centre des médias électroniques de l’armée (CME) a rassemblé un vaste patrimoine audiovisuel qu’il a pour mission de préserver et de valoriser. Après trois ans d’un travail minutieux de tri et de numérisation, la nouvelle médiathèque historique de l’armée est désormais disponible. Celle-ci rassemble des milliers de documents, non seulement du CME, mais aussi d’autres partenaires, notamment la Bibliothèque Am Guisanplatz. Cartes postales, aquarelles, photos d’époque ou encore films: ce patrimoine inestimable couvrant plusieurs siècles d’histoire militaire est désormais atteignable en quelques clics. »

Le communiqué de presse du DDPS.

 

Parution: Introduction à l’étude des cultures numériques

Raphaël Baroni, professeur associé à l’Ecole de français langue étrangère de l’Université de Lausanne, et Claus Gunti, enseignant à l’Ecole d’art de Lausanne et boursier au Centre allemand d’histoire de l’art de Paris, ont dirigé l’ouvrage Introduction à l’étude des cultures numériques. La transition numérique des médias, paru il y a quelques jours. François Jost, de l’Université Sorbonne Nouvelle, signe le chapitre sur la transition numérique de la télévision.

Présentation:

« Notre culture est entrée il y a près de 50 ans dans l’ère numérique. Impactant ses techniques de production, ses canaux de diffusion et ses modes de consommation, cette transformation a notamment redécoupé les frontières traditionnelles qui permettaient d’identifier différents « arts » ou « médias ». Cet ouvrage retrace l’évolution propre de chaque média confronté aux technologies numériques, puis envisage le phénomène de la convergence médiatique qui a conduit à l’interconnection des médias traditionnels. Il offre enfin un aperçu des principaux paradigmes et des problématiques incontournables qui émergent dans un tel contexte. »

Consulter la table des matières.

 

Ecoutez Raphaël Baroni et Claus Gunti au micro de l’émission de la RTS Médialogues du 7 mars 2020.

 

IIIe Congrès de la SPHM: le programme est en ligne!

Les inscriptions sont désormais ouvertes pour le IIIe Congrès de la Société pour l’histoire des médias (SPHM) consacré aux « Métiers et professions des médias (XVIII-XXe siècles) ». Il se déroulera du 4 au 6 juin à l’Université de Lausanne et accueillera plus de 90 chercheurs et chercheuses en histoire des médias et media studies.

Le congrès a également mis en ligne le programme de ses journées. Sept sessions se succèderont autour de thématiques variées. Parmi elles : les identités professionnelles, les métiers de l’ombre, le journalisme d’investigation, les professionnelles des médias mais aussi, sur un temps long, les gatekeepers, les spectacles itinérants et le dispositif de la lanterne magique.

Ces sessions seront jalonnées par les conférences de deux keynotes invitées : Brooke Kroeger (NYU) parlera du Journalism’s Women puis Yvonne Zimmermann (Université de Marburg) évoquera les « Performative Configurations of the Art of Projection for the Popular Transfer of Knowledge ».

Deux tables rondes feront également la part belle à l’histoire des médias en Suisse. La première « Cartographying Media History in Switzerland » sera animée par des chercheurs et chercheuses suisses tandis que la seconde, qui ponctuera ce congrès, réunira plusieurs professionnels des médias de Suisse romande autour d’une discussion sur le tournant numérique.

A vos inscriptions !

 

La RTS sur le site de l’EPFL en 2025

Ce jeudi 27 février, la Radio-Télévision suisse (RTS) a annoncé que la production de son télé-journal quittera la tour RTS de Genève pour être transféré sur le site de l’EPFL à Ecublens en 2025. Ce nouveau centre de production – qui regroupera des activités radio-TV-digitales – tend à renforcer la présence de la RTS dans les cantons romands.

Trois projets verront également le jour à Genève. Un nouveau studio «info Genève» sera créé dans la tour et inauguré en octobre 2020 tandis que deux nouveaux pôles de production seront montés en parallèle : un pôle médias «Genève Vision» sur la Genève internationale et un pôle de création digitale.

