Podcast: Histoire en séries

Depuis mars 2020, le podcast Histoire en séries propose de décrypter une série à la lumière des sciences humaines et historiques. Chaque semaine, un ou une universitaire met en perspective une oeuvre culturelle choisie.

Le podcast s’ouvrait par exemple avec une discussion sur la cultissime Game of thrones avec l’historien Florian Besson et la spécialiste du médiévalisme et de la fantasy Justine Breton. La série française Marseille, fait quant à elle l’objet des réflexions de l’historien Hayri Özkoray alors que l’Inde coloniale d’Indian Summers est commentée par la doctorante Sara Legrandjacques. N’oublions pas l’épisode dédié à la mini-série Chernobyl, durant lequel la spécialiste de l’histoire soviétique Julie Deschepper parle notamment du fonctionnement social de l’URSS des années 1980 et des enjeux de mémoire actuels de la catastrophe. Pour finir, signalons l’émission sur la toute récente mini-série Unorthodox qui s’intéresse à la communauté juive ultra-orthodoxe de New York. Elle est décryptée par Sonia Goldblum, maîtresse de conférences à l’Université de Haute-Alsace et spécialiste du judaïsme.

Image de la série HBO « Chernobyl » (2019)

Et puisqu’il est question de l’analyse de productions audiovisuelles par des historiens et historiennes, mentionnons quelques épisodes récents du podcast Paroles d’histoire dédiés à plusieurs films, à l’instar de ceux sur Dunkerque, Titanic, Un Peuple et son Roi, Rambo, Excalibur, etc. Mais aussi sur le long-métrage helvétique Die Göttliche Ordnung (L’Ordre divin, 2017) sur la lutte pour le droit de vote des femmes en Suisse.

Bonne écoute!

Parution: 1980. L’an zéro du monde contemporain?

Le mois de mai dernier a vu la parution du dernier numéro de la revue de la Faculté des Lettres de l’Université de Lausanne, Etudes de Lettres. Le volume propose près de cinquante contributions qui s’articulent autour du thème « 1980. L’an zéro du monde contemporain? ».

Le couple Müller dans l’émission de débat «Magazin TV», 15 juillet 1980. © Schweizer Radio und Fernsehen.

Nous avons participé à l’initiative avec deux articles. François Vallotton et Anne-Katrin Weber signent le papier « Un scandale télévisuel dans l’été chaud zurichois » qui revient sur les manifestations de la jeunesse zurichoise de la période et en particulier sur une émission de télévision qui va, dans ce contexte, défrayer la chronique. Marie Sandoz propose quant à elle le texte « Une télévision satellite suisse? Libéralisation de l’audiovisuel public et «nouveaux médias»: l’année 1980 » qui s’attache à inscrire un projet de télévision satellite suisse dans le paysage médiatique en mutation du début de cette décennie 1980.

Le numéro est bien entendu riche de bien d’autres réflexions à découvrir alors que Gilles Philippe et Jérôme Meizoz (Section de Français), qui ont dirigé le volume, le présentent dans une vidéo.

L’audiovisuel au service de l’enseignement académique

A l’occasion du cinquantenaire de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) célébré en septembre 2019, Eugénie Constantin et Michael Wagnières, deux étudiant·e·s de la section d’histoire et d’esthétique du cinéma à l’Université de Lausanne supervisé·e·s par le Prof. Olivier Lugon,  ont réalisé plusieurs documentaires et interviews portant sur l’utilisation de l’audiovisuel à l’EPFL, de sa création jusqu’à ce jour. Dans cet article, tous deux reviennent sur l’histoire de ses usages dans l’institution ainsi que sur leur propre expérience d’une production audiovisuelle.

 

Photo personnelle prise sur le campus de l’EPFL.

 

Dans la deuxième moitié du XXe siècle, l’émergence des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (NTIC) a fortement attiré l’attention des scientifiques et des institutions académiques. Les potentialités offertes par les dispositifs audiovisuels se sont d’ailleurs trouvées au cœur des préoccupations de l’EPFL dès sa création en 1969, dans le but d’optimiser les méthodes d’apprentissage. Mais à quel point sont-elles en mesure de révolutionner l’enseignement académique ? Nous postulons que les technologies audiovisuelles sont des dispositifs de production propre à être mis au service de l’analyse scientifique, et qu’elles sont également dotées d’une double fonction pédagogique : comme support d’enseignement pour les professeurs d’une part, et pris en charge par les étudiants d’autre part.

