Image Capital: la série de blogs d’Estelle Blaschke

Du 17 février au 31 mars, l’historienne de la photographie Estelle Blaschke a publié plusieurs articles sur le blog du Fotomuseum de Winterthur. Lancé en 2021 sous le titre de « Still searching… », ce blog invite des spécialistes de différentes disciplines à réfléchir au changement lié au numérique pour la pratique de la photographie, sa théorie et son histoire.

Photographic print of microfilmed construction plan, LOC 1934 / Mark Twain Memorial Bridge, Missouri Transportation Department. Library of Congress Prints and Photographs Division

Dans sa série intitulée Image Capital, Estelle Blaschke « seeks to sketch out the idea of photography as capital, ranging from metaphors of photography as currency and the broad spectrum of logistics and infrastructure to the attribution of social, epistemic or monetary value to photographs ». Dans le premier article, « In abundance », l’historienne revient sur un trait commun aux trois décennies de la photographie digitale: « the relentless accumulation of photographs ». Le deuxième texte, « Customer Data, Plans, Bonds, Checks, Books, Journals… », s’intéresse à l’histoire du microfilm en tant que technique d’archivage et de support des images à partir des années 1920 dans le cadre de la bureaucratisation croissante de la société et de son besoin corollaire à stocker et gérer les flux d’information. La troisième et dernière contribution s’intéresse au « Business of Data Protection ». L’historienne explique ici que « when microfilm took on a more passive role as a storage medium, the rhetoric adopted by the photography and IT industries pivoted towards data protection rather than data circulation. Photography was increasingly propagated as a means of protecting sensitive data, such as in the form of the COM system (Computer Output Microfilm). »

Bonne lecture !

Colloque en ligne «VideoArt Festival Locarno (1980-2001)»

Le colloque international «VideoArt Festival Locarno (1980-2001)» se déroule en ligne ces 30 et 31 mars 2021. Organisée par François Boviver, Adeena May et Maud Pollien, cette série de conférences clôt le projet de recherche soutenu par le FNS et conduit depuis l’Ecal, « De l’art vidéo aux nouveaux médias : le cas du VideoArt Festival Locarno (1980-2001) ».

Le symposium a pour ambition de mettre en évidence le rôle de ce festival dans l’appréhension et la compréhension de l’art vidéo et des nouveaux médias en Europe; et ce, en juxtaposant des discussions avec des protagonistes ou témoins de l’époque et le point de vue d’expert·es dans le champ de l’art vidéo et de l’archéologie des médias.

Découvrir le programme.

Assister au colloque: Zoom ID 951 5273 2326 https://ecal-ch.zoom.us/j/95152732326?pwd=elo4aEhPMVY0VHkrUkVPa3BhNlFrQT09

« De haute lutte » : le site de l’UNIL dédié aux 50 ans du suffrage féminin

Dans le cadre du 50ème anniversaire du suffrage féminin en Suisse, introduit au niveau fédéral après la votation du 7 février 1971, le Service Culture et Médiation scientifique de l’Université de Lausanne a lancé en mars 2021 une plateforme interactive autour des questions d’égalité entre les femmes et les hommes. Intitulé « De Haute lutte », le site donne accès à un ensemble de projets destinés principalement aux écoles. Regroupés au sein de quatre onglets « Explorer », « Approfondir », « Rendre visible » et « Donner la parole », plusieurs ateliers et propositions en ligne permettent d’aborder de nombreuses questions en matière d’égalité.

Le premier onglet propose aux internautes de découvrir une exposition interactive autour d’un personnage fictif vivant dans une réalité dystopique où le suffrage féminin n’a jamais été accepté. A la manière du « livre dont vous êtes le héros / l’héroïne », cette exposition prend la forme d’un récit illustré au cours duquel la jeune femme explore différentes époques et rencontre des personnalités qui ont marqué l’histoire du féminisme.

L’ensemble des problématiques et des enjeux abordés ont été identifiés par un comité scientifique interdisciplinaire formé par sept chercheuses de l’Université de Lausanne. Dans ce cadre, Marie Sandoz et Roxane Gray ont participé à la sélection et à la valorisation des archives radiophoniques et télévisuelles de la RTS.

Bonne visite!

 

Journée d’étude sur « l’image verticale »

Anne-Katrin Weber et Marie Sandoz, deux membres du projet Télévision élargie, co-dirigent le numéro 6 de la revue Transbordeur. Photographie, histoire, société consacré au thème « L’image verticale. Politiques de la vue aérienne » à paraître début 2022. Ce numéro se propose d’analyser les dispositifs de vision aérienne et leurs implications politiques, en articulant la réflexion autour de la notion de verticalité, tant de sa compréhension spatiale (des images prises depuis le ciel ou des pratiques de contre-surveillance qui inversent ce rapport), que dans sa compréhension critique (l’exercice d’un pouvoir).