 

Image: Keystone

 

« L’Actualité et le téléjournal de la RTS déplacé à l’EPFL en 2025 », Le Temps, 27 février 2020.

« Le projet de bâtiment de la RTS à l’EPFL franchit une étape importante », RTS info, 13 décembre 2019.

« La guerre des drones »: une autre approche du télévisuel

Notre collègue Anne-Katrin Weber a dirigé le dernier numéro de la revue A Contrario sur le thème « La guerre des drones ». Les articles réunis « mettent en évidence les dimensions multiples du dispositif dronique à travers un dialogue interdisciplinaire », explique l’historienne de la télévision dans l’introduction du volume. En effet, les contributions proposent des regards variés sur cet objet complexe, que ce soit en termes d’approche ou de période et de lieu étudiés.

L’introduction, « Le dispositif du drone », offre une revue efficace de la littérature en sciences sociales sur le sujet en fournissant simultanément des outils méthodologiques pour penser et problématiser la complexité du drone, conçu comme un « un assemblage, une matrice, un dispositif ».

Anne-Katrin Weber a par ailleurs contribué au numéro avec un article qui adopte une perspective historique: « «L’œil électrique» et «la torpille volante»: pistes pour une histoire du drone à partir de l’histoire télévisuelle ». Le texte « propose d’étudier l’histoire des drones par le biais de l’histoire de la télévision. S’intéressant plus précisément aux échanges entre les domaines militaire et civil, sa focale s’éloigne d’une étude stricte des drones pour embrasser une approche d’histoire des médias et d’archéologie télévisuelle ».

La « torpille volante avec un œil électrique » : esquisse d’un missile téléguidé intégrant un système télévisuel, proposée en 1934 par Zworykin, directeur des recherches télévisuelles à la RCA

Une autre collègue, Marie Sandoz, a pour sa part traduit un texte de Lisa Parks, « Guerre des drones, médiation verticale et la classe ciblée » ainsi que présenté les travaux de la chercheuse au MIT dans un article complémentaire, « Verticalité, drones et géopolitique : les travaux de Lisa Parks ». Ce dernier vient mettre en perspective la traduction et vise par ailleurs à faire mieux connaître l’approche intéressante de la spécialiste des médias étatsunienne au public francophone.

Le numéro est bien sûr riche de plusieurs autres contributions. Elles abordent le stress post-traumatique chez les pilotes de drones, la question de la légalité/l’illégalité des frappes sous l’administration Obama, l’usage des drones en Afrique, l’intégration de drones au sein de la Police neuchâteloise, la contestation générée par un projet au sein de Google visant à équiper les drones du gouvernement des États-Unis et finalement les liens entre représentations de la masculinité militaire et drones dans le cinéma hollywoodien.

Bonne lecture!

Genre et médias: séminaires et ateliers

Les séminaires en histoire du genre font désormais légion dans le paysage académique francophone et s’ouvrent notamment à l’histoire des médias. Tour d’horizon :

Les doctorant·e·s de l’équipe ISOR (Images, Sociétés, Représentations) de l’Université Paris I organisent en 2019 leur séminaire doctoral autour des « Femmes dans les métiers de l’audiovisuel et des arts du spectacle ». Les différentes contributions porteront sur diverses professions notamment les femmes cinéastes et photographes, les chanteuses de jazz et les réalisatrices de télévision.

L’INA et Sorbonne-Nouvelle lancent cette année la troisième édition de  leur séminaire fondé en 2018 et dédié aux professionnelles de l’audiovisuel. Des productrices, anciennes monteuses et femmes journalistes ainsi que des chercheuses spécialisées en histoire des médias sont notamment intervenues au cours de ces deux dernière années.

1954 : Arlette, la première speakerine de la TV genevoise puis de la TSR. ©TSR

 

Signalons également le séminaire « Genre, médias et communication » co-organisé depuis 2017 à Sorbonne-Nouvelle par l’Institut de Recherche Médias, Cultures, Communication et Numérique (IRMÉCCEN). La chercheuse Delphine Chedaleux (UNIL) est notamment intervenue lors de cette dernière édition au sujet de la culture sentimentale et de ses modes d’appropriation en féministe. L’historienne a d’ailleurs donné en automne 2019 un séminaire sur le « Soap opera et ses spectatrices : une approche par les cultural studies » à l’UNIL et partage ses réflexions dans son carnet de recherches « (É)toiles sociales. Genre et cultures médiatiques ».