Lire l’article.

Conférence: La mobilité dans l’histoire des médias

 

L’historien des médias Gabriele Balbi (Université de la Suisse italienne) et le sociologue des médias Paolo Magaudda (Université de Padoue) donneront le séminaire « Between mobile privatization and privatized Mobility. Looking at the mobile media in historical perspective » le 27 mai prochain. Les spécialistes proposeront une perspective théorique sur la question et présenteront des études de cas plus particulièrement sur les technologies du son et la téléphonie mobile.

Organisée par le Centre for Advanced Studies in Mobility & Humanities de l’Université de Padoue, la séance devait se dérouler  dans la ville italienne. En raisons des circonstances actuelles, elle a été déplacée sur Zoom. Il est possible de s’inscrire dès maintenant ici.

CFP: Le Temps des médias et les masculinités médiatiques

La revue d’histoire Le Temps des médias consacrera son numéro de 2021 aux masculinités médiatiques. La surreprésentation masculine dans les médias, tant dans les instances dirigeantes que dans les figures représentées, est un constat maintes fois établi dans le champ académique. Ce dossier se donne toutefois pour objectif de dépasser cette observation univoque pour analyser ces phénomènes dans toute leur complexité.

D’une part, plutôt que de faire référence à une norme unique dans l’espace et dans le temps, les contributions devront souligner la multiplicité des modèles de masculinités ainsi que leurs interactions. D’autre part, les médias pourront être analysés tant comme reflet et constructeur de cette masculinité hégémonique que comme vecteur de sa contestation. Trois axes de réflexion seront privilégiés : les conditions médiatiques de construction d’une masculinité hégémonique ; les natures et « crises de la masculinité » ainsi que les masculinités hybrides et alternatives dans les médias.

 

« Il s’agira de voir comment le discours médiatique contribue tout à la fois à l’enracinement des modèles de genre (prescriptions, mises en scène d’un idéal masculin) mais aussi à l’émergence de propositions alternatives (refus du virilisme, réflexion sur la supposée « crise » des masculinités). Nous nous pencherons également sur la réception de ces différents discours ». 

 

Les propositions (titre, mots-clés, résumé en 3 000 signes maximum, affiliation) sont à adresser aux quatre coordinateur.trice.s du numéro avant le 31 mai 2020 :

Annabelle Allouch-Baker : Annabelle.allouch@u-picardie.fr ; Arnaud Baubérot : bauberot@u-pec.fr ; Pierre-Emmanuel Guigo : pierre-emmanuel.guigo@u-pec.fr et Caroline Muller : caroline.muller@univ-rennes2.fr

Elles seront ensuite évaluées en double-aveugle par le comité de rédaction de la revue ainsi que par des experts extérieurs.

Lire l’appel à communications.

CFP: Race and Europe’s TV Histories

La revue VIEW Journal of European Television History and Culture a lancé un appel à contributions pour un numéro spécial sur le thème « Race and Europe’s TV Histories ». Ce numéro entend participer à l’intégration de la problématique raciale dans la recherche européenne sur la télévision, quasiment absente sur le Vieux Continent alors que les études télévisuelles aux Etats-Unis mobilisent le concept de race depuis longtemps déjà. On assiste toutefois aujourd’hui à un regain d’intérêt interdisciplinaire sur les multiples implications du racisme dans l’Europe post-coloniale et post-socialiste. Ce numéro en est l’une des manifestations.

Une image du générique du soap opera Empire Road (BBC, 1978-1979). Plus d’informations ici.

Extrait de l’appel:

« This special issue will begin the work of documenting and understanding the many ways in which television has both perpetuated and critically interrogated racialized regimes in Europe and in European countries’ ongoing relationships to their postcolonial geopolitical spheres.