Dans le cadre de l’élaboration de cette parution, Anne-Katrin Weber et Marie Sandoz organisent le 5 mars prochain une journée d’étude en ligne autour de plusieurs premières versions des articles soumis. Cette journée s’adresse à des historiennes et historiens de l’art, des médias et des géographes, dans le but de saisir la complexité de l’image verticale et des rapports de pouvoir qu’il engage. Voici son programme ci-dessous ainsi qu’ici au format PDF.

La journée est basée sur la discussion de textes préalablement distribués. Pour avoir accès aux textes et pour obtenir le lien Zoom, merci de contacter les organisatrices: anne-katrin.weber@unil.ch et marie.sandoz@unil.ch.

Au plaisir de discuter avec vous!

Parution: Nostalgies contemporaines. Médias, cultures et technologies

Emmanuelle Fantin, Sébastien Fevry et Katharina Niemeyer co-dirigent l’ouvrage collectif Nostalgies contemporaines. Médias, cultures et technologiques paru en janvier 2021 aux Presses Universitaires du Septentrion. Le livre réunit, dans une perspective transdisciplinaire, les réflexions de 17 chercheuses et chercheurs autour d’objets d’étude aussi variés que le rétro-gaming et la photographie de ruines. Soulignons pour le domaine télévisuel la contribution d’Anna Tible sur « La mise en ligne des archives audiovisuelles, entre patrimonialisation et nostalgie créatrice » ainsi que celle sur les « Formes de nostalgie associées au revisionnement des séries sur les plateformes numériques » par Christine Thoër, Vincent Fabre et Sophie Le Berre.

L’ouvrage s’organise autour de 4 parties : « Temporalités et espaces de nostalgie » ; « Nouvelles commémorations nostalgiques » ; « Pratiques de la nostalgie en contexte numérique » et « Rétrotopie, technostalgie et ruinophilie au prisme des Media Studies ».

Résumé de l’ouvrage:

« La nostalgie est devenue une ressource fondamentale de la culture médiatique contemporaine. Les séries télévisées au look rétro, l’amour du vintage et des meubles patinés, le déferlement du rétro-gaming ou encore les commémorations (muséales) d’un passé souvent idéalisé peuplent désormais notre quotidien. La nostalgie est pourtant bien plus qu’une simple rétrogradation temporelle, et c’est ce que les auteur·e·s de cet ouvrage entendent démontrer à travers des réflexions critiques et des cas d’études originaux et inédits. Comment comprendre la passion pour les photographies de maisons en ruines ? Qu’est ce qui nous pousse à regarder en boucle nos séries préférées ou celles de notre enfance ? Pourquoi écrire aujourd’hui une carte postale qui sera reçue en 2042 ? Voici quelques-unes des nombreuses questions auxquelles cet ouvrage collectif transdisciplinaire – le premier en langue française – propose d’offrir des pistes de réponse. »

Consulter la table des matières.

Propagande et fausses nouvelles sur France Culture

L’émission d’histoire de France Culture, Le cours de l’histoire, articulait sa dernière semaine du mois de janvier autour de thème « Histoire du mensonge ». Les deux premiers épisodes de la série abordaient l’histoire des médias et de la communication.

L’émission intitulée « Les démocraties ont-elles inventé la propagande? » était ainsi l’occasion d’inviter David Colon, professeur agrégé d’histoire à Sciences Po Paris, spécialiste de  la propagande, des techniques de persuasion et de l’éthique de la communication et auteur de l’ouvrage Propagande, La manipulation de masse dans le monde contemporain, à paraître en format poche ce mois de février. A noter, pour ceux et celles qui voudraient en savoir plus, que son site web est particulièrement bien fourni.

Affiche de recrutement pour la marine américaine, 1917.

Le lendemain, il était question de « Calomnies, rumeurs et murmures » et l’on se demandait comment circulaient les fausses informations au Moyen-Âge et au XIXe et XXe siècles. Plusieurs invité·es étaient interrogés par Xavier Mauduit: Maïté Billoré, maîtresse de conférences en histoire médiévale à l’Université Lyon 3, Pierre-Carl Langlais, chercheur au sein du projet Numapresse, qui propose une nouvelle histoire culturelle et littéraire de la presse française du XIXe siècle à aujourd’hui, et finalement Julien Schuh, maître de conférences à l’Université Paris Nanterre, également membre de Numapresse et par ailleurs co-auteur avec Marie-Ève Thérenty de Fake news & viralité avant Internet paru en 2020.

Au sujet de la circulations de fausses nouvelles, rappelons ici que le numéro 30 de la revue du Temps des médias, paru en 2018 et dirigé par les historiennes Marion Brétéché et Évelyne Cohen, y était consacré.

 

Parution: Tele(visualizing) Health

Pour sa 18ème édition, la revue internationale View. Journal of European Television History and Culture  propose un numéro thématique intitulé « Tele(visualizing) Health »  autour des relations entre la santé publique et la télévision au cours du XXe siècle. Les 10 contributions qui composent cette parution montrent comment la télévision a constitué à la fois un miroir et un instrument des services publics de santé. La communication et les campagnes de santé, au cours desquelles l’information a été diffusée par la télévision et renforcée par des moyens visuels et filmiques, y sont notamment analysées, tout comme les structures qui ont offert, géré et modelé les normes de santé et les services de soins jusqu’à aujourd’hui.