Mentionnons pour finir l’atelier doctoral « Histoire du genre » organisé à l’EHESS qui réunit depuis 2017 les doctorant.e.s travaillant sur des périodes différentes, aussi bien sur l’histoire du genre, que sur l’histoire des femmes ou des masculinités, ou qui envisagent le genre comme un outil ponctuel à mobiliser dans leur travail de thèse.

Videofreex: archives digitales 1969-2019

Le groupe pionnier de vidéo et de télévision pirate Videofreex, qui a fêté ses 50 ans en 2019, a récemment mis à disposition ses archives sur un nouveau portail: videofreex.com.

Le site web se veut destiné aussi bien aux chercheurs·euses, aux enseignant·es et aux étudiant·es qu’aux artistes et producteurs·trices de contenus médiatiques. Le portail propose des vidéos (payantes), des photographies, des dessins, des documents, des œuvres d’art…

A noter par ailleurs que le groupe continue d’être actif, en organisant notamment des projections et des expositions, et en éditant et restaurant des vidéos datant des années 1970.

Parution: Spécial cinéma, face à la critique

Sylvain Portmann, historien du cinéma et chargé de cours à l’Université de Lausanne, a contribué au volume collectif Freie Sicht aufs Kino. Filmkritik in der SchweizParu en octobre 2019 et dirigé par Philipp Brunner, Tereza Fischer et Marius Kuhn, l’ouvrage aborde l’histoire et le développement de la critique cinématographique en Suisse.

Parmi les contributions, Sylvain Portmann s’intéresse à la critique de cinéma à la télévision et consacre son étude à l’émission « Spécial cinéma » diffusée à la Télévision Suisse Romande de 1974 à 1995. L’historien revient sur les entretiens, reportages et figures phares de l’émission  – et en premier lieu son producteur et présentateur Christian Defaye – et inscrit ces moments de télévision dans une réflexion plus large sur la critique du cinéma.

 

« Le livre apporte une contribution importante au traitement de l’histoire et du développement de la critique cinématographique suisse et examine son riche passé, sa situation actuelle ainsi que les développements futurs possibles. […] Le livre dépeint la critique cinématographique suisse dans des textes accessibles et dans toute leur hétérogénéité: dans leur diffusion dans les régions respectives du pays; dans leurs différents formats de médias tels que la presse écrite, la radio, la télévision et en ligne; dans le passé, le présent et l’avenir; en relation avec la politique de genre. »

Surveiller et contrôler par le tube cathodique : une autre histoire de la télévision (1950-1970)

A vos inscriptions!

Durant le semestre de printemps, notre collègue Anne-Katrin Weber, historienne de la télévision à la Section d’histoire et esthétique du cinéma de l’Unil, donne l’enseignement « Surveiller et contrôler par le tube cathodique : une autre histoire de la télévision (1950-1970) ».

Le cours se propose d’historiciser la surveillance de masse actuelle, où la collecte de données par des acteurs publics et privés est ubiquitaire et ininterrompue. Cette forme spécifique de pouvoir a en effet des origines qui précèdent l’ère du numérique et du Big Data. L’émergence de la télésurveillance dès les années 1950 est notamment un moment central dans le façonnement de la surveillance contemporaine.

Les séances prévoient d’aborder l’histoire de la télésurveillance à travers l’étude d’une forme particulière de télévision, la télévision industrielle.  Résultat de recherches militaires dans les années 1940, elle est ensuite repensée pour servir des objectifs en temps de paix. Son champ d’application est extrêmement divers. Il englobe l’automatisation de processus de fabrication industrielle, mais également la gestion de trafic, la rationalisation des systèmes d’information dans les bibliothèques, ou encore la surveillance de l’espace public. Cet enseignement se propose donc d’explorer l’histoire de la télévision industrielle des années 1950 aux années 1970 afin de comprendre ses multiples usages et ses nombreuses implications, ainsi que ses liens avec la société de surveillance actuelle.