We welcome proposals that explore how postwar television in Europe has naturalized, confirmed and challenged racial categories and racialized relations in the course of the medium’s history, including its extended, postcolonial dimensions. We are interested in any work at the crossroads of race and television, both historical and contemporary, including areas such as aesthetics, representation, genre, labor, industry, marketing, advertising and reception. Those contributors engaging with issues of nation, region, ethnicity and culture are encouraged to situate/emphasize/explore the relation with race in their proposals. »

Les propositions sont à envoyer jusqu’au 1er juin 2020.

Parution: Seeing by Electricity: The Emergence of Television, 1878-1939

Doron Galili, chercheur en études médiatiques à l’Université de Stockholm, a récemment publié l’ouvrage Seeing by Electricity. The Emergence of Television, 1878-1939 chez Duke University Press. Le livre propose une histoire longue de la relation entre télévision et cinéma en la faisant remonter non pas aux débuts des années 1940, quand les deux industries commencent à être en concurrence, mais à la fin du XIXe siècle. Le chercheur s’intéresse alors à différents dispositifs télévisuels imaginaires et à la manière dont ils sont pensés en relation au film. Sa démarche – intermediale – s’apparente notamment à celle de l’historien des médias William Uricchio dont plusieurs travaux portent également sur le XIXe siècle et les « débuts » de la télévision (par exemple, ce texte).

Présentation de l’ouvrage:

« Already in the late nineteenth century, electricians, physicists, and telegraph technicians dreamed of inventing televisual communication apparatuses that would “see” by electricity as a means of extending human perception. In Seeing by Electricity Doron Galili traces the early history of television, from fantastical image transmission devices initially imagined in the 1870s such as the Telectroscope, the Phantoscope, and the Distant Seer to the emergence of broadcast television in the 1930s. Galili examines how televisual technologies were understood in relation to film at different cultural moments—whether as a perfection of cinema, a threat to the Hollywood industry, or an alternative medium for avant-garde experimentation. Highlighting points of overlap and divergence in the histories of television and cinema, Galili demonstrates that the intermedial relationship between the two media did not start with their economic and institutional rivalry of the late 1940s but rather goes back to their very origins. In so doing, he brings film studies and television studies together in ways that advance contemporary debates in media theory. »

L’introduction de l’ouvrage est en libre accès sur le site de l’éditeur.

Visitez également le site web de Doron Galili.

On peut finalement signaler deux textes du chercheur sur l’histoire longue de la télévision: une traduction française et un article dans un numéro de la revue View dirigé par Andreas Fickers et Anne-Katrin Weber. Les deux contributions sont librement accessibles:

Galili, Doron. « L’histoire des débuts de la télévision et les théories modernes de la vision ». In Télévision, le moment expérimental, édité par Gilles Delavaud et Denis Maréchal, 139‑50. Paris: Apogée, 2011.

Galili, Doron. « Tom Swift’s Three Inventions of Television: Media History and the Technological Imaginary. » VIEW Journal of European Television History and Culture, 4/7 (2015): 54-67.

 

Décès du cinéaste Francis Reusser

Le cinéaste suisse Francis Reusser est décédé le 10 avril 2020. Né en 1942 à Vevey, Francis Reusser se forme à l’Ecole de photographie de Vevey puis à la Télévision Suisse Romande et réalise de nombreux magazines pour la télévision. Personnalité engagée, il se lance dans une carrière de cinéaste dans les années 1970 et témoigne de l’ébullition contestataire de son temps. En 1985, il adapte, à la suite d’autres cinéastes romands, l’un des romans de l’écrivain suisse Charles Ferdinand Ramuz, Derborence, et reçoit l’année suivante le César du meilleur film francophone. L’émission de la TSR TVScopie revient le 22 avril 1985 sur le tournage du film.

Francis Reusser s’est également investi dans la formation cinématographique et a co-fondé avec l’historien du cinéma François Albera la section audiovisuelle de l’École Supérieure des Arts Visuels de Genève.

Avec le soutien de Memoriav et de la RTS, la Cinémathèque suisse a restauré depuis 2018 quatre de ses films qu’elle a intégrés à son catalogue de diffusion : le film à sketchs Quatre d’entre elles, œuvre collective et pionnière pour le Nouveau cinéma suisse, présenté à la Semaine de la Critique à Cannes en 1968 ; Vive la mort, premier long métrage de fiction de Francis Reusser présenté à la Quinzaine des Réalisateurs en 1969. Le programme est complété par Seuls, sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs en 1981 ainsi que par Le Grand Soir, Léopard d’Or à Locarno en 1976.