Dr Richard I. Evans lecturing on psychosomatic medicine during his telecourse, Psychology 231 on 8 June 1953. (KUHT Collection,
courtesy of University of Houston, Special Collections).
Dr Richard I. Evans lecturing on psychosomatic medicine during his telecourse, Psychology 231 on 8 June 1953. (KUHT Collection,
courtesy of University of Houston, Special Collections).

Parution: Australian Radio Listeners and Television Viewers

La professeure au Centre for Media History de la Macquarie University Bridget Griffen-Foley a publié cette année l’ouvrage « Australian Radio Listeners and Television Viewers: Historical Perspectives ». La chercheuse s’y intéresse à la manière dont les auditeurs/trices et les téléspectateurs/trices australien·ne·s se sont saisis de la radio dès les années 1920 et de la télévision dès les années 1950 en étudiant aussi bien les diffuseurs publics que privés. De la sorte, cette étude entend contribuer à l’histoire des audiences médiatiques.

Présentation:

This lively and accessible book charts how Australian audiences have engaged with radio and television since the 1920s. Ranging across both the commercial and public service broadcasting sectors, it recovers and explores the lived experiences of a wide cross-section of Australian listeners and viewers. Offering new perspectives on how audiences have responded to broadcast content, and how radio and television stations have been part of the lives of Australians, over the past one hundred years, this book invites us into the dynamic world created for children by the radio industry, traces the operations of radio and television clubs across Australia, and uncovers the workings of the Australian Broadcasting Commission’s viewers’ advisory committees. It also opens up the fan mail received by Australian broadcasting stations and personalities, delves into the complaints files of regulators, and teases out the role of participants and studio audiences in popular matchmaking programs.

Appel à communications: Television and Education

L’éducation a très tôt incarné l’une des principales fonctions sociales des organismes de télévision de service public qui ont historiquement développé des moyens innovants pour fournir des programmes éducatifs. Dans un contexte européen, les flux transnationaux de programmes et les échanges institutionnels ont été une caractéristique marquée de ce domaine de programmation. Alors que les pratiques d’apprentissage dans le secteur éducatif sont de plus en plus guidées par les technologies numériques, ce 21ème numéro de View. Journal of European Television History and Culture propose de réexaminer les relations et les contributions de la télévision à l’éducation.

Extrait de l’appel à communications:

« In this special issue, we invite contributors to think along with us and ponder upon: how can we look back on television’s long-standing contributions to education in Europe? How can we ‘read’ these historical contributions through the transnational lens of European television? Last, but not least, how can we work towards a future where new television technologies are opened up for learning and education, and digitized historical content can be used both in education and in the formation of teachers and practitioners? »

Télévision scolaire française. Crédits : CNDP

Délai pour l’envoi des résumés (max. 500 mots) : 1er mars 2021

Délai de réception des articles complets (3000-6000 mots) ou des essais vidéo : 1er septembre 2021

Sont encouragées les contributions d’auteurs ayant des compétences et des intérêts différents en matière d’études sur les médias, de radiodiffusion télévisuelle, d’éducation aux médias et d’études archivistiques, mais aussi les travaux de chercheurs, professionnels de la télévision, éducateurs, archivistes et conservateurs. Les contributions sous forme d’articles et d’essais vidéo sont les bienvenues.

Les notifications d’acceptation seront envoyées aux auteurs avant le 15 avril 2021. Les articles seront publiés en juin-juillet 2022.

Les propositions sont à envoyer à journal@euscreen.eu.

15Past15: le podcast historique de l’UZH

L’Historisches Seminar de l’Université de Zurich propose depuis janvier 2019 le podcast « 15Past15 » qui « discusses how the past is made, and by whom ».

Sa première saison (2019) s’intéressait à l’Asie de l’Est, du XVIe siècle à nos jours, avec notamment un focus sur les traditions historiques en Chine et au Japon. Parmi les quinze émissions présentées, citons par exemple celle intitulée « Writing Women in late-Qing China » avec l’historienne Joan Judge, du York Center of Asian Research, ou celle avec Bettina Zorn, curatrice au Welt Musuem de Vienne sur « Exhibiting China and Japan ».

Quant à la deuxième saison (2020), l’entier de ses quinze programmes est déjà en ligne. Les différent·es invité·es sont cette fois-ci rassemblés autour de « the changing understandings of Wealth / Reichtum / Richesse, from the medieval to the modern, and from Europe to Asia, the Americas, and beyond ». Au sein de ce vaste sujet, l’historienne Corinna Unger fait une histoire des pratiques et de la notion du développement au XXe siècle avec « Dealing with Global Inequality » et l’historien Giorgio Riello demande « How Luxury has Changed across Time ». Citons encore l’épisode avec l’historienne de l’économie à l’Université de Genève, Mary O’Sullivan, qui nous enjoint: « Don’t Leave the Past to the Economists ».