 

 

« Le réalisateur Francis Reusser s’est éteint à l’âge de 78 ans », RTS Culture, 10 avril 2020.

« Décès du cinéaste Francis Reusser », Vertigo, 10 avril 2020.

« Francis Reusser, décès d’un éternel rebelle », Le Temps, 10 avril 2020.

CFP: Archives audiovisuelles de la littérature

 

Selina Follonier (Université de Lausanne), Anthony Glinoer (Université de Sherbrooke) et Karim Larose (Université de Montréal) organisent un colloque sur les « Archives audiovisuelles de la littérature » qui se tiendra à Montréal les 15 et 16 avril 2021. L’appel à contributions est ouvert et les propositions sont à envoyer avant le 1er juin 2020. Il est suggéré qu’elles s’articulent autour des axes suivants: les sources audiovisuelles dans les archives littéraires ; circulation et valorisation des sources ; les usages de l’archive audiovisuelle dans les études littéraires ; l’archive et l’œuvre : frontières et convergences.

RTS Archives, L’émission Voix au Chapitre du 10 janvier 1977 sur la TSR. La Suisse des urbanistes et la Suisse des poètes : Jacques Chessex invité pour « Elégie, soleil du regret » et « Bréviaire », Jean-Pierre Vouga pour « De la Fosse aux ours à la fosse aux lions ».

Extrait de l’appel à communications:

« L’audiovisuel fait aujourd’hui partie intégrante du patrimoine littéraire. Si la place des sources sonores et filmiques reste marginale dans les archives littéraires, ces documents représentent une part considérable et grandissante de la mémoire du passé littéraire. (…) La diversité matérielle et générique de ces sources ainsi que l’éclatement des lieux de conservation soulèvent de nombreuses questions, dont celle (non la moindre) de la définition et de l’étendue du concept d’archive littéraire.

À l’heure où la circulation de la parole des écrivains ne se restreint plus au support écrit, les productions audiovisuelles s’imposent en tant que vecteurs de connaissance et opérateurs de patrimonialisation. Or, malgré la richesse des traces archivistiques qui se sont accumulées depuis le début du XXe siècle, et malgré la plus grande facilité d’accès grâce aux avancées de la numérisation, le vaste corpus composé d’entretiens filmés, d’émissions radiophoniques ou télévisées, de reportages ou d’enregistrements audio ou vidéo personnels des auteurs reste encore peu exploré dans les études littéraires.

Ce colloque se donne pour objectif d’ouvrir un champ de réflexion international sur le sujet, en interrogeant le rapport entre littérature et archives audiovisuelles dans l’espace francophone. »

En relation à ce sujet, nous vous rappelons l’article de Jérôme Meizoz et François Vallotton, professeurs à l’Université de Lausanne, qui s’intéresse aux émissions littéraires à la radio et à la télévisions suisses romandes dans les années 1960 à 1990.

 

Accord inédit entre la RTS et Léman Bleu TV

La chaîne régionale genevoise Léman Bleu pourra désormais diffuser en exclusivité les films romands détenus jusqu’ici en exclusivité par la RTS. Ce partenariat inédit autour de la diffusion des films romands – DIF – entre la RTS, la télévision régionale genevoise et les producteurs vise selon Pascal Crittin, directeur de la RTS, à donner une meilleure visibilité aux créations romandes. Léman Bleu TV achètera les films qui bénéficieront du DIF – essentiellement des documentaires – pour une diffusion unique et « s’engage à les promouvoir et à les diffuser sur son antenne dans une fenêtre de deux semaines à la suite de la diffusion sur la RTS ».

 

Le DIF a été présenté aux producteurs romands le 20 février 2020. © Fonction:Cinéma

 

« Télévision: un accord inédit pour diffuser plus largement les films romands », Le Nouvelliste, 20 février 2020.

« Accord inédit entre Léman Bleu TV et la RTS pour la diffusion de films romands », CinéBulletin, 20 février 2020.

« Léman Bleu diffusera les films de la RTS », Le Temps, 21 février 2020.